Troublée

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Cela faisait quelques heures que nous chevauchions à travers bois, et j'avais l'impression que ça faisait une éternité tellement mes fesses étaient douloureuses.


J 'avais pouffé de rire quand j'avais compris que j'étais en plein rêve, mais je n'avais pas vraiment pu m'étaler sur le sujet, car Aeglos m'avait lancé un regard perplexe. Il se méfiait de moi, c'était une certitude ! Aussi, malgré ma douleur et mon envie de renvoyer Aeglos dans ses terres, je m'étais tenue à peu près a carreaux pendant ce voyage. Bien sûr, je refrénais en moi l'euphorie que me provoquait d'avoir conscience de mon rêve ! C 'était trop cool ! Et j 'avais hâte de savoir quel tour me resservait mon imagination.

Il faut dire que pour l'instant, ce n'était pas très glorieux. Même un peu plan-plan ! Thranduil m'avait demandé comment j'avais atterri dans la forêt et mon « en prenant un coup de foudre » ne lui avait pas spécialement plut. Croyant certainement que je me payais sa tête et n'ayant pas l'air d'apprécier les plaisanteries, ce dernier avait décidé de m'ignorer malgré mes contestations.


Pour ma part, j'avais décidé de ne pas me laisser faire ! Je n'avais pas vraiment menti, alors je ne voyais aucune raison légitime pour qu'il me fasse la tête. Surtout, qu'il avait l'air bien plus sympathique que son cousin, je ne comptais donc pas me le mettre à dos ! Aussi, je faisais tout mon possible pour le faire craquer : je parlais sans cesse, je gigotais sur le cheval et j'avais même fini par chanter ! Mais pour cette dernière partie, Aeglos m'avait prié de me taire, histoire qu'il sauvegarde ses oreilles jusqu'à être débarrassé de moi. Ce fut le seul moment ou Thranduil émis une réaction, un léger rire qu'il ravala de suite.

Les oreilles ! Je n'avais pas encore abordé le sujet et pourtant, j'en avais envie ! Seulement, c'était assez délicat.


_Aeglos, puisque vous, vous ne m'ignorez pas ! Est-ce que je peux vous poser une question ?


Ce dernier regarda son cousin avec un air de chien battu. Je crue même entendre de nouveau le rire de Thranduil qui ne comptait pas venir à son secours. Alors, prit au dépourvu, Aeglos me lança un regard qui aurait pu aisément s'appeler « Fait gaffe à ce que tu vas dire ! ». Mais cela ne me découragea pas pour autant.


_ Je vais prendre ça pour un Oui ! Alors, je me demandais vous êtes quoi exactement ? Parce que franchement, vos oreilles, on ne va pas se mentir : elles ne sont pas normales !


Bon d'accord, le tact et moi ça fait deux. Mais au moins c'est sorti ! Mais j'avais apparemment dit quelque chose qu'il ne fallait pas. En effet, Aeglos me regardait de nouveau comme si j'étais la plus stupide des femmes qu'il avait rencontrées. Je sentis que Thranduil s'agitait derrière moi. Je me retournais comme je pus afin de vois ce qui lui prenait. Blondi était en train de palper ses oreilles, semblant croire que tout était normal, il finit par se décider à parler


_ Que voulez-vous dire par « pas normales » ?

_ Et bien... Vous savez, vos oreilles à tous les deux, elles sont... pointues, finis-je par dire en mimant ce mot.


Je regardais Aeglos et je voyais bien à son expression qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Je sentais mêle que Thranduil cherchait une manière polie de me répondre, autant dire que j'avais touché un sujet sensible ! Cependant, je pus découvrir qu'Aeglos, beaucoup plus rapide que son cousin, avait sensiblement un tact égal au mien !

Sous le regard du printempsWo Geschichten leben. Entdecke jetzt