CHAPITRE 9 : L'instant tant attendu

2.5K 175 99
                                    

            Pour le repas, Roy avait fait l'effort d'enfiler un tee-shirt noir. Il avait compris le manège de l'alchimiste de fer et avait l'impression qu'il se dévoilait de plus en plus à lui. Quand il apparut au seuil de la porte du jardin, Edward le détailla sans discrétion.

L'alchimiste de flamme rejoignit la table et en s'asseyant, planta son regard provocateur dans celui de son cadet. Ce dernier se laissa observer à son tour, visage ouvert, la tête légèrement inclinée sur la droite. Il soutenu le regard de Roy sans répondre à sa provocation, lui offrant seulement un visage simple mais chaleureux.

En arrivant avec la marmite, Hedwige fit mine de ne pas voir ce qui semblait être un duel de regard. Elle posa le lourd objet sur la table, provoquant le soudain éveil des deux alchimistes.

- Du ragoût qui sent bon !

Le visage d'Edward s'était illuminé. Poliment, il ne tendit pas son assiette mais attendit qu'on le serve. Hedwige leur avait encore amené de quoi manger à midi : du lard fumé, du fromage et du pain.

Durant ce repas-ci, Edward et Roy se jetèrent de fréquents coup d'œil. Rien de provocateur ou de méprisant mais seulement pour s'assurer que l'autre était bien en train de le regarder.

Pour le dessert, la logeuse leur servit les myrtilles qu'elle avait fait macérer dans du sirop. Les succulents fruits firent oublier à Edward toutes les douleurs de son corps. C'était rare qu'il goûte à de la cuisine maison –la dernière fois était le soir où il dîna chez Hughes- et encore moins à des fruits frais aussi délicieux. Hedwige s'absenta pour débarrasser les assiettes avant que les insectes de la nuit ne viennent se repaître dans le sucre.

Une fois seuls, Roy se pencha vers Edward en enlevant ses gants.

- Il t'en reste un peu... susurra-t-il en apposant son pouce sur la commissure de ses lèvres.

Le jeune homme entrouvrit la bouche et ses yeux s'agrandirent légèrement. Alors c'est ça ? C'est ça que les gens font et qui les comble autant ? Il y a encore quelques jours, il aurait détesté cette intime marque d'affection. Combien de fois avaient-il vu des couples avoir le même geste que Mustang envers lui ? Cependant, le pouce du brun s'attardait sur sa lèvre inférieure et lorsqu'il pénétra entre ses lèvres, Edward fut pris d'un soubresaut inattendu. Il se leva doucement, sans faire grincer sa chaise et sortit de table pour faire face à Roy. Il aurait aimé lui tendre la main mais n'en était pas capable.

- On monte ? Finit-il par lâcher. Je suis... fatigué.

A son tour, Mustang se leva, cachant son étonnement. Il posa sa main sur l'épaule de son protégé, qui trembla légèrement avant de se reprendre, et le guida jusqu'à la cuisine dans laquelle ils saluèrent Hedwige. Elle leur sourit et se décala pour les laisser passer ensemble.

- Bonne nuit les garçons, dit-elle.

Edward eut un frisson de gêne en sentant le regard de la logeuse dans son dos. Peut-être savait-elle ?

La porte grinça et se referma délicatement. Roy, qui avait de nouveau enfilé ses gants, attrapa le poignet d'Edward qui n'arrivait pas à le regarder en face. Le jeune homme commença alors à lui retirer le fin tissu blanc. Le grand brun le sentait frôler sa peau et quitter ses mains : jamais enlever ses gants lui avait paru aussi sensuel.

Edward se retrouva rapidement dos à la porte, reculant devant Roy qui devenait de plus en plus proche. Ce dernier approcha sa main dévêtue du visage de son presque amant et caressa une de ses mèches folles.

- Tu ne veux pas me regarder ?

Les doigts d'Edward se crispèrent sur le tee-shirt noir qu'il venait d'attraper.

- Je sais pas...

