Chapitre 6

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- Papa, je suis rentré.

J'avais à peine passé la porte d'entrée que je sentais déjà cette odeur de spaghettis à la bolognaise m'envahit. Les spaghettis bolognaise, c'était de loin mon plat préféré, ma mère avait pour habitude d'y mettre tout plein de légumes qu'elle avait soigneusement coupé au préalable. C'était le plat qui réparait toute les plais, du petit bobo causée par la chute de la balançoire à mes cinq ans, à mon premier chagrin d'amour à mes quinze ans. Depuis sa mort, je n'en avait plus mangé, ça paraissait incroyable, un an sans manger le plat le plus commun, mais depuis sa mort, il y avait beaucoup de choses communes que je n'avais plus fait, comme par exemple, dormir une nuit entière sans pleurer ou sans vouloir pleurer.

- Ah chérie, tu tombe à pic, devine ce que j'ai cuisiné.

- Les pates du chagrin ?

- Oui, mais pas vraiment, ce soir ce sont simplement des pates. Enfin, sauf si il y a quelque chose qui te rends triste bien sur.

- Non rien de particulier.

En réalité, je ne savais pas si je devais lui parler de mon rendez-vous, je ne savais pas quoi faire, j'avais peur de ce qu'il pouvait me dire, peut-être y avait-il une raison pour laquelle il ne m'en avait pas parlé, peut-être qu'il me cache bien pire que la maladie de ma mère.

- En fait, moi j'ai quelque chose à te dire, ou plutôt à te demander.

Bon du coup, la discussion tant redoutée ne sera pas pour ce soir.

- Je ne sais pas trop comment te dire ça, par où commencer.

- Quoi ? Tu as trouvé quelqu'un ?

- Comment tu sais ?

- Papa, je t'en prie, je te connais comme si tu m'avais fait.

- Ah bon ?

Ca faisait des semaines qu'il rentrait tard, et des semaines qu'il était absent soit le vendredi soir, soit le dimanche midi, j'avais beau avoir mes propres problèmes, j'avais deviné. Ce qui m'avait vraiment mit la puce à l'oreille, c'était son mensonge de la semaine dernière, il m'avait dit qu'il viendrait me chercher à l'école, mais j'avais eu un message à midi, il me demandait si je pouvais aller dormir chez Angela parce qu'il y avait un problème de plomberie à la maison. Au début, j'y ai cru, et quand je suis repassée par la maison pour prendre deux-trois affaires, ça sentait super bon, ça sentait le rôti de porc et la table était mise pour deux.

Au début, j'ai un peu flippé, mais finalement, ce n'est pas plus mal comme ça, il n'allait pas rester seul toute sa vie, il avait à peine quarante cinq ans, il avait encore toute sa vie devant lui.

- Bon tu vas m'en dire un peu plus où je dois deviner ?

- Tu n'es pas fâchée ?

- Mise à part le fait que tu invente des problèmes d'inondation pour te débarrasser de moi, tout va bien.

- Bon, elle s'appelle Victoria, elle a quarante deux ans et elle est divorcée depuis trois ans. Elle a une fille de ton âge, enfin, elle a dix-sept ans, elle est de novembre. Elle s'appelle Erine, elle est très gentille.

- Tu l'as déjà rencontrée ?

- Non, mais sa mère m'en a dit beaucoup de bien.

- Papa, c'est sa fille, bien sur qu'elle en dit du bien, je suis sure que même toi tu dis du bien de moi des fois.

- Bof, ça doit m'arriver, mais c'est rare.

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⏰ Last updated: Mar 20, 2018 ⏰

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