Chapitre 34

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Je frappe la porte de mes poings, crie
de toutes mes forces, mais rien, personne ne m'entend. Suis-je folle pour être entrer ici ? Décidément, oui. J'entends des voix, prends des décisions idiotes... Que m'arrive-t-il ?

Je me laisse tomber au sol et ferme les yeux, désespérée.
Lorsque je décide de rouvrir mes yeux, je crois d'abord que ces derniers sont bandés. L'obscurité de la pièce (parce qu'il n'y a qu'une petite pièce) me fait plisser les yeux.

Peu à peu, je m'habitue à l'absence quasi totale de lumière.
Dehors, la pluie coule à verse et c'est la seule chose que j'entends.
D'une façon, le son de l'eau tombant sur le sol est apaisant, mais depuis toute petite, la vue de toutes ces goûtes d'eau me donne l'impression de voir la Terre exprimer toute sa souffrance. Mais tu n'es plus sur Terre. Cela me rapporte aussi à ma mère. Une fois par an, elle pleurait devant un collier. Le 21 février, toujours. Il était magnifique avec sa chaîne en or et ce pendentif...
Je me suis toujours demandée quel secret le bijou renfermait. Peut-être était-ce le pendentif d'identification de mon père ? Mais comment l'avait elle récupéré ? Évidemment, je n'ai jamais osé lui posé la question, par crainte de voir son chagrin s'accroître.

À cet instant, j'eus l'impression que Lumcea pleurait pour la même raison que ma mère, il y a de cela une éternité.

La porte s'ouvre violemment, me sortant de mon sommeil. L'ennui a du m'endormir, il n'y a rien à faire dans cette pièce étroite. La lumière survenue soudainement agresse mes yeux. Au fût et à mesure que je les ouvre, je remarque des silhouette à l'entrée et une qui se précipite vers moi.

- Honey ? Honey, quelle idiote tu fais ! C'est pas possible, qu'est ce qui t'as pris ?

Je me redresse et prends appui sur les bras qui me sont proposés.
Ace ? Tout me revient en tête, le combat de la veille, ma colère trop intense. Ma fuite dans les bois, cette cabane, la porte qui ne s'ouvrait plus.
Wendy me jette un regard angoissé, de la porte, et d'autres que je j'identifie pas d'abord, me regardent comme si j'étais une bête de foire.
Je me tourne vers Ace qui s'est mis au sol pour me soutenir. Le prince est très élégant avec sa chemise blanche mais son inquiétude à peine voilée contraste avec son air royal.

- Honey, reprend-il la voix plus douce, tu vas bien ?

- Tu...

Ma voix est rauque comme si je n'avais pas parlé depuis deux jours. Pourquoi suis-je affaiblie à ce point ?

- Tu n'es... Pas obligé de te... T'inquiéter. Ça... Va.

Je crois que, de ma vie, je n'ai jamais été aussi peu crédible. Mais il y a quelque temps, il me hurlait dessus, pas besoin de me prendre en pitié, je n'ai pas besoin de sauveur.
Tu es sûre ? Que te serait-il arrivé s'il n'était pas venu ?
J'en ai plus qu'assez de cette conscience !

Je regrette tellement d'être parti comme ça du camp d'entraînement, c'était si idiot !

- Merde, ça va pas du tout, non ! Mydler, débrouille-toi pour la soigner.
Je tente de me relever, en vain. Je ne comprends pas, je ne me sentais pas aussi faible, il y a dix minutes ! Désormais, chacun de mes membres tremble et j'ai l'impression qu'une massue s'est abattue que mon corps, engourdissant ainsi chaque parcelle de ce dernier.

Un homme que j'estime à la quarantaine se détache de l'ombre. Le dénommé Mydler, je présume.

- Mydler est un sorcier, c'est grâce à lui qu'on a ouvert la porte, cette cabane était ensorcelée.

- À votre service, jeune fille, ajoute Mydler.

Il s'approche de moi et je le distingue mieux. Ses yeux brille d'un bleu profond et un sourire rassurant est plaqué sur ses lèvres roses.
Mydler sort un sachet de sa poche et l'ouvre : j'aperçois de fines herbes colorés dont le parfum m'envoute.

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