Il prononça ses trois mots avec hésitation. Ne sait-il vraiment pas ou alors veut-il ne pas savoir ? Pour ne pas avoir à choisir, il approcha sa tête du torse de Roy qui le pris délicatement dans ses bras. L'alchimiste de flamme ne voulait pas être rude et ainsi voir les craintes d'Edward redoubler. Il laissa ses mains vagabonder sur le dos nerveux du blond, par-dessus le tissu qui les séparait. De temps en temps, il venait frôler sa tresse encore humide du bain qu'il avait pris.

- Je peux enlever l'élastique ? Demanda-t-il

- J'ai encore les cheveux mouillés... Bredouilla Edward. Mais oui. Oui, tu peux.

Ainsi, il se retrouva les cheveux détachés. Roy le pris alors par les épaule et l'observa avec fixement, ne pouvant détacher son regard de lui.

- Me regarde pas comme ça !..

- Désolée Ed, tu es...

Ledit Ed n'avait pas encore remarqué mais il avait naturellement relevé la tête. Il regardait à présent l'alchimiste de feu qui le surplombait.

- Il faut que je t'embrasse.

- Oui, murmura Edward avant de déglutir avec nervosité.

Peut-être bien que ce fût son premier baiser. Quoi qu'il en soit, c'est sur la pointe des pieds qu'il alla de lui-même chercher les lèvres de Roy. Douces et fines, elles s'entrouvrirent pour embrasser langoureusement le jeune homme qui émit un faible et gémissement de fausse protestation. Bien vite réduit au silence, il se laissa guider par les tendres assauts de la langue de Mustang. Ce dernier, ne voulant pas porter Edward de peur de l'effrayer, se contenta de lui prendre la main et de lui murmurer à l'oreille :

- Viens.

Il lui mordilla le lobe et il comprit rapidement, grâce aux mains du blond qui se resserraient sur sa taille, que cet endroit s'avérait sensible. Se libérant de son étreinte, Roy conduisit Edward jusqu'à son lit. L'odeur de Roy... pensa-t-il simplement. Ils s'entrainèrent l'un et l'autre sur la surface moelleuse et fraîche qui contrastait avec la chaleur entremêlée des deux corps.

Grisé par l'attraction que Roy provoquait chez lui, Edward enlaça sa nuque et s'unit à lui dans un deuxième baiser, bien moins prude et bien plus passionné que le premier. Il sentit les doigts de Roy se faufiler sous son tee-shirt, décrire des cercles sur ventre, s'amusant à le caresser d'un seul doigt... puis de deux... et enfin de trois. Il finit par déposer sa main entière. Il était difficile pour Edward de respirer sous les assauts sensuels et répétés qui lui provoquaient de multiples frissons. Ses lèvres entrouvertes et humides, depuis lesquelles s'échappaient de faibles soupirs de plus en plus irréguliers, ne cessaient d'aguicher Roy. Ce dernier lui retira son tee-shirt ainsi que le sien.

La vision brouillée par l'excitation qui se développait en lui, Edward arrivait maintenant à soutenir le regard perçant de Roy. Il passa sa main dans ses cheveux noirs et attira son visage à lui pour l'embrasser de nouveau. C'était la première fois qu'il prenait entièrement l'initiative.

Roy se contenait tant bien que mal. Plus que l'excitation inassouvie, c'était son cœur qui le torturait : il se sentait débordé par ses sentiments et inondé de l'intérieur par le regard expressif du blond.

Ils laissèrent échapper tous deux un gémissement rauque lorsque leurs hanches rentrèrent fermement en contact et qu'ils sentirent l'érection de l'autre. Les joues d'Edward s'empourprèrent tandis que les yeux de Roy brillaient d'excitation et d'idées. Il pressa son membre contre celui de l'alchimiste de fer qui, malgré les épaisseurs, arrivait à deviner la cambrure solide qui se frottait contre lui. Edward glissa ses mains sur les épaules du brun et commença, lui aussi, à se masturber instinctivement contre un Roy plus que tendu.

Enlacés l'un à l'autre, tous deux n'auraient lâcher leur amant pour rien au monde. Rien n'avait subjugué leurs corps avec autant de force que le pouvoir grisant de l'excitation amoureuse.

Comment avez-vous trouvé le lime ? ><

Entre feu et fer [Roy x Ed] TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant