Chapitre 1

24 4 0
                                    

La pluie tombée à forte dose sur le pare-brise de la voiture laissant une visibilité moindre à mon grand-père. La pluie, c'était une telle source de distraction. Pas besoin de penser ni de réfléchir, juste le besoin de la regarder tomber et couler le long des vitres. Je soupirai, lasse d'entendre mes grands-parents se chamaillaient à divers sujets. Même si je n'écoutais pas leur sujet de conversation, je n'en pouvais plus d'entendre ces haussements de voix qui montaient à tue-tête dans l'habitacle. Je mis le son de ma musique un peu plus fort dans mes oreilles et me recroquevillai un peu plus contre le siège de la voiture. La tête posait contre la vitre, je fermis mes yeux. Je fis le vide dans ma tête ne pensant à rien, me laissant bercé par le mouvement de la voiture et le son de la musique.

Après tout depuis plusieurs semaines, je n'avais plus gout à rien. Toute ma vie avait été chamboulé un soir en revenant d'une soirée et maintenant, je me sentais affreusement seule. Ma grand-mère avait beau me rassurer, me dire qu'ils étaient là pour m'épauler, pour me changer les idées, je ne l'ai croyais pas et j'avais toujours cette grosse boule à l'estomac, la peur. J'avais peur de l'inconnu, de me retrouver seule dans un endroit qui n'est pas chez moi. Après tout, c'était un nouveau départ pour moi. Je quittai la France pour être à plus de cinq cent kilomètres de la maison. J'allai dorénavant vivre à Liège en Belgique.

Les psychologues étaient persuadés que ça me ferait du bien d'être loin de chez moi afin de faire une croix sur le passé et pouvoir me consacrer sur l'avenir. Mais ils avaient malheureusement tort, ils ne savaient pas ce que je portais sur le cœur. Il ne savait pas que je me sentais coupable d'être la seule survivante d'un tel drame alors que mes parents et mon petit frère avaient été lâchement assassiné. Je me sentais horriblement coupable d'avoir été absente ce soir-là, d'être sorti avec des amis alors que j'aurai pu être là et les sauver. Les médecins ont beau me dire que ça n'aurait rien changé au destin, je ne les crois pas. Je suis convaincu que j'aurai pu faire quelque chose.

A ces pensées, des larmes coulèrent sur mes joues. La culpabilité coulait à flot dans mes veines et le seul moyen de m'enlever ce poids sur mes épaules était de retrouver l'assassin de ma famille. Même si j'étais dorénavant à plus de cinq cent kilomètres de la maison, j'allai mener ma petite enquête et retrouver cet être ignoble qui avait osé m'enlever des êtres chers.

Même plongé dans mes pensées les plus sombre, je vis ma grand-mère se retourner pour me parler. Je baissai le son de ma musique, enlevai mes écouteurs de mes oreilles et m'essuyai rapidement mes joues pleines de larmes.

- Peux-tu me répéter ce que tu viens de dire, grand-mère ? Lui demandai-je calmement.

- Je disais que nous allions bientôt arriver. Me répondit-elle rapidement. Tout va bien ? Me demanda-t-elle inquiète.

Je soupirai à sa question sachant pertinemment qu'elle savait déjà la réponse mais le répondis tout de même :

- Je pensais juste à papa, maman et mon petit frère ... Soupirai-je. Je me sens coupable.

- Mia, rappelle-toi ce qu'ont dit les psychologues. Tu n'es pas responsable et tu n'aurais pu rien y faire... Soupira ma grand-mère. A part mourir toi aussi ce soir-là. M'avoua-t-elle. Maintenant, tu dois avant tout penser à toi, a ton avenir. Il faut que tu tournes doucement la page. Laisse les enquêteurs résoudrent cette affaire et essaye de faire ton deuil.

Voyant la voiture s'arrêtait devant l'entrée de l'immeuble de mes grands-parents, je lui répondus sèchement :

- Mais tu t'écoutes parler ! Comment veux-tu que je passe à autre chose ? Ta propre fille s'est fait assassiné par un homme qui court toujours dans la nature depuis plusieurs semaines ! J'ai perdu mes parents et mon petit frère, Mamy. Les trois personnes que j'aimais le plus au monde. Criai-je les larmes aux yeux. J'ai tellement l'impression que la mort de ta propre fille ne te fait ni chaud ni froid. Lui lançai-je méchamment avant d'ouvrir la portière de la voiture pour fuir loin d'eux.

