𝟷𝟾. 𝙲𝚑𝚊𝚗𝚐𝚎𝚊𝚗𝚝𝚎 𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎 𝚕'𝚎𝚊𝚞

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Changeante comme l'eau

     Quand San parvint à soulever une paupière, une poignée de minutes ou de longues heures plus tard – elle n'en savait rien – une lumière aux tons d'un vert de jade pur lui brûla la rétine et elle eut tôt fait de la refermer, étouffant un geignement entre ses dents. La joue plaquée contre le sol de pierre glaciale, la Maître du Feu ne parvenait que très difficilement à se remémorer les précédents évènements. Sa tête bourdonnait et son corps entier paraissait encore contusionné, sans qu'elle ne parvienne à se rappeler pourquoi et il lui semblait presque mission impossible de remettre les pièces du puzzle en place.

     Katara, Zuko, Iroh, Azula, le Dai Li... Azula, Ty Lee, Mai. Azula.

     Les visages défilaient dans son esprit sans réussir à les resituer, et quand enfin, tout s'emboîta, elle se redressa vivement, ignorant cet éclat de lumière qui manqua de lui transpercer l'œil tant il lui sembla vif.

     Quoi, comment était-elle arrivée en extérieur ? Que s'était-il passé après avoir chuté dans les sous-sols du palais royal pour qu'elle ne se retrouve dans un endroit aussi illuminé que celui dans lequel elle était ? Et si elle était dehors, qu'attendait-elle pour courir chercher de l'aide auprès d'Iroh ?! Il fallait qu'elle se dépêche d'agir !

     Difficilement, San battit des paupières, recouvrant petit à petit la vue et elle ne put que sentir son estomac se tordre d'angoisse quand elle prit conscience de la situation catastrophique dans laquelle elle était. Car elle n'était pas dehors, très loin de là.

     On l'avait enfermée dans les Catacombes de Cristal, oubliettes tristement célèbres au cœur desquelles de nombreux opposants à des générations de Rois de la Terre s'étaient vus dépérir après avoir été rendus fous par l'enfermement. « Et c'est mon tour », songea la jeune femme, la gorge plus serrée que jamais. Du sol au plafond, de larges cristaux étincelants émanaient une lumière d'un vert froid qui donnait à sa peau une teinte cadavérique. Une galerie venait çà et là transpercer les parois de la caverne, comme pour lui souffler un espoir d'une possibilité de fuite illusoire pour mieux la dévorer. Tout ce qu'elle entendait, et qui se répercutait avec force dans un écho presque infini, c'était le son saccadé de sa propre respiration et, au loin, ce qui ressemblait vaguement au bruit d'un cours d'eau.

     San déglutit péniblement alors que son regard tombait sur ses mains, heureusement libérées de leurs menottes de pierre, brisées par sa chute. La jeune femme soupira de soulagement ; au moins quelque chose dont elle n'aurait pas à se préoccuper. Et l'idée que, partie comme elle était, elle mourrait sous peu, présentait l'avantage certain de lui serrer l'estomac avec tellement de force qu'elle en était réduite à oublier sa propre faim.

     - Bon, ma fille, se marmonna-t-elle à elle-même avec ce qu'elle espérait être une ferme conviction, c'est pas en restant plantée ici que tu vas survivre.

𝙻'𝙴𝚟𝚎𝚒𝚕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant