Chapitre 14

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Le paysage était magnifique. De grands arbres se tenaient en bordures d'un chemin qui partait de la porte, et des fleurs avaient poussé tout autour de ce sentier, à perte de vue : des fleurs rouges, jaunes et bleues. Cela n'avait rien à voir avec ce qu'ils avaient vu à travers les murs en verre de l'autre côté de la porte. C'était étrange... et fascinant à la fois. 

Benjamin et Emilie avancèrent sur ce chemin poussiéreux, qui semblait ne pas avoir de fin. Aussitôt qu'ils eurent tous deux dépassé le premier arbre, la porte se referma subitement et bruyamment, les faisant sursauter. Ils étaient prisonniers de cet endroit.

"Comment va-t-on faire pour ressortir ? demanda Benjamin à Emilie.

- Je ne sais pas... Peut-être avec la clé, non ?  lui répondit-elle.

- La clé ! s'exclama Benjamin. Je l'ai laissée sur la porte, de l'autre côté !"

Emilie se frappa le front et ferma les yeux un instant. "Mais qu'est-ce qu'il peut être bête parfois !" se dit-elle.

"Bon... ce n'est pas grave. On se débrouillera le moment venu. Il faut d'abord trouver quelqu'un à qui demander plus d'informations sur cet endroit, si nous voulons commencer notre mission, et sauver ta sœur. Il faudrait retrouver le monsieur qui nous a ouvert la porte, tout à l'heure... proposa Emilie.

- Oui, tu as raison, mais... où est-il ? demanda Benjamin. Il ne peut pas être très loin, quand même ! Il était devant nous il y a deux minutes ! Continuons sur ce chemin, nous le trouverons peut-être au bout..."

Les deux adolescents continuèrent donc de marcher sur cette route pendant de longues minutes, mais ils ne virent ni n'entendirent personne : ni humain, ni animal. Au bout d'un quart d'heure, le chemin semblait toujours s'étendre à l'infini, et Benjamin n'énerva :

"Mais ce n'est pas vrai ! On ne va pas marcher comme ça indéfiniment ! Il y a forcément une autre solution pour rejoindre le Royaume des Morts !

- Sûrement... Asseyons-nous pour réfléchir, si tu veux, et mangeons quelque chose, j'ai faim."

Le grondement qu'émit son estomac confirma ses propos.

"D'accord, si tu veux, dit-il avec un petit sourire. Moi aussi, j'ai faim."

Ils s'assirent tous deux en bordure du chemin, et Benjamin sortit de son sac à dos deux bouteilles d'eau. Il en donna une à Emilie, et ouvrit l'autre pour lui-même. Il sortit ensuite son réchaud à gaz, une casserole, et une boîte de conserve de raviolis.

"Tu ne vas pas ouvrir une boîte de conserve maintenant ! On en a quelques-unes, mais pas énormément non plus, et on ne sait pas combien de temps nous allons devoir tenir avec seulement cela comme nourriture."

Benjamin s'immobilisa. Emilie avait raison.

"Regarde ! reprit-elle, il y a des fruits plein les arbres ! On ne va pas se priver d'en manger quelques-uns, quand même !"

Sur ces mots, elle se leva et parcourut les quelques mètres qui la séparaient d'un pommier, cueillit un fruit bien rouge, et croqua à pleines dents dedans.

"Att... voulut l'avertir Benjamin.

- Mmm... En plus, elles sont délicieuses ! le coupa-t-elle. Tu devrais en goûter une, Benjamin, vraiment."

Benjamin était réticent à l'idée d'imiter Emilie, car ces fruits ne lui inspiraient pas confiance.

"Je... je ne sais pas si c'est une bonne idée, Emilie. Nous sommes dans un endroit où tout nous a paru bizarre pour le moment, alors je pense qu'il vaudrait mieux se méfier de ces fruits, lui dit-il.

Et si... L'Univers n'était pas infini ?Where stories live. Discover now