Chapitre 3

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Je descends l'escalier sans faire de bruit avant d'observer l'homme qui se tient dans mon salon. Je me suis réveillée il y a quelques secondes dans une des chambres de ma "nouvelle maison", avec le vague souvenir d'avoir perdu connaissance. Mon mal de crâne s'est calmé et je n'ai qu'une légère fièvre.

Natsu est de dos, assis sur mon canapé. Des piles de papiers et de prospectus sont éparpillés autour de lui. 

Je soupire avant de m'approcher.

― Quelle plaie... Quelle plaie putain. "Se faire passer pour un jeune couple marié dans la ville de Reftail", relit-il plusieurs fois. Natsu Makarov... Quelle plaie.

Je lève les yeux au ciel et ignore ses remarques avant de me diriger vers la grande baie vitrée au fond du salon. J'observe le jardin qui se trouve derrière celle-ci, apaisé par cette vision. Des petites lampes nocturnes forment un chemin qui mène vers un potager en très mauvais état. On y trouve quelques pousses qui tiennent encore faiblement debout.

 J'entends Natsu pester une nouvelle fois avant de se lever pour se diriger vers la cuisine.

Quelque chose glisse le long de mon corps et se pose à mes pieds : ma serviette de bain. Je porte un T-shirt beaucoup trop grand qui m'arrive à mi-cuisse, il semble avoir été enfilé négligemment par-dessus ma serviette.

Je ramasse celle-ci avant de rejoindre Natsu :

― Tiens t'es là, se contente de constater avec ennui mon collègue/mari/agresseur.

Je ne réponds pas et me contente de l'observer. Natsu se saisit habilement d'un paquet de pâtes et le pose près d'une casserole pleine d'eau.

Je hausse un sourcil et lâche sarcastiquement :

― C'est sensé être quoi ?

Le rouquin se tourne vers moi  et un sourire mauvais se plaque sur ses lèvres.


Il me fait peur.


Il m'observe quelques secondes et son regard devient sombre. 

― Tu devrais me remercier au lieu de critiquer mes pâtes, il répond d'une voix rauque. Tu es tombée dans les pommes il y a quelques minutes et je t'ai fait prendre un médicament. Tu ne devrais pas te surmener comme ça. 

― Oh, merci, j'ironise. Je dois te remercier aussi pour m'avoir sauté dessus et brutalisé alors que tu venais d'arriver ? 

Le rouquin se contente de faire glisser un regard ennuyé sur moi. Je soupire lourdement et lui fais signe du menton de se décaler de la plaque de cuisson. Il s'exécute et je vois une lueur de surprise passer dans ses yeux. Celle-ci est immédiatement voilée par une expression neutre.

Cette réaction me surprend. Pourquoi un bourrin comme lui, fier et sûr de lui se dissimulerait ? Il a plutôt l'air de genre à dire ce qu'il pense, que ça blesse ou non...

Je me tourne lentement face à la casserole et contemple la grandeur du désastre.

De toute évidence, il ne sait pas cuisiner. Rater des pâtes, c'est plus dur que de les réussir.

Menottés | NevtowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant