Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?
L'Ennemi, mon cher ami, n'est pas toujours celui que tu hais, mais plutôt celui avec qui tu vis sans arrêt.
On est allés sur scène en même temps, séparés par un rideau très fin qui me permettait de distinguer sa silhouette. On jouait à l'aveugle, nos notes s'entremêlaient, c'était beau. Et puis je n'ai pas pu me retenir, je me suis rapprochée de lui pour mieux le voir et pouvoir me noyer dans ses yeux bleus pâles, d'une clarté océanique dans lesquels on se perd vite. Il était concentré, mais en voyant que je me rapprochais, il ne pu s'empêcher de croiser mon regard. Pourtant, il ignora ma présence et feignit ne pas m'avoir remarquée. Alors chacun de nous se concentra davantage et le morceau se termina. - Et ? ..c'est tout ? - Non, attend sois patiente, laisse moi revivre ce moment en même temps que toi, apprécie un peu. - Pardon pardon très chère. Quand tu veux alors. À la fin du morceau on se regarda une nouvelle fois et cette fois-ci, il semblait vouloir dire quelque chose, dans ses yeux une lueur. De fierté je crois, oui, j'ai vu da la fierté et un moment pur, le langage du regard tu connais ? C'était exactement ça, nos émotions se transmettaient dans un flux parfait. Mais ça n'a pas duré longtemps malheureusement, je devais laisser ma place aux prochains et regagner le public. C'était si court mon dieu. - Grave déçue...ça s'est arrêté là ? Ohlala j'aurais voulu voir ça aux premières loges pff.. - Écoute, il en reste encore un peu pour ta soif de curiosité ahah ! - Alors là je vois vraiment pas de quoi tu parles mdr ! J'étais donc descendue de la scène avec regret, en rompant ce doux moment brusquement. Après être passée par les escaliers, je revenais auprès de mes parents qui n'étaient pas loins derrière moi. Le public scrutait la scène des yeux, attendant la venue des musiciens et chanteurs. Finalement, il n'y a qu'une personne. C'était lui, qui prenait place au devant des planches surélevées. Il tenait un ukulele et se tenait bien droit, face au public, face à moi. - Attend...tu parles bien de Tom là nan ? DU fAmEUx tOM ? - Le fameux oui. - Ahlala mais continue de raconter qu'est ce que t'attends là ?!! Il avait donc son ukulele brun en main, debout au devant de la scène. Il débuta sa chanson tandis que je me replongeais dans tout son être. Ses cheveux virevoltants, sa peau très faiblement bronzée -un effet du beau temps parce qu'habituellement il est plutôt blanc- ses grandes mains malicieuses, sa mâchoire prononcée et son regard ténébreux, ou plutôt non, mystérieux. Oui, lui, il est mystérieux. Il avait fière allure. - Je tiens plus tes descriptions feraient fondre n'importe qui ohlalala- - Ah non ! Lui, tu le laisses hein. - Rhooo ça va je déconne lui il est breveté c'est pas possible ahah ! Finalement, il débuta sa chanson. Les paroles se succédaient petit à petit, puis il posa son regard sur moi. Quelques petites secondes après, il prononça "i crush on youu, soo hard" À partir de ce moment là, nous étions en osmose. Chacun de nous se noyait dans les yeux de l'autre, je le regardais avec passion et lui me regardait avec amour. C'était super mignon, intérieurement, j'étais en train de fondre. Je crois que c'est à partir de là que j'ai compris que je lui faisais de l'effet, imagine un peu le feu d'artifice fait avec les morceaux de mon coeur .. C'était incroyable, tu sais le nombre de fois où j'ai entendu "tu sais l'amour c'est magique ça crée des papillons gnagnagna" ? À chaque fois je me plaignais ou m'en moquais simplement. Et bien, hier, je l'ai vécu. C'était réel, ça existe vraiment. À la fin de la chanson, il a souri et notre complicité avait pris le dessus, l'impatience débordait, je brûlais à l'intérieur. Le temps qu'il salue le public, je m'étais déjà éclipsée, et me rendait dans le bâtiment permettant d'accéder à la scène.
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