Jour 164 - 22 mars

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Moi :

Jimin,

Moi :

Tu bois toujours ton café aussi noir ?

Moi :

Avant de te rencontrer, je ne t'aurais jamais imaginé être un homme à café. Dans ma tête, tu étais plutôt latté, macchiato ou mochaccino. 
Capuccino, à la rigueur. 
Mais non, tu aimes les espressos bien corsés et tu bois ça comme du petit-lait. Tu n'ajoutes même pas un gramme de sucre. Rien. 

Moi :

Et dire que la simple odeur de ce breuvage me provoque des palpitations...

Moi :

Le plus étrange, c'est que tu enchaînes ces concentrés de caféines avec la douceur qui te caractérise. 

Moi :

Bon, j'ai bien vu que tu essayais de te donner des grands airs, quand même. Tu joues à l'Européen mystérieux, assis en terrasse, un peu artiste, un peu intellectuel. Ça te va bien, mais à mes yeux, tu ressembles à un enfant buvant un jus. À un enfant qui jouerait à faire le grand.

Moi :

Ne le prends pas mal, s'il te plaît, il y a de nombreux autres moments où tu parais homme. Et d'ailleurs, tu sais bien que Hoseok-hyung et Namjoon-hyung te trouvent très cool lorsque tu avales cette affreuse boisson. Je me rappelle de leur « Oh Jimiiiin », quand nous étions en France, l'été dernier. Je n'avais jamais vu quelqu'un se faire acclamer pour boire un café, avant ça. Et les deux autres qui te prenaient en photo sous tous les angles, comme si tu étais une œuvre d'art... C'est là que j'ai réalisé à quel point vous étiez un drôle de groupe, quand même.

Moi :

Tu crois que l'un d'entre eux nous a dénoncés ?

Moi :

Enfin bref,

Moi :

Le café noir et toi, ça ne colle pas. Tu sais pourquoi ?
Parce que c'est cocasse : toi le doux avalant de l'amer. 
La rencontre du bitter et du sweet. L'illustration de l'aigre-doux.
Et je ne suis pas très amateur d'aigre-doux. C'est ambigu, entre deux saveurs. Je préfère ce qui est clair. 

Moi :

Non, je ne reviendrai pas là-dessus, c'était bizarre de te regarder boire du café.
Mais ça me manque. Atrocement.

Moi :

Je me souviens de ce jour-là, sur le toit de la compagnie. Le parfum fleuri de tes cheveux se mêlait à celui du café que tu serrais entre tes doigts.

Moi :

Je réentends les grelots dans ton rire, comme si le vent me ramenait ce son après l'avoir baladé aux quatre coins de Séoul, pendant des mois. 

Moi :

Mes grimaces te faisaient rire, je crois. Chaque fois que j'avalais une gorgée de ton breuvage, je fronçai le nez à m'en créer des rides.

Moi :

J'y peux rien, je n'aime pas le café.

Je n'en buvais qu'avec toi, tu sais ? 

Justement parce que ça te faisait rire. 

Moi :

Je crois que c'était la première fois que l'on se retrouvait véritablement tous les deux. J'avais le cœur qui battait comme un fou. Peut-être que c'était le café. Peut-être que c'était toi. Peut-être que c'était toi qui buvais du café. Parce que même si t'avais l'air aigre-doux, mon air à moi, il se figeait dans mes poumons quand je n'étais pas loin de toi, peu importe de quoi tu avais l'air.

Moi :

Tu ne me lâchais pas des yeux. J'avais beau essayer, je n'arrivais pas à m'y dérober. C'était comme si ta timidité n'avait jamais existé. 

Moi :

Quand tu fixais les gens, tu n'avais pas l'air impressionné, jamais. Tu semblais n'avoir peur de rien. Ça nous mettait en difficulté, ça t'allais bien. Ca te plaisait, aussi. 

Moi :

Parfois, j'aimerais que les gens sachent à quel point, malgré ce qu'ils pensent, tu as confiance en toi. Tu sais doser tes regards, mesurer tes sourires. Tu plais à qui tu veux, comme ça, en un coup d'œil. Et je suis sûr que c'était déjà le cas lorsque tu étais enfant. Le charme, c'est autant ta malice, qu'un don des fées. Un truc inné qui te rend délicieux et dangereux. Tu n'es pas aigre du tout, Jimin. Juste doux et sucré. Le sucre, ça rend dépendant, ça donne du plaisir. On y revient sans le vouloir, même si on ne devrait pas. 

Moi :

C'est ce que je t'ai dit ce jour-là, à demi-mot. Que je ne pouvais plus me passer de toi, que j'étais un peu accro. 
Quand j'y réfléchis, je pense que c'est sur ce toit que tout à commencé.
Je t'ai vu froncer les sourcils. J'ai pensé que tu allais me fuir, mais tu as souri. Ce n'était pas un aveu, ni un rejet. C'était un encouragement. Tu n'as pas dit un mot, mais ça voulait dire oui. 

Moi :

« Oui, sois accro, oui ça me va ». 

Moi :

Ce n'était pas réciproque, encore, mais tu me défiais que ça le devienne.
C'était un sourire qui disait : « Convaincs-moi ».

Moi :

Pas d'ambiguïté.

Moi :

Je t'écris donc chaque jour, pour ça, depuis des mois. Il y a ce sourire dans toutes les tasses de café que je sers au travail, et je me dis que, peut-être, je n'avais pas fini de te convaincre. J'avais sans doute crié victoire trop vite, rien n'était acquis. Si tu me lis encore, c'est qu'il y a une raison, non ?

Moi :

Je ne sais plus quoi penser. 
Ça fait 164 jours.

Moi :

Un jour sans toi et je ne sais plus quoi penser.

Un jour sans toiWhere stories live. Discover now