4: Allô ?

998 41 4
                                    

Le téléphone de Lisbon s'alluma sur le siège passager de son SUV et la sonnerie retentit peu après. Elle jeta un coup d'œil à l'identité de la personne qui l'appelait et leva les yeux au ciel avant de répondre, gardant son autre main sur le volant.

-Lisbon ? s'enquit une voix endormie.

-Jane il est six heures du matin, pourquoi vous m'appelez ?

-C'est bien aujourd'hui que vous allez filer un coup demain aux flics de San Francisco avec leur affaire de drogue, non ?

-C'est bien aujourd'hui, confirma-t-elle, je suis sur la route.

-Vous n'y restez pas trop longtemps hein ? s'inquiéta-t-il.

-Mais non, sourit-elle en secouant la tête. Je serai de retour à Sacramento ce soir. Maintenant retournez dormir Jane, vous avez une enquête à résoudre aujourd'hui.

-Vous n'aimez pas que je vous appelle ?

Elle roula des yeux, amusée.

-Ce n'est pas la question, il est six heures du matin et j'aimerai me concentrer sur la route pour éviter d'avoir un accident si vous voyez ce que je veux dire.

-Oh, oui bien sûr, approuva-t-il. Vous rentrez bien ce soir alors ?

-Vous devenez agaçant, je vais raccrocher...

-Bonne journée Lisbon, sourit-il, fier d'avoir atteint les limites.

-Bonne journée Jane, répondit-elle en laissant un sourire éclairer son visage. Et ne faîtes pas trop de bêtises !

-Je n'ai rien entendu, la liaison doit être mauvaise, à plus tard Lisbon !

Il raccrocha aussitôt et elle ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Si elle devait choisir quelqu'un dans son entourage pour être l'enquiquineur numéro un, Jane montait sur le haut du podium, sans aucun joker. Mais elle devait bien avouer qu'à six heures du matin, alors qu'elle roulait vers une mission qu'elle jugeait barbante, un tel appel avait au moins le mérite d'améliorer son humeur.

En plein briefing, Lisbon sentit son téléphone vibrer dans sa poche de jean. Elle se pinça les lèvres et adressa un regard d'excuses aux trois flics présents avant de se lever pour aller prendre l'appel dans le couloir désert. Elle eut des envies de meurtre en voyant le nom de Jane s'afficher sur l'écran.

-Lisbon, vous en avez mis du temps ! s'étonna son consultant.

-J'étais en réunion, marmotta-t-elle.

-Oh, vous avez pris connaissance de leur enquête ? Elle est intéressante ?

-Ce sont des détails confidentiels Jane, soupira-t-elle. Et puis pourquoi vous m'appelez de toute façon ? Il est onze heures, vous n'avez rien de mieux à faire ?

-Non, je m'ennuie, déplora-t-il d'une voix boudeuse. Cho a refusé que j'aille avec lui voir la famille de la victime, ajouta-t-il. Vous y croyez ? M'écarter moi de l'enquête ?

-Vous avez révélé publiquement que le père de famille avait une liaison dans le dos de sa femme et vous les avez tous humiliés, vous vous demandez toujours pourquoi Cho a refusé que vous y alliez ?

-C'est ce qu'il a dit aussi, marmotta-t-il. Vous faîtes quoi ?

-Je retourne en réunion Jane.

-Eh bien je retourne à mon ennui, soupira-t-il. Vous me ramènerez un souvenir ?

-Au revoir Jane.

Elle sourit et raccrocha en roulant des yeux. Puis, d'humeur moins sombre, elle retourna en salle de réunion s'informer des avancements de ses collègues de la journée.

The Strange Case of Teresa Lisbon & her ConsultantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant