𝟸𝟸. 𝙳𝚊𝚗𝚜 𝚕'𝚊𝚛𝚎̀𝚗𝚎

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Dans l'arène

     Yokah s'étira paresseusement en sortant de sa tente, baillant de tout son saoul alors que les premiers rayons du soleil d'été venaient doucement caresser ses joues brunes. Cette nuit-là, ils avaient campé au bord d'un petit cours d'eau et pour faire bonne mesure, le jeune homme attira à lui un grand ruban aqueux qui tournoya autour de sa taille avant de plonger de nouveau vers les profondeurs. Un sourire s'étira sur ses lèvres ; sa Maîtrise commençait véritablement à s'affuter, et il ne pouvait que remercier Katara pour cela.

     Comme de coutume, il était le premier levé et, comme de coutume, il se dirigea vers les braises de leur petit feu de camp pour sortir de quoi petit déjeuner à chacun. Mine de rien, ces petits rituels lui faisaient du bien, l'aidaient à ne pas complètement perdre pied à la pensée que dans une poignée de semaines à présent, ils lanceraient l'assaut sur la Nation du Feu. Et puis, commencer à cerner les habitudes de chacun lui donnait l'impression d'une véritable cohésion de groupe, d'une certaine unité, entre eux. Pas encore comme une famille, il ne fallait pas exagérer, mais... Peut-être était-on en bonne voie.

     Partir à l'aventure avec l'équipe de l'Avatar avait tout de même quelque chose de sportif. Depuis qu'ils étaient en vadrouille, ils avaient manqué de se faire assassiner une bonne demi-douzaine de fois par un Maître du Feu apparemment capable d'explosions à distance, Sokka s'était dégoté un maître d'arme pour lui enseigner l'art de l'escrime, Katara s'était trouvée l'âme d'un esprit protecteur et Aang, lui, commençait à se faire à cette idée d'attaque le jour du Soleil Noir, presque rassuré à l'idée d'affronter un Seigneur du Feu privé de sa Maîtrise par l'éclipse.

     Néanmoins, l'amitié naissante qui le surprenait le plus – quoi que finalement, pas tant que cela – était celle qui semblait éclore chaque jour un peu plus entre le bloc de stoïcisme qu'était Rei et la minuscule mais non moins inflexible Toph.

     Le jeune Maître de l'Eau dégaina deux papayes et une mangue en même temps qu'un coutelas et s'afféra à éplucher les trois fruits qu'il découpa avec tout le soin du monde. Lui ne mangeait jamais le matin et il savait pertinemment que Rei croquerait dans une cuisse de poulet froid en guise de rituel matinal alors il en concluait que sa petite préparation serait bien suffisante pour les quatre autres. Pour faire bonne mesure et n'oublier personne, Yokah attrapa une pastèque bien juteuse et, non sans héler l'immense animal au préalable, la lança directement à Appa qui n'eut qu'à ouvrir sa gigantesque mâchoire pour profiter de son cadeau. Le bison volant offrit au Maître de l'Eau un grondement grave en guise de remerciement et ce dernier le gratifia d'un signe de tête accompagné d'un sincère :

     - Pas de quoi mon vieux !

     C'était étrange cette manière dont lui, le petit paysan du Pôle Nord qui n'avait jamais vu la banquise de sa vie, élevé au cœur du Royaume de la Terre s'abreuvait désormais de toutes les cultures qui lui passaient à portée de main. Celle qu'avaient apporté avec eux Katara et Sokka depuis le Pôle Sud, certes, mais également celle du pays qui avait vu naître San, dont elle ne lui avait jamais parlé et qui pourtant regorgeait de curiosités et de beautés.

𝙻'𝙴𝚟𝚎𝚒𝚕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant