Raen, Ar, Tyvan, Diril, Morran, Kith, Estebar, Jaesa et la Reine-mère.
Les Princes, la Princesse, le Conseiller, ainsi que la Reine sont ensemble dans une vaste salle vide. Leurs vêtements sont débraillés, leurs coiffures sont en pagaille et Jaesa est en pleurs dans les bras d'Estebar.
JAESA — C'est terrible ! Comment a-t-on pu faire cela ?! Il s'agissait pourtant d'une si agréable soirée... (éclate en sanglots bruyants qu'Estebar peine à calmer). L'auteur de ce crime odieux doit être sévèrement châtié !
KITH, déboussolé — Que s'est-il produit ? Qui est le criminel ?
MORRAN — Certains d'entre nous n'étaient présents, alors expliquez-nous la situation, je vous prie !
La Reine-mère, fébrilement, se redresse, quitte le siège où ses jambes lourdes d'angoisse et de fatigue ont pu se reposer. Et elle s'approche de ses enfants.
REINE-MÈRE — Les festivités étaient sublimes. La musique résonnait dans tous les murs du palais ; les danseurs entraînaient les invités aux travers de valses splendides ; les discussions battaient leur plein et les rires s'élevaient ; l'alcool coulait à flot ; tout était parfait ! (sa voix se brise) Votre père,... Le Roi... I-Il était tellement heureux ! Jusqu'à ce qu'une immondice ne se présente à lui. Toute menue, frêle et chétive, pas plus haute que nos beaux chevaux, elle s'est inclinée face à nous et a commencé à tournoyer gracieusement, s'accrochant à la mélodie comme si son cœur y était destiné. Elle était douce dans ses gestes et aimable dans ses fredonnements. Qui aurait pu croire qu'elle eût commis une telle horreur ?!
RAEN, à part — Ne serait-ce ..? Non ! je n'ose l'imaginer. Aurait-elle pu..? Je n'assimile guère les paroles de mère. Cette jolie Dame pour qui mon cœur avait eu un sursaut, celle jolie Dame pour laquelle j'entretiens une vive passion que jamais personne ne m'a procuré ; on me dit que cette jolie Dame aurait pu...
MORRAN, impatient — Qu'a fait cette femme exactement, mère ?!
REINE-MÈRE — Elle a dégainé une dague sortie de nulle part ! Elle a transpercé la poitrine de votre père et s'est enfuie immédiatement ! Elle le paiera ; elle rendra son dernier souffle et je piétinerai sa tombe avec grand plaisir !
RAEN, inquiet — Peut-être y avait-il une raison à ce fâcheux comportement ? Peut-être n'était-ce qu'un accident ?
REINE-MÈRE — Elle a attenté à la vie de sa Majesté ! Elle l'a poignardé et a couru dans la direction opposée. Heureusement que les gardes l'ont interceptée, puisqu'il paraîtrait qu'elle se dirigeait vers vous, les Princes. Vous étiez tous en danger ce soir à cause de cette infâme créature.
RAEN — La logique ne voudrait-elle pas qu'on lui autorise un droit de réponse ? Mère, je suis persuadé qu'un sombre secret se cache derrière l'acte brutal. Laissez-la s'exprimer, je vous en conjure !
REINE-MÈRE — La logique ne voudrait-elle pas qu'elle soit sur le champ pulvérisée pour son crime ? La logique ne voudrait-elle pas qu'elle soit pendue, la langue coupée afin de ne plus jamais séduire qui que ce soit ? La diablesse n'avait aucune pitié pour sa Majesté lorsqu'elle l'a attaqué, et elle n'en aurait certainement eu pour vous.
Le Prince héritier s'apprête à répliquer, angoissé pour sa muse, cette inconnue qu'il apprécie tant déjà, mais Estebar s'échappe des bras tremblants de la Troisième Princesse et s'interpose entre tous. Les traits tirés et le visage courroucé, ses poings sont serrés et ses jointures sont blanches.
ESTEBAR — Est-ce véritablement l'importance ?! Devons-nous nous préoccuper de la vermine tandis que sa Majesté vacille ?! Il jongle au milieu de vie et trépas, mais vous vous querellez encore ! Par pitié, Reine-mère, par pitié, Prince héritier, concentrons-nous sur le Roi.
TYVAN — Lord Estebar est juste.
DIRIL — L'ignominieuse croupira dans nos geôles et sa Majesté décidera de son sort.
JAESA, séchant ses larmes — Comment va-t-il ? Qu'en disent les médecins ?
AR — Ils ont, pour le moment, arrêté le saignement. Cependant, (son ton se fait peiné) ils ignorent s'il se réveillera. Il est en de très mauvaises postures.
REINE-MÈRE — Souhaitez-vous toujours défendre la vile créature, Prince héritier ?
AR, attristé — Il suffit, mère. Notre frère est aussi chagriné que nous tous. Il n'y a nulle nécessité d'en rajouter. Allons plutôt au chevet de père.
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Ethrian III - Eriel et Ana-su
FantasyEriel est la femme du deuxième Prince d'Ethrian. Elle est belle, charismatique et elle est amoureuse. Ana-su est une musicienne, appréciée du peuple et elle est bien dans sa vie. Toutefois, ces deux femmes ont un problème : une est amoureuse du mauv...