Coincé

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J 'avais été convoqué au bout de deux semaines. Deux semaines interminables qui m'avaient mise dans tous mes états.

Tout d'abords, j'avais dû contenir mes humeurs quelques peu secouer par ce que je venais d'accepter. J 'avais dû me faire à la raison que d'épouser une quelconque elfine parmi les plus fades du royaume serait ma destinée. Je n'avais pas hésité longtemps à accepter les conditions de mon père. J'étais conscient que malgré les rêves que j'avais fondés, ma place était à Mirkwood . L'aventure était finie pour moi, je devais à présent me préparer à gouverner. Une part de moi trouvait que le prix n'était pas cher payé pour la liberté d'une certaine elfine, l'autre part me trouvait ridicule d'avoir cédé pour quelqu'un que je connaissais si peu. Après tout, c 'était elle ou moi ...

Puis Aeglos était venu me voir. Bien que je m'attendisse à une visite de sa part, j 'avais espéré qu'il choisisse un moment plus opportun. Mon cousin avait fait irruption dans mes appartements comme une furie, alors que j'avais déjà bien du mal à gérer mes propres ressentis. Bien entendu, je comprenais mieux que quiconque ses craintes. Il avait peur pour l'elfine que nous avions recueilli, mais contrairement à moi il ne pouvait qu'attendre. Je lui avais donc expliqué qu'Elyfaelle serait désormais pupille royale... officiellement j'entends. Et sans que cela me surprit, Aeglos comprit que j 'avais dû donner de ma personne. L'elfe m'en avait remercié et me jura qu'il ferait son possible pour m'épauler dans ma tâche d'éduquer Elyfaelle. Fallait-il encore qu'elle se laisse faire.

Debout, dans l'ombre de mon père, j 'attendais impatiemment qu'elle fasse son entrée. J'appréhendais un nouvel esclandre de sa part. Mon père n'était pas homme à laisser une seconde chance. Si Elyfaelle ne se montrait pas à la hauteur de ce que nous attendions d'elle, il en serait fini de son séjour parmi mon peuple. J'avais du mal à accepter que cela puisse se produire. Une part de moi réfléchissait déjà aux différentes solutions qui s'offrirai à moi si elle venait à disparaitre... Alors que l'on frappa à la porte, je chassais cette idée de ma tête.

L'elfine, plus ravissante que jamais fit son entrée. D'une grâce que je ne lui connaissais pas, elle fit ses premiers pas dans le bureau du roi. Chacun de ses pas faisait relever les plis de sa longue robe, laissant ainsi entrevoir ses formes à chaque mouvement. Un spectacle dont je ne me lasserai jamais. On l'avait paré d'un ensemble beige clair ainsi que de bijoux que j'avais moi-même choisi. Ses cheveux étaient délicatement remontés... Elle semblait douce et docile. Sa période d'isolement, l'avait peut-être aidé à se rapprocher des coutumes de mon peuple. J 'en doutais, mais je devais reconnaitre qu'au premier regard elle revoyait l'image d'une elfine de bonne famille... Je me promis de remercier Dralsa pour ce miracle.

Mon père droit dans son fauteuil, scrutait ma jeune protégée annualisant le moindre de ses gestes. Je sentis mon ventre se serrer lorsqu'il se rapprocha d'elle et mon souffle se coupa lorsque ses doigts effleurent son visage. Je devais me ressaisir, ce n'était pas digne d'un elfe mur et encore moins d'un prince.

_ Et c'est pour une si petite chose que tous se mettent dans des états pareils... A quel sortilège vous a-t-elle donc soumis ?

_ Elle n'a usé d'aucun sortilège père... Nous l'avons sauvée, elle est simplement sous notre responsabilité.

Elyfaelle, tourna la tête vers moi. Elle ne m'avait alors pas encore regardé depuis son entrée. Alors que j'espérais une simple révérence ou encore un signe de tête après le peu d'explication qu'elle devait avoir eu, je fus des plus surprit de sa réaction. Son regard s'illumina puis une ombre le traversa. L'elfine se mit à pleurer. Je voulu me rapprocher d'elle, je n'avais jamais aimé voir les elfines en larmes et il était évident qu'elle était complètement à bout. Cependant, un regard rapide de la part de mon père me fit retourner à ma place, laissant l'elfine en larmes devant mon père.

Sous le regard du printempsWhere stories live. Discover now