RENOUVEAU. LIBERTÉ. JOIE.
Léonor James, alors âgée de 20 ans, s'installe à Philadelphie pour suivre ses études après avoir enduré une rupture amoureuse difficile. Vivant sa nouvelle vie de jeune étudiante à mille à l'heure, elle continue de faire d...
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Après de longues heures à faire les cent pas dans la pièce en retenant des larmes de frustration, la porte s'ouvre enfin. Tommy pénètre dans la pièce et sa présence me fait froid dans le dos. Son regard se noie dans mes yeux et je ne peux pas m'empêcher de reculer jusqu'à ce que mon dos heurte le mur. Il avance d'un pas assuré, les traits du visage durcis par la sévérité. Ses lèvres sont pincées si fort que je crains que du sang ne jaillisse de ces dernières. Ma respiration saccadée résonne dans mes tympans tandis que la sienne semble presque anormalement lente et posée. Peut-être qu'il a l'habitude de ce genre de situations, mais pas moi. Il s'arrête devant mon nez et me jauge longuement avant de finalement afficher un sourire en coin qui me laisse perplexe. Il replace une mèche derrière mon oreille, je serre les dents pour me retenir de dégager sa main. Bon sang ce que j'aimerais le repousser mais seul Dieu sait ce qu'il serait capable de m'infliger. Mais heureusement pour moi, il laisse tomber sa main le long de son corps et je peux enfin respirer.
— Bien joué, dit Tommy en reculant.
Je reste collée contre le mur, figée. Je crois avoir mal entendu, est-ce qu'il vient de me féliciter pour avoir tiré sur Tristan ? Contre un membre de son gang et sûrement l'un des plus puissants et meilleurs de tous ? Je cligne maintes et maintes fois des yeux, incrédule. Non, mes oreilles doivent être défaillantes.
— Pardon ? demandé-je dans un souffle.
Tommy me tourne le dos et pousse un long soupir. D'un mouvement las des épaules, il me fait comprendre qu'il n'a pas que ça à faire de sa journée que de parler à une femme terrorisée.
— Tu as réussi le test. Alors bravo à toi.
Je réprime un rire amer et serre les poings, sentant la colère envahir mon être tout entier. Le souffle coupé, je me décolle du mur et fais un pas vers lui. Il se retourne et m'observe derrière ses longs cils noirs. Ses iris aux éclats bleutés me scrutent silencieusement tandis qu'il caresse d'un geste lent sa barbe blanchâtre. Je voudrais hurler mais rien ne sort de ma bouche. Mes cordes vocales restent silencieuses et mes lippes scellées.
— Oh tu ne le savais pas ? rit-il froidement en arquant un sourcil.
J'avale péniblement ma salive en secouant la tête.
— Et qu'est-ce que je devrais savoir ? le questionné-je, cinglante.
Tommy fait mine de réfléchir et m'adresse un petit sourire sarcastique.
— Tristan t'a forcé à lui tirer dessus n'est-ce pas ?
— Oui, confirmé-je sans détourner le regard.
— Eh bien, c'était prévu. Je lui ai demandé de te faire révéler ton côté sombre et c'est ce que tu as fait. Nous ne nous y attendions pas, Tristan a tenté de me persuader que tu ne ferais pas l'affaire. Mais il avait tort.
