CHAPITRE 4

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Chapitre 4: Charlie

Cela fait maintenant trois jours que Liam est réapparu dans ma vie et dans celle de mes amis. Si le jour qui a suivi la bagarre, l'ambiance était insoutenable, les tensions ont disparues et la vie a repris son cours.
Enfin, pour les autres car pour moi. Ça fait trois jours que je suis enfermée dans ma chambre à écouter les albums d'Eminem en boucles, passant et repassant chacun des souvenirs, aussi vieux soient-ils, passés avec lui.  Mes amis ont essayés de me faire sortir de mon entre, mais je n'ai posé un pied dehors uniquement pour aller faire mes besoins. Mon ventre crie famine puisque cela fait 72 heures que je n'ai rien avalé, mais ce n'est pas pour autant que je mange. Je peux sentir mon odeur a des kilomètres mais ce n'est pas pour autant que je vais me laver. Je suis ce que l'on pourrait comparer à un zombie. Mon état est végétatif mais je n'arrive pas à en sortir. J'ai une furieuse envie de fumer un joint mais j'ai arrêté tout ça et bien que j'en ai besoin, je n'ai pas envie de détruire 1 an et demi d'efforts pour une simple bagarre entre mon ex-petit ami disparu et mon meilleur ami, en plein milieu de Londres à des centaines de kilomètres de notre ville d'origine. Mon monde s'est, à nouveau, écroulé. Il a suffit qu'il mette un pas dans ma vie. Liam à toujours eu ce pouvoir sur Moi, chaque action qu'il faisait avait des répercussions sur les miennes. La première fois qu'il est sorti de ma vie, j'étais effondrée. En espace de 4 ans, je m'étais reconstruite sans lui et je me souviens encore de la violence de mes propos à son retour. Il est vrai qu'à partir du jour où il est parti, je suis devenue excécrable, encore plus lorsqu'il est revenu. Les seules personnes avec qui j'étais à peu près correct étaient mes amis et encore, plus d'une fois des disputes ont éclatées à cause de moi. J'ai bien failli perdre Ibrahim en me battant avec lui. Quand il est parti, j'étais la fille lambda, sociable quand elle voulait, souriante, assez bonne élève et absolument pas féminine. Alors que lorsqu'il est revenu, j'étais mauvaise, aigrie, insolente avec les professeurs, une épaisse virgule sur la paupière et du rouge à lèvres bordeaux, je portais uniquement des vêtements sombres, rouge vifs, ou bleu électrique.  Pour être tout a fait honnête, je lui ai fait une guerre sans merci, pendant des mois. J'avais accumulé un tel niveau de haine que j'avais été jusqu'à le tabasser sans même qu'il bronche. Maintenant que j'y repense, il n'a jamais redit sur quoi que ce soit. Même quand je jouais avec ses nerfs pendant notre relation, je déclanchai les disputes et même lorsque j'allais trop loin il finissait par me pardonner. Je crois, qu'il a été la personne la plus loyale, la plus gentille et la meilleure personne que j'ai jamais rencontré comme il a été le plus connard que cette terre ai porté. Une part de moi s'en voudra toujours de ne pas avoir passé plus de temps à le chercher mais, je crois surtout que j'en avais marre de le voir faire des allé et venues dans ma vie et que je le laisse faire à chaque fois. J'ai arrêté de compter le nombre de fois où j'ai pleuré à cause de lui, où je cassais l'écran de mon téléphone après une dispute mais j'ai aussi arrêté de compter le nombre de fois où il m'a fait sourire, rire à en avoir mal au ventre ou je lui hurlé dessus pour qu'il me rende mes frites au kebab. 

Finalement Treize années de bonheur, coupés par de longues périodes de tristesse, se payent. Elles se payent à un prix bien trop élevé pour moi, alors j'accumule les dettes envers la vie en espérant qu'elle ne me fasse pas une crasse de plus. Mon père m'a toujours dit, depuis enfant, que "la vie est belle, personne n'a dit qu'elle était facile". Je crois que je ne comprenais pas ses paroles plus jeune. Aujourd'hui, je crois que la vie est belle, sinon je ne serais pas ici, entourée de mes meilleurs amis aussi formidable sont-ils, mon petit frère ne serait pas en bonne santé à l'heure où je parle. Mais elle est incroyablement dure, car avec tout ce que j'ai du affronté dans ma vie, elle ne me remettrait pas ce salopard sur ma route. 

L'obsurité m'apaise, elle me permet de ne pas affronter la réalité. L'obscurité fait partie de moi, comme de nous tous, certains plus que d'autres. Mes amis ont eus bien plus qu'un aperçu de ma part d'ombre. Si mes amis font ressortir le meilleur de moi-même, Liam fait ressortir le pire. Dans ces moments-là, la seule personne capable de me canaliser est Kamelya. Ibrahim n'y arrive plus, Camille et Yasmine sont généralement énervées donc impossible de me calmer et Yann essaie de garder le contrôle sur la situation sans que ça ne dérape complètement. Dans un sens, on se calme tous un peu. L'imprévisible est quelque chose que eux-seuls sont capables de prendre le dessus sur moi. 

Too Young [Correction/Réécriture]Where stories live. Discover now