Trois ans plus tard (Tome II)

Chapitre 14 : Père et fille

-"Christal!" Souffle Tony. Il n'en revient pas, comment sa fille peut-elle se retrouver là, dans cette vieille cave moisie et délabrée. Il sent une bouffée d'angoisse se glisser dans son corps mais très vite elle est remplacée par une grosse fièvre de colère, comme un feu qui consume tout sur son passage. Avec une seule main le milliardaire, toujours dans son armure dernier cri dégonde la porte décrépit et l'envoie valser plus loin, elle s'éclate en plusieurs morceaux de bois sur le mur d'à côté. L'homme s'approche de sa fille tout en faisant disparaître son masque. Il veut s'assurer qu'elle va bien.

-"Friday! Scanne Christal et vérifie ses fonctions vitales."

Il ne faut pas longtemps à l'Intelligence Artificielle pour répondre de sa voix robotisée.

-"Mademoiselle Christal n'a aucune blessure interne et externe, elle est simplement inconsciente, Patron."

Tony lâche le souffle qu'il retenait depuis qu'il s'est accroupi tout près de sa fille. Il la retourne avec toute la délicatesse dont il est capable et soutient le cou de la jeune fille dans le creux de son coude. Il repousse les cheveux de sur son visage et en profite pour caresser sa joue, ses mains toujours gantées de ses nano-robots.

-"Christal? Christal?" Interroge-t-il. Il n'ose pas trop la secouer mais il voudrait tellement qu'elle ouvre les yeux. "Allez! ma puce, ouvre les yeux." Dit-il en lui touchant le front. Pourtant rien ne change, elle reste ainsi, les yeux clos, la respiration lente. Tony commence à croire qu'il va devoir la porter quand il entend un gémissement, elle va enfin revenir à elle. Il la soutient toujours dans ses bras quand il la voit doucement papillonner des paupières, elle revient à elle.

Il doit avertir Peter que Chris est là avec lui, qu'elle va bien et savoir ce qui se passe en haut pour lui. Mais à l'instant ou sa fille ouvre les yeux, qu'il s'apprête à parler à Peter à travers son communicateur, tout dérape.

En un battement de cils, une dizaine de grenades tombes de petites trappes dissimulées dans le plafond de cette pièce humide. Tony réagit très vite, il se jette sur le corps de sa fille qui se réveille tout juste, il la serre dans ses bras et laisse les micro-organismes glisser sur son dos et ses épaules, il sait qu'ils ne feront rien à leur peau, elles ne s'attaquent qu'à l'acier. Les bactéries gloutonnes se dispersent dans la cellule et aux alentours, ruinant l'armure d'Iron Man en un rien de temps, détruisant tout l'acier de la cellule et du sous-sol en un tas de poussière de fer. Tout se passe rapidement, en quelques minutes tout est fini, les bactéries ont disparu mais les serrures et autres clous tenant les portes et verrous ont été mangés aussi, toutes les planches s'effondrent au sol dans un fracas de bois et de poussière. Le milliardaire tient toujours sa fille dans ses bras, elle a passé les siens autour du corps de son père dans l'espoir de se protéger l'un l'autre. Ils toussent tous les deux, la poussière grattant leur gorge et piquant leurs yeux.

-"Papa!" Christal est parfaitement réveillée maintenant, elle est tremblante cependant, sa reprise de conscience est loin d'avoir eut lieu dans le calme.

-"Comment te sens-tu ma puce?" Demande le milliardaire ses deux mains sur les joues de son plus grand trésor, observant qu'elle n'ait aucunes blessures.

-"Ça va, ça va!...Je" Elle bégaye. "...Mais où sommes-nous? Où est Peter?" Demande-t-elle avec une pointe d'angoisse. Elle se redresse en position assise. "Aïe!" Fini-telle par dire en se mettant une main sur la tête. Aussitôt son père s'empresse de poser sa main sur son avant-bras.

-"Tu es blessée?" Demande l'homme.

-"Non, j'ai juste mal à la tête." Répond-elle en posant son autre main sur celle de son père. Elle le regarde dans les yeux et voit qu'il est inquiet et c'est normal, elle ne sait pas trop où ils se trouvent ni bien comment elle s'est retrouvée là mais elle ne remerciera jamais assez son père d'avoir tout tenté pour la trouver.

