Chapitre 13)

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Un des garçons perdus, un qui s'était montré particulièrement détestable envers Wendy, lança, en s'arrêtant de danser :
« Hé, elle ne sait pas se battre et je parie qu'elle ne sait pas danser ! En quoi elle est une bonne mère ? »
Tout les enfants s'arrêtèrent de danser pour mieux dévisager la jeune fille, qui était encore plus dans l'embarras.
Mais Pan ne s'arrêta pas pour autant de jouer.
« C'est vrai, ça. En quoi tu es une bonne mère ? En quoi tu nous est utile ? » continua un autre enfant perdu.
« Ouais, à quoi tu sers ? » compléta un troisième garçon, le regard méchant.
C'était surtout les grands qui s'en prenait à elle, et Wendy sentait le malaise chez les plus jeunes, chez ceux dont elle était censée être la mère. Mais ce qui la désolait le plus, c'était que Tristan l'ignorait totalement, sans doute qu'il lui en voulait pour lui avoir menti.
Ben (le garçon de tout à l'heure), s'exclama d'une voix forte pour que tout le monde puisse l'entendre :
« Prouves-nous que tu es dignes d'être notre mère ! »
Sa demande fut accueillie par des hurlements de joie et des affirmations.
Elle jeta un coup d'œil à Peter Pan qui, par dessus sa flûte, regardait avec amusement la scène. Visiblement, mettre Wendy dans une pareille situation le réjouissait beaucoup.
La jeune fille se souvint alors, quand la situation lui sembla vraiment difficile, d'une chose que faisait jadis sa mère et qui l'apaisait, quand tout semblait aller mal.
Elle lui chantait une ancienne berceuse indienne.
Et donc, c'est ce que Wendy fit.
La chance était  de son côté car sa voix était claire et juste, et la chanson très jolie.
Pendant que la jeune fille chantait, les garçons perdus s'étaient tus, et la regardaient, médusés.
À vrai dire, c'était la première fois que on leur chantait quelque chose, car n'ayant jamais eu de vrais parents, ils n'avaient pas pu savoir ce que c'était, d'être bercé par une mère.
Même Pan s'arrêta de jouer pour écouter la jeune mère chanter sa berceuse.
Et pendant qu'il écoutait, il sentait que quelque chose changeait en lui, quelque chose qu'il avait voulu éradiquer de lui-même, qu'il avait voulu s'arracher.
La chanson de la jeune fille l'apaisait, et pendant un court instant, il sentit qu'un nouveau sentiment l'envahissait.
Un sentiment qui autrefois le répugnait, lui donnait envie de vomir.
Parce que l'amour est une faiblesse.

Le retour de Peter Pan : A Ouat StoryWhere stories live. Discover now