Qui a tué ? - première partie

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En se réveillant, Christian ne parvint pas à reconnaître l'endroit où il se trouvait. Il se souvenait s'être endormi dans le dortoir de l'internat, et là, il se réveillait dans une sorte de chalet en bois. Il se sentait lourd, comme s'il avait pris une cuite, mais il ne se souvenait pas avoir bu. Il regarda autour de lui : une large pièce carrée, aux murs en bois, avec plusieurs fenêtres. Vu la taille, ce n'était pas une simple chambre. Il était dans une sorte de cabane, décorée avec quelques tableaux, une horloge murale qui indiquait dix heures et demie, et une télévision à côté de son lit. Il en avait une chez lui sa famille, à Genève, mais celle-ci était plus grande, et surtout, il manquait l'antenne. Comment une télé pouvait-elle capter quoi que ce soit sans antenne ? Au milieu de la pièce, il trouva une table couverte de nourriture, une penderie avec des vêtements de rechange et un bureau avec de quoi écrire. Il essaya d'abord d'ouvrir la porte, mais elle était verrouillée. Il décida donc de prendre un petit-déjeuner et d'attendre.

Et dans huit autres chalets similaires, entre dix et onze heures, huit autres jeunes gens s'étaient eux aussi réveillés, et attendaient, plus ou moins inquiets. Ils venaient tous d'un internat en Suisse, et se connaissaient. Certains étaient amis : et parmi eux, il y avait même la petite amie de Christian, Alexa.

Il fallut attendre onze heures et quart pour que quelque chose se passe. Dans les neuf chalets, les neuf télévisions s'allumèrent. Sur l'écran en noir et blanc, quelqu'un apparut, un homme à en juger par sa carrure. Il était vêtu d'un costume apparemment blanc, et portait un masque, où deux cercles noirs tenaient la place des yeux, et où la bouche était représentée par une succession de triangles blanc dans un arc de cercle, comme des crocs.

"Bonjour à toutes et à tous !" dit l'homme.

"Je m'appelle Eldritch, et c'est moi qui vous ai amenés ici. Votre porte va se déverrouiller, et vous allez pouvoir sortir. Je vous invite à vous diriger vers le grand bâtiment autour duquel les chalets sont installés. Il est très vivement recommandé pour votre sécurité de m'obéir à partir de maintenant. Vous êtes neuf, mais s'il manque quelqu'un, vous saurez qu'il s'est trouvé un petit malin pour essayer de me désobéir... Et vous ne le rencontrerez sans doute jamais."

L'écran s'éteint. Les neuf prisonniers, chacun dans leur chalet, préfèrèrent obéir. Ce type avait l'air sérieux, pour autant que l'on puisse en juger par le design de son masque. Tous ils voulaient savoir ce qui se passait, et tous ils quittèrent tous leur cabane.

Christian sortit au milieu d'une forêt, et remarqua immédiatement un panneau indicateur "Maison commune". Il estima que c'était là où il devait se rendre. À travers les arbres, il remarqua une autre maisonnette, et lors qu'il avançait, Alexa, sa petite amie, en sortit. Elle se précipita immédiatement vers lui.

"Christian ! Tu es là aussi ! Je suis rassurée ! Tu sais ce qui se passe ?"

"Pas plus que toi", répondit-il.

Le couple continua à avancer. Ils arrivèrent en vue du fameux grand bâtiment, construit en pierre grise. Ils virent d'autres personnes émerger de la forêt et se diriger vers eux. Ils reconnurent d'abord leurs amis, les jumeaux Chappuis, Lucas et Alexandre, ainsi qu'Hélène, l'une des plus jolies filles de tout l'internat. Leur groupe d'ami était réuni ici.

"Alors ? Personne sait ce qu'on fait là ?" demanda Lucas.

-Non, répondit Hélène, on a tous eu le gars masqué à l'écran ? Il me fait peur... Je suis sûre que c'est un genre de psychopathe...

-T'en fais pas Hélène, tu seras sans doute la dernière qu'il va tuer", lâcha une voix dans leur dos.

Eric venait d'arriver. C'était un garçon assez sombre, et isolé, dont le sens de l'humour était assez... particulier. Plus loin, ils virent Alexandre Chebrel (qui se faisait appeler Alex à cause d'Alexandre Chappuis) et Corinne. Enfin, attirée par leur voix, arriva Nathalie. Aucun de ses amis n'était là, et elle semblait un peu perdue. Tout les neuf se connaissaient en tant que camarades de classe, ce qui simplifia la situation : ils n'avaient pas à se présenter les uns aux autres, et ils furent rapidement d'accord pour se rendre dans le bâtiment indiqué. De toute façon, ils avaient besoin d'en savoir plus.

Le Faiseur de larmesWhere stories live. Discover now