-"OK, ça va!" Se rassure-t-il. "Il faut qu'on sorte d'ici et qu'on aille aider Peter, je ne peux plus communiquer avec lui et il ne sait toujours pas que tu es là. Il faut qu'on remonte et qu'on le retrouve." Il la regarde, se recule, se lève et lui tend la main. "Tu te sens d'attaque?"

Sans aucune hésitation la jeune fille attrape la main que lui tend son Iron Papa et se lève avec toute la volonté de retrouver son amoureux et de le prévenir et surtout l'aider, être plus forte comme elle se l'était juré il y a trois ans alors que Peter luttait pour sa vie dans ce lit d'hôpital. Non, elle ne veut pas, elle ne peut pas revivre ça, jamais. C'était bien trop difficile.

Les deux Strark sur pied, sans armures ni armes, s'aventurent dans les monticules de vieilles planches pourries, les cheveux recouverts de poussière et essai tant bien que mal de rejoindre le rez-de-chaussée. Ils parviennent à atteindre les escaliers menant à une porte afin d'accéder aux étages supérieurs. Mais celle-ci est complètement bloquée par l'effondrement du vieil escalier de bois qui n'a absolument pas résisté aux bactéries gloutonnes, en effet, elles se sont régalées des boulons de soutien.

-"Merde et merde!" Crie la jeune femme.

-"Chris langage!" Proteste le plus âgé avec un demi-sourire. "Ce n'est pas parce que c'est une situation merdique qu'il faut dire des gros mots." Il essaie tant bien que mal de détendre un tant soit peu l'atmosphère même si ce n'est pas facile.

-"Papa, je n'ai plus dix ans tu sais?" Elle l'enlace et se rassure comme elle peut, elle puise un peu de force de son père et se défait de lui. Elle se retourne et soulève une première planche. "Alors tu vas m'aider où tu te contente de me regarder?" Demande-t-elle sarcastiquement.

-"T'es bien la fille de ton père et je suis si fier." Dit le milliardaire en attrapant les gravats à son tour de façon à dégager tout ça.

Ils poussent et déplacent les planches, les bouts de bois et les détritus qui jonchent le sol et bloque la porte qui se retrouve suspendue à quelques mètres de hauteur. Christal regarde ses mains, elles lui font un peu mal, elle a quelques échardes et éraflures mais rien d'insurmontable, la sueur recouvre son front, elle peine à respirer avec toute cette poussière et les moisissures qui flottent dans l'air sans compter que l'oxygène à beaucoup de mal à se frayer un chemin à travers les briques et autres débris. C'est fatigant mais elle se fait un sang d'encre pour Peter, elle aimerait tant le voir, l'aide, lui parler et l'enlacer pour ne jamais se défaire de ces bras qu'elle aime tant et qui la rassure.

Il leur faut encore plusieurs longues minutes pour finir de libérer la porte, il leur suffit simplement de grimper un peu sur les planches pour accéder à celle-ci, elle ne tient plus sur ses gonds qui ont été détruit. Tony passe le premier, attrape la porte qu'il se contente de pousser et elle tombe lourdement sur le sol du rez-de-chaussée, le milliardaire se hisse en premier et vérifie les lieux, il est hors de question qu'il fasse monter sa fille ici s'il y a un risque quelconque. Il regarde les alentours et se précipite dans l'encadrement de la porte, il se couche ventre à terre et allonge ses bras pour aider Christal à le rejoindre. Elle s'agrippe aux poignets de son paternel et il la soulève jusqu'à lui, il la réceptionne dans ses bras et l'enlace une seconde. Ils sont enfin arrivés à se sortir de ce sous-sol étouffant et oppressant. Mais rien n'est joué, il leur faut encore retrouver Peter. Il devrait se trouver au quatrième étage, cependant Tony et Christal ne savent rien. Et dans leur for intérieur l'un comme l'autre espèrent qu'il va bien et que le type qui a semé ce KO est maîtrisé. Ils se retournent et marchent vers les marches menant aux étages supérieurs.