appelée

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Il faisait noir, très noir. J'avais toujours eu une peur bleue de l'obscurité. Lorsque j'étais petite, ma mère laissait la lumière du couloir allumée la nuit pour que je puisse m'endormir sereine. Je me rappelle vaguement que je cauchemardais, je voyais des bêtes passer leurs pattes le long de ma porte. Ils venaient me chercher, j'en étais persuadée. Or la lumière était leur pire ennemi...

Pourtant, malgré mon différent avec l'obscurité, à ce moment précis, je me sentais bien. Posée sur ce qui semblait être une literie des plus moelleuse, douce et réconfortante, je succombais petit à petit à la fatigue qui m'attirait.


Je voulais dormir, juste dormir. J'avais chaud, j'avais mal. Je voulais que ça cesse. Je ne voulais simplement plus souffrir. Je ne suis pas faite pour souffrir.


Une douleur aiguë que je ne m'expliquais pas me pris. Un son léger se fit entendre.

Je cherchais alors du regard d'où pouvait bien provenir ce bruit, mais j 'avais beau chercher : l'obscurité m'empêchait de voir.


Je décidais alors de me lever, non pas sans me faire violence et d'essayer de me rapprocher de ce son qui retentissait de plus en plus fréquemment.

J'avais quitté la douceur des draps pour partir dans cette nouvelle quête.


Un pas après l'autre, j'avançais en tenant une à une mes jambes qui refusaient d'avancer.


Avez-vous déjà ressenti cette sensation de ne faire qu'un avec le sol, un peu comme si vous étiez pris dans un gigantesque chew-gum?

C'est exactement ce que je ressentais à cet instant : l'impression étrange que chaque pas était une souffrance et qu'une force mystique me retenait.


Plus le son s'intensifiait, plus j'avais du mal à avancer.

Au bout d'un moment, je n'en pouvais plus, je m'écroulais sur ce satané sol qui avait capturé mes jambes.


Je sentais mon corps s'enfoncer de plus en plus, je sentais la douleur s'accentuer. Je ne savais pas comment m'en sortir. Le pouvais- je seulement ?


Assise dans un noir parfait, je me mis à pleurer.

Longtemps, très longtemps...


_Elyfaelle, revient !


Je levais la tête mais il n'y avait personne.


_Elyfaelle, revient !


Cette voix, elle résonnait en moi.

Elle avait quelque chose de rassurant, quelque chose de chaud dans le timbre. A chaque mot, je ressentais un envol de papillons qui faisait frissonner mon être.

Je levais la tête, cherchant de nouveau à entendre cette intonation si familière.


_Je ne peux pas ! criais-je, j'ai besoin d'aide ! Je vous en prie, je ne veux pas rester là !

_Elyfaelle, il faut que tu te battes, il faut que tu reviennes !

_ PAPA ? Je t'en prie aide moi !

Sous le regard du printempsOnde histórias criam vida. Descubra agora