Chapitre 11. New-York New-York

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ATTENTION certaines scènes de ce chapitre peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes et des personnes non averties.

PDV Mia

Cela fait presque une semaine que Daryl et moi nous ignorons. Je n'arrive pas à passer outre le fait qu'il a fouillé dans mon passé et lui n'arrive sûrement pas à passer outre le fait que je fasse partie d'un gang. Si ce n'est pas l'hôpital qui se fou de la charité ! Je ne l'ai jamais jugé et lui ne m'a pas laissé le bénéfice du doute. Son intransigeance me fait penser à la mienne, ce qui m'énerve d'autant plus.

Matt a bien essayé de me tirer les vers du nez cette semaine au bureau mais je n'ai pas décoché un mot même si cela me fait paraître plus coupable. Il m'appelle pour la 5ème fois cette semaine. Soudain, la sonnette retentie à la porte.

-       Ouvre princesse... Je sais que t'es là.

Je me résigne et lui ouvre. Etre têtu c'est de famille chez les Ortega !

-       Qu'est ce que tu veux ?

-       Bonjour à toi aussi rayon de soleil, sourit-il.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas vraiment son comportement. Daryl ne lui a peut-être rien dit.

-       Tu vas courir ? demanda le grand brun en voyant ma tenue.

J'acquiesce.

-       Je viens avec toi.

-       Non Matt. Je n'ai pas besoin d'une épaule sur laquelle pleurer. Je vais bien.

-       Ok... Ecoute on a prévu d'aller voir le concert de Colin ce soir. Vient avec nous.

-       Ok je verrai.

Il me sourit et m'embrasse sur la joue avant de disparaître.

J'essaye de me débarrasser de toute ma colère en courant mais c'est impossible. Puis quelle idée d'aller courir à Central Park, j'ai l'impression que je vais tomber sur Daryl à tout moment.

Je me dis que sortir et voir du monde me fera du bien. Même si je me noie le plus possible dans l'association, il y a toujours un moment donné où je retrouve la solitude de mon appartement New-Yorkais.

Je passe une super soirée. Avec Lisa, nous chantons bras dessus, bras dessous.

-       Vos bières les groupies ! nous lance Matt.

Je lui souris et le décharge de ma boisson.

-       Merci, c'était une bonne idée de m'inviter.

-       Pas de soucis princesse.

Lisa me lance un regard en coin.

-       Toilettes ! s'exclame t'elle en m'attrapant le bras.

La fameuse conversation entre copines dans les toilettes. Je croyais que c'était un mythe, jusqu'à Lisa.

-       Toi et Matt c'est reparti ???? demande t'elle surexcitée, des étoiles dans les yeux.

-       Non ! Non pas du tout ! Il est juste gentil. Je me suis embrouillée avec son frère, il essaye de me remonter le moral, c'est tout.

-       Mouais... Moi je pense qu'il espère peut-être plus.

-       Ce serait bête de sa part. J'ai été clair avec lui et je ne crois pas avoir été ambigu.

-       Non non ! me rassure mon amie. Mais il te dévore du regard.

Je soupire.

-       Bon on sort ?

- Attend, il faut que je fasse pipi !

Elle me tend sa bière que je prends en levant les yeux au ciel. J'aime cette fille.

-       Les gars je vais y aller, demain je dois me lever tôt ! dis-je bien plus tard dans la soirée.

-       Mais on est vendredi ! s'exclame Lisa.

-       Justement, on a prévu d'aller visiter le Musée d'histoire naturelle avec les enfants demain matin. Et on est déjà le matin...

-       Je te raccompagne ? propose Matt

Je vois Lisa, ouvrir en grand ses yeux derrière Matt, signifiant « Je te l'avais dit ! ».

-       Non c'est gentil, lui répondis-je avec un sourire.

New-York est l'une des rares villes aux Etats-Unis où marcher dans la rue ne paraît pas louche. J'adore cette ville qui déborde d'énergie. Je reprends soudain espoir. Il y a tellement à faire ici. Je suis heureuse d'y avoir posé mes bagages. Je me remettrai de Daryl Ortega.

Brusquement, une main m'attrape le bras et me balance avec une telle force dans la ruelle adjacente que je tombe face contre terre. Alors que j'allais me relever, ces mains inconnues m'agrippe les cheveux pour me forcer à me relever. Je tente de crier mais il me couvre rapidement la bouche, comme s'il avait anticipé ma réaction. Sa main est tellement grande que je manque d'étouffer. Il me colle le visage contre un mur pour que je ne vois pas sa tête.

Mon flingue est dans mon sac. J'essaye de me débattre mais rien n'y fait. Cet homme est une armoire à glace, il ne bouge pas d'un millimètre.

Je sens son sexe contre moi et dans un espoir vain je tente de crier, ce qui ne fait que resserrer sa main autour de ma bouche. Il passe sa deuxième main le long de mon ventre, puis de ma poitrine et il fini par m'attraper la gorge.

-       Tu vas rester sage, murmure t'il à mon oreille, la voix tremblante de désir.

Il passe sa langue le long de mon cou. Un frisson de dégout me parcourt. Alors que je manque de m'évanouir par manque d'oxygène, il défait sa prise autour de mon cou. J'ai une seconde de soulagement quand je me rends compte que c'est pour mieux se débarrasser de ce qui le gêne pour me faire sienne, sans mon consentement.

Parce que nous ne sommes pas toujours sauvées par un preux chevalier, parce que nous ne sommes pas toutes championne de krav maga, parce que parfois nous tombons sur plus fort que nous, parce qu'ils ne savent pas se tenir.

La douleur vive laisse place à un vide interciderale. 

Merci pour la soirée.

Il m'éclata le crâne contre le mur. La seule chose dont je me souviens avant de céder aux ténèbres fut une lumière m'éblouir et sentir un liquide chaud couler sur mon front.

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(J'ai énormément hésité avant de publier ce chapitre. C'est un sujet très sensible et je pense que beaucoup se disent que cela n'arrive qu'aux autres. Malheureusement, nous sommes à une époque où faire attention et tenter de croire en la bonté d'autrui n'est pas suffisant.)

Daryl (is it love ?) Point de non retour Tome 1Where stories live. Discover now