Je l'ai perdu

796 115 2
                                    

Malgré le choque, j'arrive à ordonner  à Habiba de monter dans sa chambre. Elle rouspète.

- Mais... T'avais dit que je pourrais discuter avec Elia ce soir.

Je tente de lui expliquer calmement. Mon ton reste malgré tout très ferme.

- Je sais Habiba, mais là, je te demande de monter. Je dois parler avec elles d'abord.

Elle a le regard planté dans le mien. J'imagine qu'elle peut y voir toute ma panique. Elle cède.

- Ok, mais après tu me la laisse.

Je lui fais un faux sourire en signe de réponse. Elle monte dans sa chambre quelques seconde après. Avant de s'en aller, elle a fait un câlin à Teyssa puis à Elia...
Cet acte était comme une provocation, pas de la part de ma soeur, mais de celle de Teyssa. Elle l'a prise dans ses bras comme si elle ne nous faisait pas assez de mal.. Comme si elle me disait qu'elle pouvait parfaitement entrer encore plus dans ma vie.

Habiba enfin en haut, la porte fermée, je prend la parole.

- Qu'est-ce que vous faites ensemble ?

Teyssa répond du tac au tac.

- Bah quoi ? On est cousines. On a bien le droit de se faire des sorties à deux.

Mon regard se tourne vers Elia. Cette dernière regarde Teyssa avec une lueur noire dans les yeux. Elia commence à s'exprimer.

- Raconte pas n'importe quoi. Je l'ai trouvé devant ta porte. Elle m'a dit qu'elle était là. Qu'est ce quelle faisait chez toi?
- C'est pour ça que je t'ai appelé, je voulais t'en parler. En privé.

J'ai prononcé ces derniers mots en défiant Teyssa du regard.
Elle me répond.

- Ah, mais je ne compte pas m'en aller.
- T'es sérieuse là, mais pour qui tu te prend en faite ? Déjà tu viens chez mon mec, en plus on te demande de partir et tu t'impose.
- Je suis celle que tu ne pourra jamais être !

Teyssa lui a crié ça en plein visage. J'en ai eu le cœur serrer pour Elia...
Elle, est restée neutre et a répondu très calment. Un peu trop pour moi. Il y avait quelque chose de bizarre...

- Bah tu vois, ça je le savais déjà. Mais celle que je suis aujourd'hui, c'est celle que je veux rester. Ok ? Donc tu va partir d'ici.

Teyssa aussi a été suprise par le calme de ma femme. Cependant elle est restée fière et a poursuit en criant.

- Tu te voile la face! Crois moi tu ne sais pas ce que tu rates! La vie que j'ai tu l'as voudrais même si tu possédais toutes les choses sur cette terre ! Tu sais pourquoi? Parce que moi j'ai mes parents et je suis proches des tiens. Tu les appelle parfois et ça sonne mais, ça ne répond pas. En faite, ils n'ont juste pas besoin de toi. Ils m'ont moi. On s'appelle en FaceTime tous les soirs. Mais toi, ils te parlent quoi? Une fois par mois, c'est ça hein ? Hein Elia ?
- Ferme la Teyssa ! Sors de là, tu n'arrivera pas à me mettre à bout. Je ne t'envie rien.. Même pas ta complicité avec mes parents. Alors maintenant sors.

Teyssa ne bouge pas, Elia non plus. Les deux me regardent, je ne sais pas quoi faire de plus. Je vais simplement appuyer les propos d'Elia.

- Teyssa vas t'en. Elle ne veut pas t'entendre. Tu n'es pas la bienvenue ici.

Elia avait baissé la tête, Teyssa quant à elle me regardait toujours aussi fixement. D'un coup, elle se met à avancer très rapidement dans ma direction. Il n'y a que quelques pas qui me sépare de la porte. Le temps que je réagisse, elle m'embrasse sur la bouche à deux reprises. La première je ne l'ai pas anticipée. Mais la seconde c'est faite dans la difficulté. Je l'avais fortement repoussée mais elle est revenue vers moi encore plus violemment et précipitamment que la celle d'avant.

Après ça, elle s'est éloignée , la tête haute en disant.

- Ça tu me l'envie.

Elia ne lui a pas répondu. Et Teyssa est partie. Je ne voulais pas la poursuivre pour ne pas que cela paraissent suspect mais j'étais vraiment en colère contre elle. Je lui ai juste hurlé qu'elle allait le regretter mais elle ne s'est pas retournée pour autant.

Je me suis avancé vers la porte pour la fermer et rejoindre Elia... Elle ne me regardait plus. Quand elle a remarqué que je me rapprochais, elle s'est détournée et elle s'est enfuie.

Je la rejoins dehors.

- Elia !
- Dji... laisse moi seule s'il te plaît... Laisse moi rentrée chez moi...
- Non, je ne te laisse pas rentrer Elia. Viens chez moi.
- Non. Elle a gagné... Elle t'a embrassé.. Ça veut dire que...

Elle ne parle plus.

- Quoi mon cœur ?
- Que même, la seule chose que j'ai choisi, et réussis à obtenir par moi même... Elle peut l'avoir...
- Elle ne me possède pas Elia...C'est toi, celle que je veux et que j'aime. Arrête...
- Tu ne comprends pas... Là, elle t'a s..
Laisse tomber. Je ne veux plus y penser. Laisse moi rentrer.

Elle veut s'en aller mais je la retiens en lui faisant un câlin.

- Mon cœur arrête... Tu n'as rien à craindre d'elle.

Quand je prononce ces mots, Elia me repousse et s'éloigne de moi.

- C'est faux ! Elle était chez toi avant moi! J'en ai marre qu'elle soit tout le temps près de toi! Je ne serais jamais tranquille. J'ai jamais rien voulu dans ma vie. On m'a toujours tout imposé. Tu étais mon seul et premier choix. Mais elle t'a souillé! Elle a pris ma place. Elle s'est mise là où j'étais la seule à être allée. Ça, ça me tue Djibril! Tu peux comprendre ?!  Maintenant je choisis de ne plus souffrir... Je vais rentrer chez moi...
- Non.. viens il se fait tard, rentre tu vas dormir dans la chambre de Hamza, si tu veux... Il n'est pas là, ce soir... Et Habiba veut te voir... S'il te plaît mon c... Elia...

Elle ne répond pas et avance devant moi. À l'instant où elle passe la porte, Habiba descend. Elle lui sourit et lui dit de monter avec elle. Elles ont des "secrets" à se dire apparemment. Elia la suit.

Elle reste une bonne heure ensemble. Moi, pendant ce temps, je range la chambre de Hamza et j'arrange le lit..
Je ne pense qu'à notre discussion... J'ai peut-être perdu Elia ce soir...

Elle entre dans la chambre.

- Habiba s'est endormie, je vais faire pareil...
- D'accord, je te laisse, à plus tard..
- Ok.. Bonne nuit
- Ouais...

Elle ne veut pas me revoir... Je ne parle pas de moi en tant q'entité physique. Non, moi en tant que petit ami.
Elle est différente maintenant. Je ne vois plus qu'une parcelle d'elle. Je l'ai perdu... J'en suis certain maintenant... Mais ma religion m'apprend de toujours garder espoir...

Caprice❣️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant