Chapitre 84

473 50 11
                                    

Une énorme boule se forme dans ma gorge quand je passe le seuil de la porte.

J'ai des frissons tout le long du corps et tout mes sens sont en alerte.

Des bouts de verre explosent au moindre de mes pas, c'est à peine si je reconnais l'appartement...

Mon cœur rate un battement quand je croise les regards complètement apeurés de mes amis.

Ils ont l'air tellement sous le choc que je n'ose pas prendre la parole.

Le silence est horriblement pesant.
L'ambiance est sinistre. Je n'ai jamais vu ça.

Lysandre sourit tristement quand je me dirige vers lui. D'un geste de tête, il me désigne la cuisine.

La vision que me saute à la geule me donne envie de pleurer.

Mon dieu, Castiel...

<< Ambre... Attends... >>

Je n'écoute pas Leigh et cours presque vers mon rouquin, assis en pleure au milieu de ce bordel.

<< Castiel. >>

Ma main caresse son avant bras mais d'un seul geste, il me repousse et me fait tomber. J'évite de justesse cette assiette tranchante et me redresse à genoux.

<< Dégage... Me souffle t'il. >>

J'ai le cœur au bout des lèvres.

<< Et puis quoi encore... >>

Il a l'air tellement fragile.
Je déteste le voir comme ça...

J'essaie de saisir une de ces mains. À nouveau, il me repousse, alors je retente, encore et encore.

<< M'approche pas... >>

Ses souffles rauques ne m'atteignent pas.

Je suis déterminée.

Castiel relève la tête et dans ses yeux, je ne vois plus rien.

Pas la moindre once d'espoir, d'amour...

Il m'a aidé. Maintenant c'est à mon tour.

De toutes mes forces, je m'accroche à lui. Il essaie de me repousser, de nombreuses fois.

Son agressivité me blesse mais je dois lui transmettre, tout. Mon amitié, mon amour.

Qu'il comprenne qu'il n'est pas seul.

Cast' hurle. Me lance des insultes.

Ce n'est qu'après de longues minutes que ses muscles se détendent, juste avant qu'un spasme ne le parcours.

Ses gémissements plaintifs s'élèvent soudainement et résonnent dans ma tête douloureusement. Il passe ses bras autour de moi et me serre.

Les battements de son cœur saccadés et sa respiration irrégulière se calment doucement.

Je ne compte pas le temps où nous sommes restés dans cette position, sous le regard des coloc'.

<< Allez, debout. Soufflais je. >>

Comme mon roux n'a pas de réaction, j'attrape sa main et me relève.

Ses jolis iris grises se sont voilés de honte alors je lui souris pour qu'il comprenne que je ne le jugerais pas, jamais.

Nous nous regardons un moment, l'un en face de l'autre, avant que Castiel ne s'éloigne rapidement pour sortir sur le balcon.

Un long souffle retentit, et j'aperçois Kim qui se laisse tomber dans le canapé.

AMBER-STONEWhere stories live. Discover now