A peine les pieds en dehors de la voiture, je claquai la portière et couru rapidement en direction du parc afin qu'ils me perdent de vue. Je savais pertinemment qu'à leur âge, ils n'avaient pas les conditions physiques pour me courir après. Après quelques minutes de courses intenses à travers la ville, je m'arrêtai haletante dans une petite ruelle qui m'était complétement inconnue. Je fis quelques pas pour essayer de me situer puis entendu des hurlements venant d'un peu plus loin me faisant ainsi sursauter. Voulant apporter mon aide à la personne, je m'approchais des hurlements pour ainsi me glisser derrière une poubelle et voir trois hommes dont l'un tabassait une jeune femme tout en lui disant :

- Notre patron attend toujours la somme d'argent que tu lui dois, Louise.

- Il me faut plus de temps... Répondit-elle en gémissant.

A peine a-t-elle répondit, que le jeune homme aux cheveux blond lui mit un coup de pied dans le flanc gauche, la propulsant contre le mur et la faisant gémir de douleur.

- Mauvaise réponse, Louise. Tu as déjà eu plus de temps que prévue. Dit-il tout en s'abaissant à sa hauteur.

Il posa sa main sur sa joue, la caressant tendrement. Puis, il lui demanda :

- Louise, tu sais ce que fait le boss de petite droguée comme toi qui ne peut pas le rembourser ?

Elle répondit d'un léger haussement de tête négatif qui fit sourire légèrement l'homme en face d'elle.

- Louise, je suis heureux de t'annoncer que tu vas bientôt le savoir. Lui répondit-il le sourire mesquin toujours sur ses lèvres.

Il sortit son arme à l'arrière de son jeans et lui dit avant d'appuyer sur la gâchette :

- Il les supprime.

Horrifiée d'être témoin d'une scène de meurtre, je n'avais qu'une seule envie, courir loin d'ici et retrouver mes grands-parents mais dans la précipitation et dans la panique, mon pied se prit dans la poubelle me faisant ainsi tomber lourdement contre le sol.

Je n'eus même pas le temps de me redresser que les trois hommes accoururent vers moi et m'encerclèrent. L'homme blond qui avait abattu froidement la jeune femme, s'accroupit à ma hauteur et prit, à l'aide de sa main droite, mon visage afin de le détailler. Il plongea ses yeux bleus dans les miens et me demanda :

- Comment t'appelles-tu ?

Je restai muette, ne voulant pas lui répondre mais le fixant toujours hargneusement droit dans les yeux.

- Je vois. Dit-il son sourire mesquin sur ses lèvres.

Il me lâcha brusquement le visage et dit aux autres hommes sur le ton de la plaisanterie :

- Les gars, nous avons là une jeune femme muette.

Évidemment, cela fit rire toute la jolie petite bande. Quelle bande de crétins... Se moquer d'une pauvre femme après en avoir abattu une autre, c'est tellement... Pathétique !

- Revois la définition du mot « muette », crétin. Ne puis-je pas m'empêcher de lui répondre d'une voix hargneuse.

- Je vois que la jolie demoiselle à une voix et qui plus est des crocs !

- Si tu continues beau blond, mes crocs mordront ta jolie petite queue et tu n'auras jamais de descendance. Répondis-je sur le même ton.

Il me fusilla d'un regard noir et profond. Il serra ses poings, recula son bras droit en arrière pour me donner un coup mais celui-ci fut arrêter par la main du garçon brun à ses côtés qui lui dit :

- Nate, baisse tes poings. Tu n'es pas là pour un règlement de compte. Cette jeune femme est juste témoin du meurtre qui vient de se produire, alors on va gentiment l'amener au patron qui décidera lui-même de son sort.

Nate baissa ses épaules, capitulant. Il s'avança rapidement vers moi et me dit sèchement tout en me prenant brutalement par l'épaule :

- J'espère pour toi que le patron ne fera qu'une boucher de toi. Maintenant, tu es bien sage et tu avances.

Malheureusement pour lui, je n'avais pas l'intention de l'écouter et je me débâtis décrochant ainsi sa main de mon épaule pour ensuite courir loin de ses monstres.

Mais malheureusement pour moi, l'un des garçons me rattrapa et me balança violemment contre le mur, me sonnant quelques secondes, ce qui suffit à Nate pour m'assommer à l'aide de la crosse de son arme.

Seule au mondeWhere stories live. Discover now