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« -Ah la pute.

-Robin ! »

C'est fou comme il était incapable de tenir sa langue. Je reposais mon regard sur Sarah. Et quoi maintenant ? Mon ex-copine, une psychopathe ?

«Bonne semaine de merde» je murmurais, pour moi-même.

Robin, qui semblait avoir entendu, pouffa d'un rire faussement dissimulé.

Je lui lançais alors un regard noir. J'étais très loin de l'avoir pardonné pour la soirée de la veille.

La veille ?

Je tombais comme de très haut. Quel jour étions-nous ? J'étais incapable de situer cette soirée dans le temps. J'étais sous le choc, perdu. Comme si tout cela pouvait avoir eu lieu hier ou encore il y a des mois.

« -Et toi là, parle ! Robin haussait le ton.

-Pour dire quoi ? »

Je peinais à réfléchir. L'heure n'était plus aux amourettes, cependant entendre sa voix si calme me rappelait des tonnes d'instants, ce qui me perturbait assez dans ma réflexion.

« -Pour nous expliquer, poufiasse ! Qu'est-ce qu'on fout là ?! Sale malade, tu nous as enfermés ici, hein ?! Pour qui tu travailles au juste ?!

-La ferme ! »

J'avais dit ça pour me concentrer, et Sarah semblait elle aussi avoir trouvé juste d'ordonner le silence à l'énergumène qui me servait de meilleur ami.

« -C'est bien ton plus gros défaut Robin, toujours à gueuler pour rien ! Je suis restée 10 mois avec Nicolas et chaque fois que je te voyais, tu fanfaronnais pour un rien ! »

Ouch. « Nicolas », ok, plus de « Nico » apparemment. Je vais devoir m'habituer.

J'écoutais les deux continuer à se chamailler, sans noter la puérilité du débat.

Je sentais que le ton de Robin montait au fil du dialogue, alors j'inspirais bruyamment avant de me lever.

« -Qu'est-ce qu'on fait là, Sarah ? »

Elle parut surprise que je lui adresse la parole, ou peut-être était-ce le fait que je la regardais dans les yeux sans faillir.

Elle chercha ses mots, toussa, avant de reprendre plus sérieusement :

« -J'en ai aucune idée ! Je suis dans la même situation que vous à l'heure qui l'est. Je me suis réveillée un peu plus loin dans une cave comme celle-là !

-Putain mais t'es d'aucune aide !

-La ferme Robin ! Comme si toi t'étais d'une aide quelconque ici ! Mais bon, apparemment les grandes gueules comme toi ont souvent une petite-

-Vous avez pas fini ? »

5 ans, cette fille a juste 5 ans, et Robin 4 ans et demi. Incapables de se tenir.

« -Y'a qui d'autre à part nous ? T'as croisé du monde ?

-Ouais, enfin non.

-Hein ?

-J'ai entendu du monde mais j'ai vu personne.

-Où ça ?

-Je sais plus exactement, vous posez beaucoup de questions, je suis fatiguée... »

Je la vis s'asseoir dos au mur et soupirer d'agacement.

Qui était cette fille ? Langage familier, s'emporte sans aucun recul ni maturité, ce n'est pas la Sarah que je fréquentais. Même son style vestimentaire avait changé.

Dans ses dires et ses agissements elle était méconnaissable, banale. Je devinais aisément que notre rupture y était pour quelque chose.

Il ne fallait pas que je pense à ça. Je m'avançais vers la porte quand un amas de questions envahirent mon esprit. Qu'allions-nous faire ? Et si nous étions bloqués ici à jamais ? Qu'est-ce que c'était que tout ça ? Des cris ?

Mon esprit s'embrumait et ma respiration s'accélérait. Je cherchais du regard n'importe quoi pour sortir de cette angoisse soudaine, cette crise de panique qui me prenait au ventre.

Mon regard tomba sur Robin et ses yeux inquiets. Pendant que nous nous fixions, son regard changea. Après un soupir, il prit un air déterminé et chaleureux avant de me sourire.

Au moins cet énergumène était là.

-E

a mijael's storyWhere stories live. Discover now