Chapitre 17 ⇋ Seule.

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Depuis le début de cette nouvelle la journée, Peter m'évitait. Encore.

Voilà pourquoi je n'avais rien voulu lui dire. Je ne voulais pas qu'il puisse avoir peur de moi, qu'il me prenne pour un monstre. Mais c'était trop tard.

Ce soir nous devions aller à la fête de Liz, mais je n'y pensais plus trop. Ned ne comprenait pas la situation, alors je lui avais simplement dit de prendre soin de Peter le temps que tout redevienne comme avant entre nous. Mais je savais que le " nous " n'existait plus, si un jour il avait existé.

Assise aux côtés de Flash qui m'ignorait royalement, je passai mon temps à gribouiller sur mes feuilles. La seule image que j'avais en tête était le petit motif qui ornait son costume. Ça faisait trois jours qu'il ne m'avait pas adressé un mot, pas un regard. Et ça me consumait de l'intérieur ; lui seul pouvait me comprendre, mais il était aussi l'unique personne à me voir comme j'étais réellement.

Je crois que la cloche qui annonçait la fin de la matinée avait sonné, mais je n'étais pas d'humeur à manger seule au milieu de toute cette joie de vivre. Puis, de toute façon, ce n'était pas comme si j'allais manger ce qui nous était proposé. Je ne mangeais même pas à la maison, quand je rentrais le soir.

Le prof me demanda si je comptais sortir pour savoir s'il devait barrer la porte, mais je lui fis signe que ce n'était pas la peine avant de replonger mon visage dans mes bras. À quoi bon jouer la comédie ? Je n'arrivai même plus à croire en moi. Peter avait été la seule personne sur qui j'avais pu compter ici.

Des bruits de pas retentirent à travers le couloir et m'obligèrent à me redresser, mais l'enthousiasme n'était pas de la partie. J'écrasai ma joue contre mon poing, le regard viré sur le tableau où régnait une équation différentielle non résolue. Les chiffres s'alignèrent d'eux-mêmes dans ma tête comme un automatisme qui me donnait la parfaite solution. Je m'apprêtai à écrire cette dernière, seulement je me fis couper par la présence d'un autre élève.

« Hey... Ça va ? dit doucement Liz en tirant une chaise pour se mettre face à moi. »

Je ne lui répondis pas, me contentant de hausser les épaules avec un rictus voulant s'apparenter à un sourire.

« Il se passe quelque chose avec Peter ? tenta-elle dans l'espoir d'avoir une réponse, en vain. J'ai bien vu que vous ne vous parlez plus depuis mercredi et Peter a vraiment planté tout le groupe pour le décathlon. Je me suis doutée que ça avait un rapport avec toi. Je me trompe ? fit la dernière année, bienveillante.

– C'est de ma faute, désolée, dis-je en tirant sur mes manches. Je vais essayer de le convaincre de vous accompagner à Washington.

– Ne te sent pas obligée, Jessica. S'il l'a fait, ça doit être pour une bonne raison. »

Quelques secondes passèrent avant que de nouvelles paroles entravent le silence apaisant qui s'était installé. Je voyais bien que Liz essayait de comprendre la situation, mais je préférais garder une part de mystère à ses yeux et à ceux de tous les autres. J'étais bien consciente que, quelques fois, un unique gardien ne pouvait détenir de lourds secrets. Mais je ne pouvais me permettre de trop faire confidence aux gens ; de leur faire des confidences bien trop personnelles qui pourraient les mettre en danger. Il était hors de question que d'autres personnes connaissent le même sort qu'eux.

« Dis-moi, tu viens toujours ce soir ?

– Non, soufflai-je en me pinçant les lèvres. Désolée Liz, mais je me vois mal sortir, alors que je me traîne pour venir ici.

– C'est pas grave. Tu sais quoi ? se leva-t-elle. Je suis sûre que ça va s'arranger entre vous. Peter ne laisserait jamais tomber quelqu'un à qui il tient. »

Si seulement tu avais raison Liz... Si seulement il tenait à moi...

Elle repartit, me laissant seule face à cette énigme qui ne demandait qu'à être résolue. Je me levai et me dirigeai le pas lourd sur la petite estrade avant de saisir une craie et de la faire crisser rapidement sur l'ardoise. J'écris jusqu'à combler le moindre petit espace avant de me reculer, le regard fier d'avoir réussi une équation de ce genre sans difficulté. Au bout d'une heure, je décidai de bouger pour aller à la salle du prochain cours toujours accompagnée de mon inséparable solitude. Personne ne me calculait, mis à part la brune de tout à l'heure et son admirateur secret. D'ailleurs, j'entendais sa voix retentir à travers les longs corridors depuis quelques minutes déjà.

« Tu peux m'expliquer ce qu'il se passe ou tu vas encore nier ? commença Ned le ton exaspéré.

– Y'a rien à dire.

– Tu lui as dit, c'est ça ? fit-il allusion à sa double identité alors que je me tentai à les regarder.

– Je... Oui. Oui, Ned. Je lui ai dit, acquiesça-t-il, les phalanges blanchissantes. »

Il était de dos, posé contre la rangée de casiers. Depuis mon emplacement, je pouvais deviner qu'il contractait ses muscles à la vue de ses bras qui tiraient sur le tissu de sa chemise.

« Calme-toi Peter... murmurai-je le regard viré sur le mur d'en face.

– Non, répondit-il durement. Pourquoi je me calmerais ?

– Qu'est-ce que tu dis ? nous interrompit Ned, croyant que le brun s'adressait à lui.

– Rien. Viens. On y va.

– Ne m'en veux pas de t'avoir dit la vérité, soufflai-je dans un dernier espoir. »

À la fin de la journée, je me rendis avec lassitude dans la salle réservée à l'équipe de décathlon pour m'y inscrire. J'avais eu la permission de Tony pour y participer. Il fallait seulement que je sois disponible s'il avait besoin de moi. Je me retrouvais donc entre Michelle et Abraham ; ce dernier n'arrêtait pas d'utiliser la petite sonnette et cela faisait râler monsieur Harrington sous nos rires discrets.

« La racine carrée de cent soixante-neuf ? poursuivit la grande métisse derrière son pupitre.

– Treize ! dis-je quasi instantanément en appuyant sur le ding.

– C'est exact !

– Waouh, fit la personne la plus inutile en frappant ses mains entre elles, affalée sur sa chaise. C'est épatant, tu caches bien ton jeu, l'intello !

– Flash ? l'interpellai-je. L'indigo, c'est quelle couleur ? lui demandai-je pour tester sa profonde connerie.

– Bah... Indigo, tu dis ? nous fit-il pouffer en se massant les tempes. Jaune ? bafouilla-t-il.

– Vous comptiez avoir une chance de gagner avec lui ? demandai-je sérieuse à Ned assis plus loin.

– On n'avait pas trop le choix, c'était lui ou on n'y allait pas. »

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the Spiders-Heroesᵛᵒˡ¹ [Marvel]Where stories live. Discover now