Chapitre 19)

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Wendy, comparé à d'habitude,ne s'endormit pas instantanément.
Elle se retourna plusieurs fois dans son lit, ne parvenant pas à trouver le sommeil.
À vrai dire, il y avait quelqu'un qui occupait tout son esprit et ses pensées.
Ce quelqu'un qui, il n'y avait pas si longtemps, s'était montré tellement, tellement détestable,qu'au début, elle ne l'aimait absolument pas.
Mais maintenant, depuis qu'elle était au courant de la malédiction qui le concernait, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que, un jour, il reviendrait gentil.
Et, elle pensa aussi, pendant un court instant, qu'elle serait la personne qui briserait le sort.
Enfin, c'était ridicule, il n'y avait absolument aucunes chances qu'il l'aime.
Mais pour elle...
C'était différent.
Elle avait impression que son ventre faisait des figures de gymnastique complexes dès qu'elle revoyait dans sa tête ce quelqu'un.
Et ce n'était pas forcément détestable.
Dès qu'elle s'en rendit compte, elle s'exclama mentalement :
« C'est impossible, je ne peux pas tomber amoureuse de Peter ! »
Car ce quelqu'un, c'était bien lui.
Elle pleura beaucoup cette nuit-là, de désespoir.
Car Wendy croyait dur comme fer au seul et unique coup de foudre , en avoir d'autre était impossible. Pour elle en tout cas.
Et le fait que son coup de foudre était lui, ça lui brisait le cœur en deux, en trois, en mille petits bouts qu'elle n'arriverait jamais à recoller.
Du moins, c'est ce qu'elle croyait.
Elle se trompait.
Mais elle ne le savait pas encore.
Car la jeune fille pensait alors que Peter Pan ne pourrait jamais l'aimer, jamais jamais.
Elle ignorait même si elle avait de l'importance pour elle.
Si ça se trouve, le baiser du petit garçon était une blague, juste pour voir sa réaction.
Oui,c'était sûrement ça, elle en était quasi-sûre.

Alors elle se mit en tête que le lendemain, elle irait franchement lui demander ce qu'il pensait d'elle. Comme ça, elle saurait si son unique coup de foudre ... pourrait un jour l'aimer.
Mais elle en doutait fort, après tout , à ses yeux, elle n'était qu'une prisonnière sans importance, la mère inutile de ses  enfants perdus.
Pas de quoi soulever des montagnes, on est d'accord.
Mais pourtant, la manière dont il l'avait regardé, quand elle avait chanté devant les enfants perdus... la jeune fille  avait juré y voir quelque chose. Mais quoi ?
Wendy parvînt finalement à s'endormir, se consolant en se disant que, de toutes manières, finir vieille fille avait ses avantages. Et puis tant pis si plus tard elle finirait par vivre seule avec des chats !
Enfin, si elle parvenait à quitter le pays imaginaire.
Et si elle parvenait, surtout, à pouvoir partir en laissant derrière elle le chef de l'île.

Le lendemain matin, ce fut, cette fois, la lumière du jour qui la réveilla.
Elle grogna : la jeune fille avait tant peiné à s'endormir, et maintenant elle devait se lever.
Alors elle sortit de son lit, se regarda vaguement de haut en bas et descendit l'échelle qui permettait d'accéder à la cabane.
Une fois en bas, elle se rappela que la veille, elle avait pris soin de demander au garçon perdu de lui tracer le chemin pour revenir au camp.
Et donc c'est ainsi qu'elle débusqua dans le camp, en suivant une ligne tracée dans la terre.
Peu d'enfants étaient debout à cette heure-ci et la plupart s'étaient assis près du reste du feu d'hier pour dessiner avec le charbon.
Mais elle nota que ceux qui ne s'adonnaient pas à l'activité artistique en profitaient pour préparer le petit-déjeuner ou tailler les armes grâce à des galets.
Ils avaient tous l'air d'être heureux d'être ici, et Wendy se demanda si ils étaient au moins au courant de la magie qui les entourait.
Magie.
La jeune fille sourit et tendit la main devant elle, en s'imaginant une petite balle.
Elle ferma les yeux et se concentra.
Une seconde plus tard, elle sentit le poids d'un objet dans sa main. Elle ouvrit les yeux et tomba sur la petite balle verte qu'elle s'était imaginé,  et c'était exactement la même.

Le retour de Peter Pan : A Ouat StoryWhere stories live. Discover now