Naomie
— Je ne te reproche pas grand chose, à vrai dire, je ne te reproche rien. Mis à part de le laisser prendre trop de place dans notre relation.
Je ne lui réponds rien ce qui semble l'irrité de plus bel.
— Je t'en prie ne le prends pas mal, mais rien qu'à cause ce fait, ajoute-t-il, j'ai souvent l'impression que tu n'es peut-être pas aussi mûre que tu laisses paraître. J'essaye d'être honnête, Naomie. J'ai besoin que tu le sois avec moi... Alors ayons cette conversation. Même si elle t'importe peu, pour moi, elle voudra tout dire.
Il me peine parce que je me rends compte de son amour sincère à mon égard. C'est vrai que je ne suis pas assez mûre. On dirait une enfant quand il me met face à ses projets futurs pour nous deux. Une enfant indécise qui se rend compte qu'elle n'aime pas son copain... Une enfant qui comme une enfant adore ses poèmes à l'eau de rose, son saxophone, ses dessins, sa simplicité qu'il charge sur sa tête comme un canari, une enfant qui aime tout de son copain sauf son copain. Je l'adore... Mais je n'en suis pas amoureuse. C'est ça que je n'arrive pas à lui dire.
— S'il te plaît, parle moi, murmure-t-il. Je t'aime.
— Moi aussi je t'aime, Darell. Arrête avec tes tourments. Je suis à toi. Pour toi.
— Vraiment?
Pour toutes réponses, je lui serre un sourire. Un sourire sans dent, un peu timide, un peu coquin mais pas trop; toutefois juste assez pour qu'il ne dise plus un mot. Il abandonne et je triomphe d'avoir pu éviter la vérité. Son index titille le pendentif qui orne mon cou et mon sexe mouillé me cri que la chaire est faible. Il m'embrasse gentiment sur la joue, puis sur l'épaule. Il m'étreint et fait tarder cet index qui m'impatiente depuis tout à l'heure.
Il m'enlace et me tiens dos à sa face. Son index descend le long de mon dos alors que sa main libre empoigne mon cou. Son pénis se réjouit quand ce simple geste me fait naturellement gémir. Il retourne à mon pendentif mais cette fois, chute jusqu'à la pointe de mes seins. Verticalement, son index glisse pour caresser le bout de mon mamelon... Ma respiration s'halète puis se régule... Et s'halète encore puisqu'il ne fait que répéter ce mouvement qui m'affole. Maintenant, c'est son majeur qui glisse jusqu'à délicatement frôler mon clitoris. Je sens Darell sourire. La pression de son doigt contre mes lèvres s'accentue, c'est à son tour de respirer comme un moribond. Là, c'est toute sa main qui sillonne l'humidité de mon intimité. Et puis comme pour me faire comprendre qu'il a fini de me faire patienter, il me fait soudainement face. Il m'embrasse vivement et me porte dans ses bras. Il est doux, tellement doux.
Il est tendre quand il dit au creux de mon oreille que je suis à lui. Je suis sa jolie. Son amour. Sa muse, son tout.
Quand violemment, il fait mon dos raisonner contre le mur, je pousse un bref cri. Darell m'embrasse fougueusement pendant longtemps et fini par me faire descendre de ses bras. Sa bouche tire lascivement sur mon téton et il est ferme quand il m'ordonne de m'étendre sur le lit. Mes jambes ouvertes, mon vagin à sa disposition, je suis surprise quand au lieu de ses doigts, c'est sa langue qui fait pression sur mon clitoris. Il n'a jamais fait ça, on n'a jamais fait ça. Alors que Darell me fait découvrir ce que je connais uniquement sous le nom de cunnilingus, mon système nerveux lui, fait connaitre à mon corps des sensations que je ne savais pas réelles.
C'est comme si mon bas ventre, ma colonne vertébrale et mon cœur étaient électriques et que chacun des touchés de Darell (aussi minimes ne puissent-ils être) font tous mes sens réagir. Quand en plus de sa langue dansante, le saxophoniste fait entrer deux doigts en moi, je perds la tête. Ils vont et viennent dans un rythme ahurissant. Darell s'arrête quelques fois pour me dire que je n'ai jamais autant mouillé, il précise que d'habitude je mouille, je mouille beaucoup... Il ajoute qu'aujourd'hui ce n'est pas comme ça. Il regarde mon sexe et continu de plus bel.
