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iii. le destin de wendy

CHAPTER THREE :
❲ iii. le destin de wendy ❳
neverland; london!

5 juin, 20h42

J'ÉTAIS ALLONGÉ CONTRE tronc d'arbre lorsqu'il arriva enfin. Le soleil se couchait déjà et je regardais le ciel se teindre d'orangé et de jaune lorsqu'un petit point noir le traversa. Je ne réalisait pas tout de suite, puis je battis de paupières et me rendis compte que c'était Peter. Mon cœur s'emballa et je lui ordonnais immédiatement de se calmer - ce qu'il ne fit pas, évidemment. Lorsque le blond se posa et que Clochette eut fini de lui chuchoter quelque chose à l'oreille et qu'il lui fit les gros yeux, je me levais. La petite fée s'en alla en voletant et Peter me sourit. C'était définitivement la chose que je préférais voir le plus au monde.

'Salut', lança-t-il.

'Peter, t'étais où ?' questionnais-je en le forçant à s'assoir.

Il soupira et je m'assis à mon tour.

'Peter, tous les garçons, les sirènes et même Lily s'inquiètent', repris-je. 'Tu ne joues plus avec nous, tu pars même de l'île !'

J'essayais de ne pas le regarder dans les yeux. S'il captait mon regard, j'oublierais tout ce que j'avais à dire.

'C'est compliqué, Tommy.'

Tommy , Tommy, il t'a appelé Tommy, chantonna mon abruti de cerveau.
Nos épaules se frôlaient en un contact timide et j'essayais de reprendre contrôle quand je lui dis :

'Tu peux m'expliquer, je comprendrais. On voudrais juste que tu restes avec nous. Tu vas pas repartir à Londres et nous laissez ici, hein ?'

Peter releva la tête, stupéfait.

'Bien sûr que non ! Mais à Londres, il y a quelque chose d'important et ... enfin ...'

'S'il-te-plaît, demain, reste avec nous. Et après demain, tu pourras repartir mais accorde nous une journée avec toi et moi ... et avec les autres bien sûr.'

J'avais failli dire "toi et moi", et j'avais eu très, très chaud. Peter sembla hésiter puis il me sourit :

'D'accord', accepta-t-il. 'Demain je reste avec vous.'

Je sautais de joie - intérieurement.

'Merci Peter ! On ira voir les sirènes pour Minho et Gally, puis les indiens parce que Tiger Lily s'inquiète aussi, et on ira ...'

Je m'arrêtais lorsque je m'aperçus qu'il se retenait de rire et je croisais les bras.

'C'est ça, moque-toi.'

Il me donna une tape affectueuse sur le dos.

'T'es mignon quand tu boudes, Tommy.'

J'essayais de cacher mon contentement. De toute façon, il ne me trouvait pas mignon de cette façon-là. Il ne me donnait pas ce surnom pour la raison que je voulais. Il ne me souriait pas parce qu'il m'aimait. Ce n'était qu'une amitié profonde, une admiration sans limite.
Mais j'espèrais bien plus, alors je fis comme si c'était le cas et, sans savoir comment il allait réagir, j'entourais son torse de mes bras et lui murmurais :

'Merci d'avoir accepté.'

Et quand je sentis son cœur tambouriner contre le mien, je trouvais que c'était la mélodie la plus belle du monde.

-

6 juin, 22h34

Wendy était assise contre la fenêtre de sa chambre et contemplait le ciel qui se paraît des reflets violets du couchant. La nuit dernière, le soleil disparaissant pour laisser place à la lune était orangé, aujourd'hui la nuit allait tomber vite et les nuages cachaient en partie les étoiles montantes. Elle scrutait les tours de Londres avec attention. Les lampadaires projettaient une lumière bleutée contre les angles des ruelles. Les bâtiments à l'allure fière se découpaient contre l'horizon et la grande horloge venait se sonner les huit heures.
Wendy soupira et passa une main sur sa chemise de nuit longue et azur pour chasser des plis imaginaires.
Le paysage qu'elle regardait tous les jours, toutes les heures en guettant quelque distraction qui la sortirait de sa torpeur ne parvenait plus à offrir un passe-temps suffisant. Wendy avait rencontré ce garçon, qui lui avait montré quelque chose de différent, comme une fin autre que celle que lui destinaient ses parents. Comme un futur qui semblait progresser vers la liberté et non pas descendre vers un enfer d'ennui et de lassitude. Wendy était seule car ses frères lui avaient été enlevés pour parfaire leur éducation à tous.