Espoirs et désespoirs (2/2)

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New-York, le 21 avril 1917


Terry était rentré à New-York et avait couru chez lui dans l'espoir d'y trouver une lettre de Candy, mais il ne trouva rien. Sa mère entra précipitamment chez lui, quelques instants après lui.

- Terry ! Tu es enfin rentré ! dit-elle en le serrant contre lui. Il faut que je te parle absolument.

- Maman, qu'y a-t-il ? demanda-t-il d'un ton fatigué.

- J'ai reçu un télégramme d'Albert, dit-elle sans lui laisser le temps de placer un mot. Candy n'est plus à Los Angeles depuis un moment, elle est rentrée à Chicago pour le mariage d'une amie. Et puis, Albert organise aussi son mariage ces prochains jours et il aimerait que toi et moi y allions au plus vite. J'ai reçu la visite de son frère Georges, ce matin, il était ici pour affaires et il nous accompagnera durant le voyage vers Chicago.

Terry regarda sa mère avec attention. Il y avait quelque chose d'étrange dans son comportement, elle n'avait jamais été aussi volubile, elle paraissait surexcitée et angoissée à la fois.

- Maman, excuse-moi pour ce que je vais te dire. Mais tu n'as jamais été aussi mauvaise actrice qu'aujourd'hui. Alors, maintenant, tu vas me dire ce qu'il se passe réellement, dit-il en s'asseyant.

Éléonore se laissa tomber dans le siège face à lui et elle soupira longuement.

- Je n'en sais rien, Terry. Je sens qu'il se passe quelque chose. Georges ne sait rien non plus. Tout ce que j'ai réussi à lui arracher, c'est qu'Albert veut impérativement que tu viennes. C'est comme si... comme s'il avait besoin de toi. J'ai senti comme... comme une urgence. Mais j'ai bien peur que nous n'apprenions rien de plus avant de voir Albert directement.

- Il est arrivé quelque chose de grave à Candy, c'est ça ? demanda Terry d'une voix blanche.

- Non, ça je n'y crois pas, dit sa mère. Albert t'aurait prévenu... pour je ne sais quelle raison, j'ai l'impression que c'est plus compliqué que ça. Je... je n'y comprends rien, Terry. Mais je suis sûre qu'il faut qu'on y aille.

- Quand part le prochain train pour Chicago ? demanda Terry.

- Il y en a un cet après-midi, Georges a déjà réservé nos places. Tu viens, n'est-ce pas ?

- Bien sûr, mais tu ne m'enlèveras pas de l'idée qu'il est arrivé quelque chose à Candy. Tu es vraiment sûre que Georges ne sait rien ?

- Oui, Terry. Je te l'ai dit, j'ai essayé de le faire parler pendant des heures mais... en vain.

- Alors, allons-y, laisse-moi juste prendre quelques affaires propres.

Terry resta silencieux pendant presque la totalité du voyage. Il ne dormit pas et resta plongé dans ses lointaines pensées. Il ne pouvait pas croire qu'il se soit passé quelque chose avec Candy mais pourtant, au fond de lui, il sentait qu'il y avait un problème. Une sensation inquiétante lui étreignait le cœur depuis quelques jours. Il avait cru au début que c'était la crainte de ne pas trouver de lettre de Candy mais maintenant, il avait la certitude qu'il s'agissait d'autre chose et que Candy était en danger.

*****

En arrivant à Chicago le lendemain après-midi, un chauffeur les attendait et les conduisit directement au manoir André. Ils descendaient de voiture quand ils virent Albert et une jeune femme sortir sur le porche. Albert salua tout d'abord Éléonore et lui présenta, Alexandra, sa fiancée. Terry ne le quittait pas des yeux et il vit tout de suite les cernes qui assombrissaient les yeux de son ami. Quand ce dernier se tourna vers lui, il ne put s'empêcher d'être direct.

Les collines de la vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant