La Banshee - Drago Malfoy fanfiction (terminé)

Chapitre 1° : Premier sourire

Le fracas du bois et du verre qui se brise attire son oreille en même temps qu'un cri de douleur qu'il reconnaîtrait à des kilomètres. La Toile du Serment qui le lie au destin du garçon se resserre douloureusement autour de sa main. Il se précipite en avant, fracassant la porte des toilettes pour filles dans un vacarme assourdissant, étouffant par là même les hurlements de Mimi Geignarde  :

"AU MEURTRE ! AU MEURTRE !"

Au centre, Potter semble démuni, choqué. Rogue s'étonne de voir dans ses yeux verts l'étincelle du soulagement quand il croise son regard. Seulement alors, il remarque le corps ensanglanté, tremblant et gémissant, qui gît quelques pas derrière le jeune sorcier. Les entailles d'où s'écoulent des ruisseaux de grenats, l'odeur métallique et ce relent de corruption. Il n'en faut pas plus au professeur de Défense contre les Forces du Mal pour reconnaître l'apanage de la magie noire. Et plus encore, celle d'un sortilège qu'il connait bien pour en avoir été le créateur dans ses jeunes et amères années. Sectumsempra. Coupe toujours. Coupe à jamais. 

Les sanglots de Drago  se font pressants tout comme la pression sur sa main. Chassant le fantôme brailleur, il se met à la tâche, psalmodiant des formules, refermant lentement les déchirures dans la chaire du garçon. D'une oreille distraite, Rogue entend la porte claquer. Il devine que Potter s'est enfui, lâche comme son père l'était à son âge. Pourtant, alors qu'il passe une dernière fois sa baguette sur le torse ensanglanté de Drago, un mouvement tout proche attire son œil. S'attendant à voir le visage du Gryffondor, quelle n'est pas sa surprise de se trouver face à une jeune fille accroupie, trop belle pour son âge et assurément pas élève à Poudlard, qui observe avec une curiosité enfantine la Marque des Ténèbres gravée sur le bras de son élève. C'est cet instant que choisi Drago pour revenir à ses esprits :

 - Rogue, qu'est ce que... marmonne le blessé en se frottant les yeux.

- Taisez-vous, Malfoy !

Le ton acerbe de l'homme le force à ouvrir les yeux. Seulement alors, il remarque l'intruse qui détaille avec circonspection son bras. Dans ses mains, il reconnaît sa baguette, égarée pendant son duel avec Potter. Le dégoût et l'appréhension se dessinent sur son visage. Il s'apprête à la lui réclamer quand la porte s'entre-ouvre, juste assez pour laisser passer la voix de McGonagall : 

- Miss Clancy, le professeur Dumbledore vous attend.

Prestement, la jeune fille pointe la baguette sur Drago et, sans prononcer un mot, répare sa chemise en lambeau, cachant ainsi la terrible marque qui l'habille. Satisfaite, elle tend l'objet à son propriétaire qui pourtant hésite avant de le saisir. Et si elle était souillée maintenant ? C'est peut-être une Sang-de-Bourbe. Tressaillant à cette idée, le garçon s'en saisit vivement, prenant bien garde de ne pas toucher la fille par la même occasion. Il verra s'il peut la purifier plus tard.  Sautant sur l'opportunité d'un adversaire visiblement désarmé, Rogue pointe sa baguette en direction de l'inconnue, rapidement imité par son protégé.   

- Ne bougez pas ! Au moindre mouvement, je vous stupéfixe.   

Un sourire innocent plaqué sur les lèvres, la jeune fille se relève en sautillant. Désemparé par ce manque évident de considération pour ses menaces, Rogue renchérit : 

- Je vous ai dit de ne pas bouger !  

Sourde à ces mises-en-garde, la jeune fille leur tourne délibérément le dos, portant ses pas vers la porte derrière laquelle se trouve McGonagall et tout Poudlard. Ils ne peuvent décemment pas la laisser répandre le secret de Drago dans tout le château. Faute d'un sortilège bruyant et violent, Rogue murmure :

 - Oubliette.

Une volute de lumière flotte jusqu'à l'inconnue déjà presque à la porte et l'enserre de ses lanières. Le soulagement éprouvé par les deux hommes est de courte durée quand le sort retombe comme un cheveux sur la soupe. Leur lançant un dernier clin d'œil taquin, elle passe la porte qui grince sur son passage. Un long silence habille l'ahurissement des deux hommes, vite brisé par la peur de Drago qui s'écrit :