21. Baiser volé...

907 71 106
                                    

C'est officiel, monsieur Dickens me déteste.

J'ai eu 3/10 à mon exposé sur le paradoxe des jumeaux. Motif : pas assez expliqué.

La secrétaire vient de m'appeler dans son bureau. J'espère que c'est pour une bonne raison parce que je suis d'une humeur massacrante aujourd'hui.

-Vous vouliez me voir ?

Elle acquiesce et m'invite à m'asseoir sur la chaise en face d'elle.

-Pourquoi tu as une note d'oral en sciences ?

Ça a le mérite d'être direct au moins...

-Je voulais le faire malgré la difficulté du sujet. Mais je me suis brûlée les ailes...

-Je vais plaider en ta faveur. Il n'y a pas de raison pour que tu sois notée sur un sujet que vous voyez normalement au lycée. Va en classe, je te retrouve à la pause déjeuner si je le peux.

-Merci mademoiselle... C'est quoi votre nom ?

-Honey. À tout à l'heure ma petite Ray !

J'adore cette femme. Je ressors de son bureau avec un sourire. Pour tomber sur Jane qui est en pleurs.

-Qu'est-ce qui se passe Jay ?

Elle veut que je l'appelle comme ça pour que nos prénoms se ressemblent. Cette fille est un peu bizarre.

-Dave m'a planté pour ce soir !

C'est vrai que ce soir, c'est la fête de Jane. J'avais momentanément zapper.

-Et alors ? C'est pas une grande perte, dit Franck en s'approchant de nous.

Jane lui jette un regard aussi glacial que le pôle Nord et réplique toujours en larmes :

-Tu peux pas comprendre ! Les mecs peuvent jamais comprendre !

Franck me lance un regard interrogateur et je hausse les épaules en retour. J'avoue que je sèche autant que lui. Sur cet échange silencieux arrive Eddie, suivi de près par Arthur qui vient se placer à-côté de moi. Eddie essuie doucement les larmes de Jane et la prend dans ses bras.

-T'inquiète pas, ça va aller. Tu trouveras beaucoup mieux que lui. Et puis t'es pas toute seule.

On reste tous les trois sur le cul. Comment Eddie, alors qu'il vient d'arriver dans la bande, peut comprendre aussi rapidement comment fonctionne Jane et la cerner rien qu'en la regardant ?

-Merci Eddie *snif*, toi t'es vraiment un ami *snif*...

-Bon, dis-je pour détendre un peu l'atmosphère. vous savez qu'on a maths ? Et vous savez ce que ça veut dire ?

Arthur me regarde d'un air complice mais les autres semblent noyés dans un océan d'incompréhension.

-Concours de dessin, s'exclame-t-il.

-OUAIS !

C'est notre passe-temps quand on finit en avance nos exercices. Comme on est assis l'un à-côté de l'autre, on communique avec des dessins. Ça peut donner lieu à des situations très drôles d'ailleurs.

Ding Dong

Je prend mon sac et vais me ranger devant la salle de maths. Les autres me suivent, un peu moins enthousiastes. Eddie est toujours en train de réconforter Jane et Arthur échange des messes basses avec Franck. Je m'adosse à la porte. Dave vient à ma rencontre.

-Euh, salut !

-Hey.

Je reste polie mais froide. Faut pas déconner non plus.

-Tu pourrais m'aider ce soir pour mes devoirs ? J'ai pas compris ce qu'il fallait faire en français...

Avant que j'ai pu répondre, Arthur s'interpose :

-Qu'est-ce que t'essaye de faire le gringalet ? D'abord tu largues mon amie et après t'essayes de sortir avec ma copine ? Dégage de là tu veux ?

Et là, sans rien demander à personne, il m'embrasse. Sans pression. Tout va bien ? Tu veux pas deux cents balles et un Mars aussi ?

Au moins, ça a eu son petit effet. Dave s'en va, visiblement dégoûté et gêné. Mais j'aimerais une explication s'il-vous-plait !

-Bonjour à tous, entrez.

Tu ne paies rien pour attendre Arthur, tu vas avoir droit à un interrogatoire en règle !

On s'installe dans le silence le plus total. Bizarre... D'habitude il y a toujours quelques chuchotements. Là on pourrait entendre les mouches voler.

-Vous êtes bien calmes aujourd'hui. Vous êtes sûrs que vous allez bien ?

Personne ne dit rien.

-Asseyez-vous. Sortez de quoi écrire, petit contrôle surprise. Ça vous réveillera. (NDA : Qui n'a jamais entendu ça ?)

Comme d'habitude, je finis en avance. Arthur aussi. On ne se parle pas, ni en chuchotant, ni par dessin. Il reste muet. Et je rêve ou il rougit là ?

Je me décide, au bout de plusieurs minutes, à commencer les dessins. Un petit lapin en colère avec "Pourquoi t'as fait ça ?"

Il répond d'un "Réflexe, je crois"

"Tu crois ? On fait pas ce genre de choses sans prévenir l'intéressée !"

"Désolé. Je pensais bien faire..."

"C'était sympa d'être venu à ma rescousse quand même. J'apprécie le geste"

On continue de parler de choses et d'autres, sans revenir sur "l'incident" devant la salle.

La pause arrive rapidement. Mademoiselle Honey me rappelle dans son bureau mais a l'air plus tendue que ce matin.

-J'ai réussi à retirer ta note.

-Vous avez fait quoi ?

Ses joues se teintent de rose. Je sais trop bien ce que c'est.

-Vous n'auriez pas dû faire ça. Quoi que ce fut, c'était une erreur de faire ça. Pourquoi avoir fait une chose aussi honteuse ?

Ses yeux deviennent rouges et une larme dévale sa joue.

-Je... Je suis désolée, je ne voulais pas dire ça... Je vous suis très reconnaissante mais vous n'auriez pas dû...

Elle essuie ses yeux et me fait un sourire triste.

-Ce n'est rien. Il ne m'a rien fait contre ma volonté si c'est ça qui t'inquiète. Et j'aime bien te voir heureuse plutôt que morose.

Elle regarde sa montre avant de déclarer :

-Tu vas louper ton tour pour manger, dépêche-toi.

J'acquiesce, la remercie et me dirige vers la cafétéria. Les autres doivent déjà m'y attendre.

Sur le chemin, un bout de sweat gris et rouge sombre attire mon attention près du portail.

-Salut, fait une voix que je connais bien.

Avant que j'ai pus dire quelque chose, Zack se penche vers moi, m'embrasse et repart en courant. Encore une fois...

NDA : Bon ! Le chapitre prochain, je parle de ce qui se passe à la soirée de Jane ! Je dis ça parce que les deux chapitres précédents étaient censés être consacrés à la soirée en question. Sauf que je me suis paumée en cours de chemin... Je suis nulle ! Brefouille, j'espère que ce chapitre vous a plu, autant que le retour de notre Zackounet national !

-Hey ! D'où t'écorche mon nom ?

Je fais ce que je veux, c'est ma fiction. Brefouille de brefouille, je vous laisse et je vous souhaite une bonne nuit blanche ! Bye bye !

-Salut les gens...

La Fille Et Le MeurtrierWhere stories live. Discover now