Chapitre 11

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" - Je sais que je te plais, je peux sentir les battements de ton cœur à travers le mien, mumure Stefan de sa voix chaude. "

Je ne cesse d'entendre sa jolie voix dans ma tête. Pourtant, je n'ai pas su lui répondre. Ce moment gênant, et si romantique en même temps, je me suis cru dans un beau film dont j'étais l'heureuse héroïne. Mais la raison m'est revenue en plein fouet, j'ai pu me libérer de son emprise et sans un mot, je me suis réfugiée dans la maison en lui claquant la porte au nez. J'accède rapidement les escaliers, rien ne bouge derrière moi, je m'attendais à quoi ? À ce qu'il me suit ? Qu'il me sermonne à propos de mon comportement ? Je remarque que je suis seule dans la maison, je soupire de soulagement. Pas envie de me justifier mon air affolé.
Je suis rassurée mais je ne peux m'empêcher de penser que j'aurai dû lui dire qu'il se trompe. Mais au fond de moi, je sais que c'est la vérité. Dès que je le vois, mon cœur bat tellement fort que j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine. Mais pourquoi lui ? Un nazi ? C'est donc ça le coup de foudre ?
J'ai le sentiment de trahir mon pays, ma mère. Mais ce n'est pas ça le pire, c'est que lui aussi, il l'a senti cette attirance. La musique, toujours entraînante du cabaret, résonne dans le couloir du deuxième étage qui m'amène à ma chambre.

Ne pas penser à lui, passe à autre chose, Aline.

Des applaudissements me stoppe dans mon élan, surprise, je manque de trébucher mais je me rattrape en trouvant appui sur le mur.

- OH ! je t'ai fait peur, Aline ? S'écrie une voix feminine

Cette voix m'insupporte autant que son hôte, Diva. Elle s'approche de moi, tout en me regardant droit dans les yeux. Il n'y a personne autour de nous, je ne me sens pas à l'aise face à sa présence glaciale, je tente de masquer mon embarras en me montrant souriante, mais elle reste aussi froide et hautaine.

- Non.... bien sûr que non. Dis-je d'un ton peu assuré. Je pensais être seule, je suis surprise, c'est tout.

- Oublie-le ! m'agresse Diva, tu viens à peine d'arriver. Mais je peux vite te renvoyer dans les jupons de ta mère.

Surprise, je réalise que mon teint a du prendre une autre couleur. Je passe la main dans mes cheveux et les raméne vers mon visage pour masquer le feu qui s'empare de mes joues petit à petit.

- Ne me prends pas pour une idiote ! Tu ne sais pas à qui tu a affaire, alors je te co....

Ce n'est pas mon genre de fuir une dispute que ce soit ma mère ou une personne que je ne connais pas. Je ne supporte pas qu'on me fasse des remarques et encore moins quand ça vient de la bouche de cette Boche.

- Tu te trompe à mon sujet, je suis navrée si tu a cru le contraire. Maintenant si tu a fini, je suis fatiguée.

Diva s'approche près de mon visage, son parfum fleuri chatouille mes narines. Elle a de magnifiques yeux bleus malgré la dureté de son regard.

- Ma petite Aline, non je n'ai pas fini avec toit, sache que je te conseille de passer ton chemin sinon je me ferais un plaisir de te montrer de quoi je suis capable quand on touche à mes affaires.

Ses mots sont d'une telle froideur, elle cherche à me faire peur et je ne veux pas lui faire ce plaisir car je sais qu'elle et moi ne seront pas amies. Alors à quoi bon lui répondre à part la rassurer ?
D'une voix calme, je lui souhaite une bonne nuit et je la contourne pour me faufiler rapidement dans ma chambre .
Je l'entends soupirer de rage et s'éloigne de ma porte. Elle est vraiment folle cette femme et ne m'inspire pas la confiance.
Je me demande quand même si je ne dois pas tout de même en parler à Marraine. Je me lève pour me déshabiller et me revêtir de ma robe de chambre. Puis je rejoins mon lit douillet qui me rappelle celui de la maison. Et je pense à ma mère, je jette un œil au vieux réveil sur ma table de chevet. A cette heure ci, ma mère doit dormir, ou pas. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir peur pour elle. Je sais que moi étant ici, elle pourra se consacrer entièrement à la résistance. Si seulement, je pouvais avoir de ces nouvelles. Elle me manque, et je sais que ce n'est que le début. Petit à petit, mes pensées s'estompent et le sommeil s'empare de moi sous l'ambiance du cabaret qui résonne dans ma chambre.

Elle voulait juste l'aimer Where stories live. Discover now