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v. où thomas déteste peter

CHAPTER FIVE
❲v. où thomas déteste peter❳
neverland!

6 juin, 18h27

J'ÉCOUTAIS MARY RACONTER ses aventures sous-marines à Peter, contant avec entrain son combat héroïque avec une raie manta, et le garçon était plié en deux.

'Et là, Phœbe arrive et me dit : laisse Callie tranquille ! Elle est inoffensive !' expliqua Mary en esquissant de grands gestes de ses longs bras fins.
Tu va finir par aveugler quelqu'un, lui avais-je dit. Elle ne m'avait pas écouté. Tant pis, tant que je ne suis pas déclaré complice.
'Alors tu vois, ça faisait un quart d'heure que je me battait avec cette raie féroce, et on me dit qu'elle ne ferait pas de mal à une mouche !'

Et Peter répartit dans un fou rire. L'entendre et le voir s'amuser, c'était la huitième merveille du monde. À chaque seconde qui s'écoulait, je tombais de plus en plus amoureux de lui, et ça m'effrayait un peu. Même beaucoup. Si les sentiments étaient un ravin, j'avais l'impression de tomber indéfiniment de plus en plus loin dans les entrailles de la Terre. Son nez se plissa délicatement quand il riait et il rejetait légèrement la tête en arrière.

Je ressentais une si grande affection pour lui que j'en sentais mon cœur se serrer. J'avais envie de le voir tout le temps. De rester avec lui.
Un sourire se dessina machinalement sur mon visage. Effet Peter.

Le soleil penchait sur l'horizon : il devait être six heures du soir, et Peter avait passé la journée avec nous. Il s'était baigné, avait rendu visite à Tiger Lily, et avait parlé longuement avec les sirènes. En résumé, il n'était pas reparti pour de mystérieuses raisons à Londres, et était resté avec nous.

J'aurais mieux fait de me méfier.

En même temps que le soleil dérivait, Peter semblait plus pensif. Il ne cessait de me lancer quelques regards inquiets, puis de regarder le ciel. Je ne voulus pas me préoccuper de ça, mais je savais qu'il voulait nous quitter. Peut-être regrettait-il d'être resté avec nous aujourd'hui ...

Clochette voletait autour de Peter en lui jettant des regards de reproches. Il lui répondait, à moitié agacé, à moitié désolé. Il finit par lui chuchoter quelques mots et elle leva les yeux au ciel, en cédant. Mary vit ce qui m'inquiétait, et me prit la main, la serrant très fort, pour me dire qu'elle était là pour moi.

Je vis Peter se lever soudainement, un air visiblement assez énervé sur le visage. Je lâchais la main de Mary, me levant aussi.

'Tu vas où ?' demandais-je en essayant de me rapprocher de lui.

Peter ne répondit rien. Il tapa légèrement du pied sur le sol, et s'envola. Clochette me sourit faiblement, comme pour me rassurer, et le suivit, me laissant le cœur en miettes.

-

6 juin, 23h49

Il faisait nuit. Au dessus de moi, le plafond - si on pouvait appeler ça plafond, étant donné que c'était dans un arbre - était sombre et les bruits du dehors me paraissaient affaiblis.

J'ignorais ce que j'avais fait à Peter pour qu'il parte ainsi. Je me repassais notre conversation encore et encore dans ma tête mais ne comprenais pas ce que j'avais fait pour le décevoir. Ou pas fait, plutôt. Peut-être que j'étais juste ennuyeux, et collant. Pas à la hauteur.

Après son départ, j'avais bredouillé quelques excuses à Mary - qui n'était pas dupe - et je m'étais éclipsé. L'Arbre m'avait offert un bon refuge avant que les autres garçons perdus ne reviennent. Quand ils furent tous rentrés, je prétendis être fatigué et je me couchais.