Chapitre 49

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Je me décale pour le laisser entrer. Il me fait un signe de la tête pour me remercier. Je referme immédiatement la porte derrière moi, un peu trop fort d'ailleurs puisqu'elle claque.


PDV Loren

Il s'enfonce le plus possible dans ma chambre, comme si il voulait s'éloigner le plus possible de moi. Ou peut-être il ne veut pas trop s'avancer pour maintenant. Je m'installe en tailleur sur mon lit, un coussin sur les jambes pour pouvoir y croiser mes bras.

- Comment tu as su dans quelle chambre j'étais?

- Tom.

- Il te l'a dit?

- Il n'y a rien de mal à savoir le numéro de chambre de son amie si?

- J'ai compris. Tu m'en veux parce que j'ai dit que tu avais été un ami. Je ne pense pas que tu ai besoin de me le répéter.

Il s'avance et s'assoit désormais au bout de lit, le dos contre le mur.

- C'est vrai qu'après ce qu'il s'est passé entre nous, j'aurais préféré que tu me présentes comme ton ex que comme ton ancien ami.

Je ne réponds. Je n'ai juste pas à répondre à ça, c'est inutile. Cette conversation est inutile. Elle va nous mener nul part.

- Je dois te poser une question. Quand tu m'as quitté, c'était vraiment pour moi?

Il semble blessé. Je le sens à la façon dont il m'a posé la question. Il n'est pas énervé, juste blessé.

- Je pensais vraiment qu'en te laissant seul tu allais mieux t'en sortir. J'avais l'impression d'être un poids pour toi. Je ne pensais pas que ça allait autant de blesser.

C'est une partie de la vérité.

- Et, tu n'as pas quitté parce que toi tu avais envie aussi?

- Je traversais aussi une sale période, et je pense que j'avais besoin de tranquillité. J'avais aussi peur que, si je continuais à être avec toi et que tu buvais encore, notre couple tournerait à une sorte de spirale infernale dans laquelle je te gueulerais dessus chaque soir parce que tu rentrerais bourré et qu'on se disputerait tout le temps dessus. Je me suis juste di que plus on se quittaient tôt, plus facile se serait, pour nous deux.

Ca, c'est l'entière vérité. C'est difficile pour moi de l'avouer, parce que c'est la première fois que je m'en rends réellement compte. J'ai toujours dit que je le faisais pour lui, mais c'est la première fois que je réalise vraiment que je l'ai aussi fait pour moi.

- Tu le pensais vraiment?

Il a tourné son visage vers moi maintenant. Il ne détache plus ses yeux des miens. La façon dont il m'observe avec son bleu perçant me rappelle le passé.

- Oui. Je le pensais vraiment.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt?

- Parce que je ne le savais pas moi-même.

Un silence s'installe entre nous. Un silence de réflexion pendant lequel chacun de nous ne pense à rien.

- Et aujourd'hui?

- Comment ça, " et aujourd'hui "?

- Qu'est ce que tu penses de nous aujourd'hui?

Wahou. Alors là, je ne pensais pas qu'on passerais si vite à cette question. Je me doutais bien que ce genre de conversation devait arriver, et que l'un de nous aurait demandé ça, mais pas si vite.

- Je....je sais pas.

- Tu veux que je te dise moi ce que j'en pense?

Non. Surtout pas. Je ne veux rien savoir. Pas si ça rend la situation entre plus gênante.

- Je pense que ce qu'il s'est passé, c'est du passé. On ne revient pas sur le passé. J'ai eu des problèmes avec l'alcool, j'en suis pas fier crois moi, mais j'ai réussi à m'en sortir. Et je te connais, et il va aussi falloir que tu sautes le cap.

- De quel cap tu parles?

- Tu t'es renfermé sur toi-même contre moi. Tu as peur de ressentir ce que tu as ressenti avec moi. Tu as peur d'être déçue une nouvelle fois.

- Comment peux-tu dire tant de choses à moi sujet?

- Tu le sais très bien.

Il marque une pause.

- Je me souviens d'un jour où tu es entrée dans ma chambre. C'était un dimanche après-midi, deux semaines après notre séparation. On parlait comme deux amis sur mon lit, à rigoler sur les profs, à nous plaindre de nos devoirs. On passait un bon moment comme deux potes. Et là, on s'est regardés droit dans les yeux. Je t'ai demandé si tu m'aimais encore. Je me rappelle encore la manière dont tu as tourné ton visage pour ne pas me répondre. Je devais te poser cette question qui me trottait dans la tête depuis des jours. J'ai glissé ma main sur ta nuque pour que tu me fasses face. J'ai vu tes yeux qui brillaient, et tu t'es mise à pleurer. Et là, tu m'as dit " Je t'aime toujours. Tu as été mon premier amour, je ne peux pas t'oublier. Je te promets qu'une fois que tout ça sera terminé, je redeviendrais sûrement tienne ". Chaque jour, à chaque fois que je me réveille, je pense toujours à cette phrase.

Je retiens les larmes qui menacent de couler. Je me souviens parfaitement de ce jour-là. C'était la dernière fois où nous avons parlé ouvertement. Après ça, nous ne nous sommes plus du tout parlé.

- Tu t'en souviens?

- Oui

- Est ce qu'à un moment, tu nous as imaginé comme un couple? Je veux dire, depuis que on s'est séparés...

- Ca m'est arrivé oui.

- Et ça ne t'arrives plus?

- Ecoute, j'ai.....j'ai juste pas vraiment envie de parler de nos sentiments maintenant. Tu viens de débarquer dans ma vie sans que je m'y attendes, de la même manière qu'il y a un an.

- Je n'arrives pas à te sortir de ma tête Loren. J'ai tout essayé. Psychologue, thérapie, même embrasser d'autres filles et...

- Tu as embrassé d'autres filles?

- C'était juste pour te sortir de ma tête, rien de sentimental. Je...

- Ca va. On était plus ensembles de toute façon.

- Donc ça te dérange pas j'espère?

- J'ai dit que je ne voulais pas parler de sentiments aujourd'hui.

- Ok, je crois que je vais retourner dans ma chambre.

Excellente idée. Il se lève et me regarde. Je reste assise, je n'ai pas la force de l'accompagner jusqu'à la porte.

- A plus.

Je ne réponds pas. Lorsque j'entends la porte se refermer, je m'allonge et m'effondre en larmes.

Inside - tome 2 ( Français )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant