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« Newt est déjà parti ? »

   Le lendemain, j'avais regardé ma colocataire avec un froncement de sourcil. Ma tasse de café devant moi, je lui avais demandé pendant qu'elle cherchait ses céréales quelque part dans les placards :

« Comme tu sais qu'il est venu ?

-Tu ne prends jamais ta douche le soir, et je te rappelle que ça résonne pas mal, ici. »

   J'avais ensuite bu d'une traite ma boisson amère et j'avais pris une douche, car comme le disait si bien Sonya, je n'en prenais jamais le soir.

   Newt était partit tôt, mais il m'avait dit au revoir. Il avait pris les vêtements que je lui avais prêté, les siens étant encore humides, et il s'en était allé en fermant doucement la porte tandis que Sonya dormait toujours. Moi je réfléchissais à cette nuit et je me disais que je n'avais encore jamais fait ça. Personne avant lui n'était venu dans ma chambre pour y dormir, et surtout pas la nuit. D'ailleurs, en temps normal je ne sortais jamais la nuit, seulement de temps en temps avec mes amis. Je n'avais jamais eu envie de sortir. Avec le recul que j'ai aujourd'hui, je comprends que j'ai eu peur. Peur de ce que je ne connaissais pas, peur d'avoir envie de nouvelles choses, et peur de me faire avoir, de ne pas savoir contrôler, de finir par oublier mes priorités. Et c'était exactement cette peur-là qui m'avait décidé.

*

   Devant la salle de classe, quelques heures plus tard, j'ai appris que mon professeur était absent. Gally n'avait pas ce cours avec moi, si bien que je me retrouvais seul, même si ce n'était pas pour me déplaire. Je suis donc allé à la bibliothèque, ayant l'habitude d'occuper mon temps libre à réviser. Mais une fois assis à une des tables, à me retrouver en train de fixer le bois, à voir tous les livres autour de moi, je me suis tout simplement rendu compte que je n'avais pas envie de travailler. Le manque de motivation m'a fait sortir, comme expulsé de ce lieu que je ne méritais pas ce jour-là, et je suis partis sans me retourner.

   J'étais partis voir ma sœur. Je voulais lui parler, je voulais la voir. Elle me manquait. Je lui racontais tout, de nouveau, avec elle pas avare des détails comme je le faisais avec mes amis. Je souriais comme un idiot à lui raconter ce que je faisais de mes nuits, jusqu'à ce que je mette sur la table la décision que j'avais prise et qui me distrayait sûrement depuis :

« Je devrais sûrement arrêter. »

   Alors le soir je n'étais pas sortis. Je n'avais pas rejoint les quais, je n'avais pas quitté la ville, bien décidé à ne pas voir Paris cette nuit. J'étais assis sur mon lit, je fixais le vide, complètement perdu dans des pensées sans doute trop existentielles pour pouvoir bouger. Mais des bruits à ma fenêtre m'avaient fait lever la tête.

   Je m'étais dirigé vers elle, regardant la rue pour essayer d'en trouver la source. Un nouveau bruit et un sursaut de ma part m'apprirent que Newt était en bas, et que pour me réveiller il lançait des cailloux à ma fenêtre. Il était là, tout sourire et m'attendait en bas de chez moi.

Newt est un rêve  [Newtmas]Where stories live. Discover now