Questionnement

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- Louis -

Si on m'avait dit, moi, Louis Tomlinson, à quel point ma vie deviendrait compliquée, jamais je ne l'aurais cru. J'étais destiné à suivre de longues études de droit, intégrer le bureau contre celui de mon père ou mes oncles, avoir une alliance au doigt puis acheter une grande baraque en banlieue afin de paisiblement la remplir de gosses ; tout l'opposé de ce qu'est actuellement ma vie. Loin d'être paisible, elle me donne plutôt l'impression de ressembler à un tambour de machine à laver.

Quitter le groupe a été une véritable épreuve. Ma famille m'a beaucoup reproché d'avoir abandonné si vite, bien qu'en réalité, ce soit le fait d'abandonner tout ce fric que je commençais à amasser qu'ils n'ont pas supporté. J'ai beau vieillir, leur avis m'atteint toujours aussi fort que lorsque j'avais six ans.

Maintenant je ne sais pas vraiment où me mènent les petits sentiers hasardeux que j'emprunte. Je compose à droite et à gauche, vivote un peu partout. Est-ce que je regrette la route toute tracée ? J'avoue souvent me poser la question...

— Mon Lou ?

Le flot de couleur s'éloigne subitement, le monde réel reprend sa place et je quitte mes pensées. Carrie s'est accrochée à mon bras, posant tendrement sa tempe sur mon épaule afin de contempler le tableau elle aussi.

— Il est puissant n'est-ce pas ? me murmure-t-elle. Dès que je le regarde il me plonge dans la réflexion.

— C'est exactement ce qui m'est arrivé.

— Et à quoi tu pensais ? minaude-t-elle en venant enlacer mon cou.

— À des routes et de sentiers.

Carrie me scrute, l'air à la fois amoureux et triste.

— Tu me manques, m'avoue-t-elle.

— Je sais ma poupée.

— Tu reviens vivre avec moi bientôt ?

Ça je n'en sais rien. Harry semble aller beaucoup mieux depuis que j'ai élu domicile dans son appartement, seulement c'est encore un peu tôt, ça ne fait que quelques mois, je redoute qu'il replonge dans ses ténèbres.

Pour tenter de gentiment me défile, je souris en remuant les hanches contre elle.

— Tu dis ça mais tu n'as pas une seconde à toi. Quand je viens le week-end je ne suis bon qu'à repeindre tes murs...

— En parlant de ça, réplique-t-elle d'un regard brillant, je verrais bien celui de l'entrée en fuchsia ! Ou un beau turquoise !

Seigneur...

Cette petite villa perdue dans la campagne - que nous lui louons pour la préserver des médias - commence à sérieusement ressembler à l'antre d'Hippies sous LSD. Elle l'adore cette petite maison dans son cocon végétal, ça nous donne meilleure conscience par les temps compliqués.

— Du fuchsia ! Quelle idée géniale, je m'exclame d'un ton qui ne parvient pas à faire illusion.

Carrie essaye de me frapper le ventre. Mon grognement dans son cou la fait glousser comme une gamine. Quand je feins de vouloir la dévorer, elle hurle et se met à courir dans l'immense galerie vide. Nos rires et le claquement de nos pas résonnent fort tout autour, jusqu'à ce que d'autres grondements retentissent, moins joviaux ceux-là.

— Vas-y Mad's me fait pas chier.

— Toi fais pas chier ! J'avais réservé pour midi !

— J'ai que deux jours avant le prochain concert alors je bouffe où je veux et avec qui je veux quand je viens ici.

No Rules ║Feel Alive - T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant