Chapitre 20

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-PDV-Gladys-

Je me suis enfin décidée à l'hôpital... j'attends le médecin, mon père n'a pas été pris en charge tout de suite d'après le monsieur à l'accueil. Forcément, ceux qui ont moins d'argent ne sont pas prioritaires. Je ne comprendrai jamais le système injuste des États-Unis.

J'attends devant la chambre que l'on m'a indiquée à l'accueil en marchant de long en large dans le couloir.

Croyez-le ou non, je suis en panique totale et je commence à me demander ce que je ferai sans mon père... je suis encore mineure. Est-ce qu'ils vont m'emmener en famille d'acceuil jusque mes dix-huit ans ?

Je ne supporterai pas un décès supplémentaire. Hors de question. J'ai compris que la vie m'en voulait, mais il y a des limites !

Pourquoi mon père ne m'a rien dit ? J'ai horreur d'être mise à l'écart surtout quand c'est autant grave ! Maintenant que ma mère n'est plus là, c'est juste mon père et moi. On avait promis de se serrer les coudes.

La famille de ma mère ? Je ne l'ai jamais connue. Elle n'a jamais été en bons termes avec eux et d'après ce qu'elle m'a dit, ils vivent à l'autre bout du pays.

En ce qui concerne mon père, je ne connais que sa sœur, ma tante Cherry ainsi que ses enfants, et ils vivent également assez loin.

Mes parents ne m'ont jamais rien dit propos de tout ça, mais je ne suis pas idiote, je sais très bien que leur parents respectifs n'approuvaient pas leur relation.

Tout d'abord à cause de leurs origines et puis de leur condition sociale. Ma mère est mexicaine-brésilienne provenant d'une famille aux conditions de vie modestes, tandis que mon père au contraire vient d'une famille blanche catholique très aisée du nord des États-Unis. Les parents de mon père étaient trop strictes et tenaient absolument à soigner leur image, le fait que mon père se mette avec une mexicaine en plus pas très riche a dû les rendre fous. Quant aux parents de ma mère, ils ne devaient pas aimer la façon dont se comportait la famille de mon père et avaient donc beaucoup de préjugés envers mon père qui était au contraire bien différent de sa famille. Ma mère n'aurait jamais accepté de l'épouser sinon.

La sœur de mon père Cherry, a épousé un homme qui plaisait beaucoup à sa famille, un blanc, riche et diplômé. Cependant, elle a divorcé quelques temps après. Tout comme père, elle a un grand cœur et ne prête pas attention au statut social d'une personne mais à la personne elle-même.

Je me souviens que ma mère m'a dit un jour qu'elle et mon père étaient comme Romeo et Juliette mais avec une fin heureuse.

Je souris à cette simple pensée.

- Gladys Johnson ? me sort de mes pensées une voix d'homme.

Je relève la tête et et tombe nez à nez avec le médecin.

Je me relève aussitôt de mon siège.

- Comment va mon père ?! Répondez ! Il est pas mort hein ?! je m'écrie tellement fort que tout le monde dans le couloir se met à m'observer avec peine.

Je vais craquer encore une fois s'il prend plus de temps à m'annoncer la nouvelle.

Il rit. Il rit ?! Il veut recevoir un coup dans l'entre-jambes celui-là ou quoi ?! Il voit pas que j'suis au bord de la crise de nerfs ?

- Mort ? Vous plaisantez ? Ce n'est pas aussi grave que ça, sourit le médecin. Il a simplement fait un malaise dû au stress, au manque de sommeil ainsi qu'à un surmenage. Il va bien, ne vous en faites pas.

Je lâche un long soupir de soulagement. Soudainement, je me sens ridicule d'avoir pensé que mon père allait mourir pour si peu et surtout gênée face au médecin moqueur.

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