Jeu de soirée [édité]

21- Ryan

- Vous ne faîtes pas n'importe quoi et vous nous envoyez un message quand vous êtes arrivés, OK ? 

- Oui Béa, soupire Dylan en s'écartant d'elle. On y va, à mardi ! 

- Vous faîtes attention à vous ! 

- Mais oui bordel, on n'est plus des gamins, je grogne alors en entrant dans la voiture, à l'arrière.

Les garçons m'imitent avec un petit rire tandis que Dylan démarre sa caisse, Khaleb à ses côtés. Ash s'est déjà installé de façon à pouvoir dormir et je roule des yeux, faisant un dernier geste vers Béa alors que la voiture prend la route. Il est quinze heures et on a trois heures de routes. Merveilleux. 

Dylan et Khaleb se mettent alors à discuter de ce qu'ils pourront bien faire chez lui et j'apprends qu'il a une salle d'arcade, une piscine intérieure, un billard, une salle de sport et des chevaux dans un centre équestre, si ses parents les ont gardés. Ce type est vraiment riche. Mais pour une fois, je n'en fais pas la remarque. Il est complètement stressé, les doigts crispés sur le volant. Ca fait un peu plus de trois ans qu'il n'a pas vu ses parents et je peux parfaitement comprendre son état. C'est toujours difficile de faire face à ceux qui nous ont détesté. Même si dans leur cas, je ne pense pas que ce soit si vrai. Dylan est juste flippé.

- Normalement, mes parents ont aussi gardé une galerie, marmonne Dylan en doublant une petite voiture sur l'autoroute et je rentre immédiatement dans la conversation.

- Une galerie ? Avec des tableaux ?, je marmonne, sceptique et il hoche la tête.

- Ouais, mon père aime beaucoup l'art. Quant à ma mère, ce sont les fleurs et la photographie. Ils ont donc une pièce dédiée à tout ça. Et le jardin est bourré de toutes sortes de fleurs, c'est horrible. 

- Je pourrais aller faire un tour ?

- Bien sur, il répond avec un sourire en coin et je pince les lèvres. Si tu veux imiter Blanche-Neige, je ne te retiens pas. Mais je te préviens, il n'y aura pas sept petits nains pour te recueillir, il pouffe avec Khaleb et je frappe son épaule.

- Non, mais les hyènes qui sont potes avec Scar seront là et je les dresserai pour qu'elles te bouffent dans ton sommeil, je grince alors qu'il éclate de rire. 

- Vos références sont pourris, marmonne Ash et Khaleb se tourne vers lui en ouvrant grand les yeux.

- Les Disney, pourris ? Mais tu viens de quel planète ?

- Celle où DreamWorks bat tous les records, souffle le plus petit. Disney, c'est trop cul-cul. 

- DreamWorks aussi hein, contre Dylan et je me laisse retomber au fond de mon siège.

Ils se mettent alors à se défendre corps et âme. Ce week-end de quatre jours risquent d'être long. Je soupire en regardant Khaleb se tourner vers Ash, l'incendiant farouchement. Les expressions de son visage sont fascinantes quand il est énervé : tous ces sentiments sont multipliés et visibles pour tous. Mais ce n'est seulement quand il est en colère. A l'opposé de Ash : lui, on ne peut pas le déchiffrer quand la rage s'empare de ses pensées. Par contre, à la moindre source de joie, on voit qu'il est heureux. Mes yeux s'égarent sur leur visage, leurs mimiques et je finis par m'endormir. 

- Hé, la belle au bois dormant, bouge ton cul, sinon ton prince va te rouler une pelle du tonnerre, ricane une voix à mon oreille et je fronce les sourcils avant de papillonner des yeux. 

Le sourire moqueur de Dylan et son visage au dessus du mien me font rouler des yeux alors que je le repousse. Ma portière est ouverte, Dylan s'appuie dessus et je réalise alors qu'on est arrivé. L'avantage, c'est que je n'ai pas vu le temps passé. Je sors de la caisse, m'étire et mon regard dérive sur le paysage qui m'entoure. Et j'en ouvre la bouche sous la surprise. Quand il disait habiter dans un palace, je n'imaginais qu'il avait un terrain de mille hectares et un château pour maison.