Acte I, scène 3.

157 25 3
                                    

Raen et Ar.


Le Prince hériter pénètre dans la pièce réservée aux Princes.

RAEN Cette odieuse est tellement insolente ! Elle m'horripile. Combien de temps encore ? Combien ?!

Dissimulé derrière une pile de livres, le second Prince s'en écarte.

AR Exactement ce que je me disais !

RAEN Ah ! vous m'avez surpris ! Qu'est-ce que vous fabriquez ici ? Vous devriez être avec Lady Eriel.

Le second Prince prend une nouvelle gorgée de son vin.

AR J'aimerais bien, figurez-vous !... Mais, et vous ?

RAEN Je rentre tout juste d'une épatante journée à la Capitale. Saviez-vous que la semaine des festivités avait débuté ? Des artistes en tout genre arpentent déjà les rues. Et en plus, j'ai trouvé la perle rare, celle qui a renversée mon cœur, qui le fait tambouriner puissamment dans ma poitrine, qui m'a procurée mille et un frissons, qui...

AR J'ai compris, j'ai compris ! Qui est cette demoiselle ?

RAEN, chagriné — Je n'en ai aucune idée. Elle m'est apparue en esquisse sur une toile. Mais je partirai à sa recherche dès l'aube. Maintenant que je l'ai découverte, je ne peux détourner mon esprit d'elle. Je ne parviens même plus à dormir !

AR Rejoignez votre femme, cela vous fatiguera.

RAEN, écœuré — Je n'ose l'imaginer. Ah ! mon frère, vous m'avez inséré de terribles images en tête. C'est infect !

AR Il s'agit de votre épouse, vous vous y accommoderez un jour.

RAEN Vous, au moins, avez hérité d'une beauté. Avez-vous vu la mienne ? Elle est aussi repoussante qu'une vache mouillée ! Quant à la vôtre, vous ne devriez la laisser seule...Pourquoi n'êtes-vous pas dans vos appartements, dormant entrelacés, à cette heure tardive ?

AR, pouffant — Je le souhaiterais !

RAEN Pourquoi n'y allez-vous pas ? Vous êtes-vous disputés ?

AR Non. Eriel est simplement...introuvable. Du moins, c'est ce qu'elle croit.

RAEN Savez-vous où la chercher ?

AR Bien sûr. Contrairement à ce qu'elle présume, je sais toujours où elle est, avec qui et ce qu'elle fait. Une personne telle qu'Eriel ne peut être autorisée à errer sans surveillance.

RAEN Alors, ramenez-la avec vous, bras-dessus, bras-dessous. Gagnez une complicité !

AR, rit nerveusement — Cela risque d'être compliqué et assez gênant.

RAEN Pourquoi donc ?

AR Parce qu'Eriel est actuellement dans la chambre - plus précisément dans le lit - de notre troisième frère.

RAEN Quoi ?!

Un silence de plomb tombe entre eux. Ar se sert un autre verre de vin ce qui sort l'héritier de sa torpeur.

RAEN, anxieux — Combien en avez-vous déjà bu ?

Ar  De verres ? Vous devriez plutôt m'interroger sur la quantité de jarres que j'ai vidées. Mais je ne vous répondrai pas. Je n'en sais rien de toute manière !

RAEN Ce n'est pas ainsi que vous la reconquerrez, Ar !

AR La reconquérir ? Elle est en train de...(à la limite de vomir) De prendre du plaisir avec notre frère ! Il n'y a rien à reconquérir. Je crois même que je ne l'ai jamais conquise.

RAEN Mais vous l'aimez pourtant. Est-ce que je me trompe ?

AR, regard noir — Je ne me noierais pas dans le vin, si je ne l'aimais pas, bougre d'idiot !

RAEN Bien ! Alors, tout d'abord, ce soir, ne rentrez pas dans vos appartements. Si vous vous rencontrez dans cet état, rien de bon n'adviendra. Cependant, demain, vous devrez faire comprendre à la petite que vous êtes l'unique pour elle. Compris ?

AR, vacillant — Allez au diable !

RAEN Nous sommes d'accord !

Ethrian III - Eriel et Ana-suOù les histoires vivent. Découvrez maintenant