Prologue

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Versailles 1788, le matin venait de se réveiller sur l'entièreté du grand et majestueux château, illustre monument des rois de l'ancien temps. Le calme du matin était pesant, on pouvait distinguer le chant des oiseaux ou le craquement des branches d'arbres lorsque la douce brise du printemps s'élevait sur les jardins déjà fleuris de fleurs magnifiques dont les couleurs reflétaient la beauté et la splendeur du château. Dans cette douce matinée, un bruit légèrement imperceptible se fit entendre, des bruits de pas sur le gravier non loin du château, à l'extrémité d'un jardin portant des motifs de haies disposées en cercle. Les pas étaient légers, souples, comme un souffle qui ne cessait de froisser les feuilles à son passage.

Ces pas venaient de prendre un tournant dans l'allée principale du jardin du château, le domaine comportait tellement d'hectares que les pas s'estompèrent à la vue du château qui resplendissait actuellement à une hauteur fulgurante atteignant quasiment le soleil qui se levait un peu plus loin à l'Est. Le cadran de la sublime boule de lumière flamboyante découvrait le visage de la seule personne présente dans les jardins à une heure si matinale, celle-ci était vêtue d'une robe d'un bleu azur fort clair, sous la robe, un corset assez serré pouvait décrire les formes et la posture droite de la jeune femme qui se présentait là, dressée telle un pilier face au château le plus puissant et le plus imposant de toute l'Europe. La femme avait un corps assez élancé, mais ceci n'était dût qu'à son corset, elle possédait quelques rondeurs au niveau du bas du ventre qui lui donnaient quelques avantages auprès des hommes qui pourraient la rencontrer. Le visage de la jeune femme était assez arrondi, avec un joli teint coloré qui en ferait tomber plus d'un. Elle portait deux magnifiques yeux dont la couleur noisette éclatait face au soleil qui venait de se montrer derrière une des façades du château. Ses cheveux tirés en un chignon avec une assez longue queue qui descendait dans son dos malgré tout, ayant les bouts assez bouclés, étaient blonds châtains, cette chevelure assez élégante ne pouvait qu'attirer les regards, et pourtant le château avait l'air désert.

La jeune femme reprit une dégaine assurée, son allure dégagée faisait tout son charme; le bruit de ses pas claquant sur le gravier du sentier retentissait le long de son parcours, elle continua de s'avancer tout en se situant à présent juste devant les marches de la porte menant à l'intérieur du château. Elle entreprit de monter les marches, ses talons claquèrent sur le sol de pierre, deux mouvements plus brusques se firent entendre en haut de l'escalier, un bruit de lame retentit également ce qui fit arrêter la démarche de la jeune femme.

Deux gardes armés de baïonnettes se tenaient devant la porte du château, ces derniers portaient de longs manteaux bleus avec des chaussures noires en pointe muni d'un talon assez court. Les gardes s'empressèrent d'abaisser leurs armes à la vue de la jeune femme qu'ils connaissaient plus que bien, l'un d'eux, à l'aide d'un mouchoir de soie, frappa son complice qui avait voulu tirer sur la jeune demoiselle puis il se ravisa, ayant aperçu que la jeune femme esquissait un sourire, il se mit à rougir d'une manière un peu inconvenante avant de prendre la parole : 

- Oh, miss Bellezza. Nous vous prions d'accepter nos excuses les plus sincères pour cette surprenante erreur de jugement dont nous avons fait part !

Le garde arrivait presque à s'incliner face à la demoiselle qui l'observait en continuant son sourire, le second garde ne put lâcher aucun mot face au sourire qu'il trouvait rayonnant, il en devint si rouge qu'il préféra cacher son visage pour ne pas être perçu dans cet état.

Après un petit rire effectué d'une manière presque qu'inaudible pour les gardes, elle pressa le pas pour prendre la porte du château. Les deux gardes purent alors enfin respirer librement, en retournant dans leurs pensées, mais hélas le second garde prit la permission de suivre la démarche de miss Anne Bellezza. L'autre garde, après être sorti de ses pensées, donna un second coup de son mouchoir de soie dans la tête de son compagnon d'arme qui porta sa main à sa joue, rouge de honte. La porte du château se ferma et les gardes reprirent leur poste, honteux de leurs actes imprévus !

Amour interdit, mais infini [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant