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   Mes jambes m'ont porté plus vite que je ne l'avais espéré et je me suis rapidement retrouvé devant Newt. Son air surpris m'a enlevé toute parole possible et je lui avais alors fais un signe de la main, sourire aux lèvres.

« Comme on se retrouve. Ça fait plaisir de te voir, Tommy. »

   Je lui avais souris, je ne savais pas quoi dire. Il a regardé autour de lui et s'est arrêté un instant sur l'enseigne de l'hôpital. Il n'a cependant posé aucune question et a continué de me regarder.

« Ça t'as plus, cette promenade ? »

   J'avais hoché la tête et il avait laissé échapper un petit rire.

« Tu n'es pas un bavard, hein ? »

   Il ne m'avait cependant pas laissé répondre, de toute façon je n'aurais rien dit d'intéressant, et il a continué :

« Si ça t'a vraiment plus, reviens ce soir. »

   Il m'avait fait un signe de la main et se mettait déjà en route.

« Chao, Tommy. »

   Et je lui avais dit au revoir sans qu'il ne puisse m'entendre, déjà si loin de moi.

*

   Je réajustais pour la énième fois mon col. Je me regardais devant le miroir depuis quelques minutes, mais apparemment ces quelques minutes étaient trop longues pour ma colocataire :

« Thomas, ça fait dix fois que tu te mattes. T'es bien sapé, c'est bon.

-T'es sûre ? »

   Je m'étais tourné vers elle, prêt à subir un regard critique qui me ferait changer de vêtements.

« Oui. Je te rappelle que tu as sorti la chemise, toi qui remercie Dieu chaque matin pour l'invention des t-shirts. »

   J'avais levé les yeux en ciel et me tournant vers mon reflet j'avais maugréé :

« Je ne remercie pas Dieu pour ça. »

   Elle avait ri, comme elle le faisait à chaque fois que je me retrouvais à court d'arguments valables.

« Sérieux, ça fait flipper, reprenait-elle. Tu vas finir par plus te reconnaître.

-C'est bon, tu as gagné, je m'en vais. »

   J'avais pris ma veste et je m'étais déjà trouvé dans l'entrée.

« A demain, Sonya.

-A plus, beau brun. »

   J'avais claqué la porte, fermé à clé, et je m'étais rapidement dirigé vers le métro. Le bruit des rails ne me rassurait guère mais j'avais atteint la station sans dommage. Au moins, je n'avais croisé personne de louche ou de trop insistant, ce qui était un très bon point.

   Quand j'étais sortit des souterrains, j'avais un instant fermé les yeux sous l'agréable sensation du vent sur mon visage. Cela faisait du bien de revoir le monde extérieur, même s'il n'avait été privé de ma vue que quelques minutes. Je rejoignais rapidement les quais, arrivant bientôt devant le bar où se présentait Newt.

   Et Newt, justement, était là. Une cigarette entre ses lèvres, sa silhouette se détachait de la demie-obscurité que nous offrait la ville. Les mains dans les poches et la tête baissée vers l'eau, il a incliné son visage vers moi comme s'il m'avait vu venir. Je me suis approché et j'ai vu un sourire naître au coin de ses lèvres. Mon cœur a raté un battement et mes pas se sont accélérés.

Newt est un rêve  [Newtmas]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant