Chapitre 1

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-Entrez, dit doucement Mme.Colin, ma professeure principale, de français ET de latin.

C'est ainsi qu'avec mes parents, nous quittâmes le couloir sombre de l'étage des troisièmes pour entrer dans ma classe; la 3°5. Nous sommes en fin d'année scolaire, le samedi 10 Juin et il est exactement 11h01. Cette année, je l'ai passée dans ma classe de 3° avec mes camarades (dont 3 grandes amies à moi; Marine, Clarisse et Lucie ) et mes professeurs. Je n'ai jamais détesté l'école, mais aujourd'hui, si.En fait, si je me trouve là aujourd'hui, c'est car, suite au conseil de classe de 3ème trimestre, les professeurs ont fait le point sur chaque élève en acceptant ou non le vœux de métier de chacun. Je trouve cela horrible que ce soit eux qui choisissent pour nous ! Je fais parti des 10 premiers de la classe mais pourtant en ce doux matin de printemps, je me retrouve dans mon collège pour discuter de mon avenir (cela veut dire que les profs ne sont pas d'accord avec moi...)

C'est donc sur cette note de déception et de découragement que j'entre dans ma salle de classe qui aujourd'hui me parait sinistre et étouffante. Mme.Colin me montre ma chaise ainsi que celles de mes parents. C'est bien le première fois que je fais face à tous mes professeurs en même temps. Cela est assez stressant je trouve, surtout pour une personne comme moi qui suis souvent stressée. On me fait asseoir pile en face de Mme.Colin. A sa droite sont assis Mme. Anderson, ma professeure d'anglais et M. Clark, mon professeur de maths. A la gauche de Mme.Colin se trouvent M. Matt, mon professeur de sport (je ne comprend pas ce qu'il fait là) et Mme. Marie, ma professeure de physique -chimie (ma matière préférée qui est enseignée par ma professeure préférée de tout le collège-lycée!). A côté de ma mère, qui se trouve à ma droite, sont assis Mme.Durand, mon enseignante d'Histoire, Géographie et EMC (éducation morale et civique), Mme.Moreau, ma professeure de musique (elle non plus je ne sais pas ce qu'elle fait là) et M.Perret, mon professeur de SVT (Biologie). Pour finir, à côté de mon père, qui est à ma gauche, figurent Mme.Andre, ma professeure d'espagnol et M. Floch, mon professeur de technologie. Aujourd'hui, Mme.Martel, ma professeure d'arts plastiques, est absente.

-Je suppose que tu sais pourquoi tu es ici ? demanda Mme.Colin en me fixant pour m'intimider.

Comme si je ne savais pas pourquoi je suis là ! J'ai bien compris qu'apparemment mon année scolaire ne s'est pas bien passée pour réaliser mes vœux de métier.

-Oui, répondis-je timidement, fixée par l'ensemble de mes enseignants(ce qui suffit à me rendre mal à l'aise).

-Suite au conseil de classe, annonça Mme.Anderson, nous avons pu remarquer que tes vœux de métiers ne sont pas favorables à tes résultats.

A ces mots, je baissa la tête tel un chien à qui on a montré un os alléchant tout au long de l'année scolaire que finalement on ne lui donne pas.

-Tu voudrais travaillé dans un cabinet vétérinaire, c'est bien ça ? Enchaîna M.Perret.

-Oui, j'aimerais être vétérinaire -en zoo si possible- en même temps qu'être professeure particulier de physique-chimie ou comportementaliste animalier. Si je ne peux travailler en tant que vétérinaire, dis-je, écoutée attentivement par l'ensemble des êtres humains qui m'entourent, je souhaiterais travaillé dans la biologie (faune et flore). Sinon, je m'orienterais plutôt dans la police scientifique.

-Je le conçois, tu es plutôt une jeune fille minutieuse et attentive. Mais voilà, tes résultats dans les matières concernées (maths, SVT, physique-chimie) ne te permettront pas d'aller loin, murmura presque M.Clark comme si j'étais en porcelaine.

Je sentais les larmes me monter aux yeux doucement. C'est mon rêve, mon monde que j'avais imaginé qui s'écroula suite à ces paroles. Depuis que j'ai 7 ans, je veux travailler dans ce domaine et réussir.

-Nous te voyons plus dans la filière littérature, ou en art car tu es créative et appliquée dans ce que tu fais, continua Mme.Moreau.

Ça y est, je ne pu retenir plus longtemps mes larmes qui roulent maintenant délicatement sur mes joues rouges de colère. Je releva la tête et vit tous les yeux braqués sur moi. Je sentais mon mascara noir déteindre et glissé sur mes cernes bleues et violettes de fatigue. Ma mère posa sa main sur mon bras pour me soutenir mais ne disait mots. Je fixai Mme.Marie, espérant qu'elle me sourit mais celle-ci évita mon regard comme si j'étais une tueuse en série. Mon père me pris dans ses bras et je me mis alors en position fœtal sur ma chaise qui grinçait depuis le début de cette petite heure qui me parut infinie.

-Écoute bien ce que je dois te dire, fit Mme.Colin d'un ton joyeux, ce que nous venons de dire étais une blague pour tester tes limites et savoir si tu savais contrôler tes émotions. Ce test est réussi. Tu as pleuré et cela est normal après ce que nous avons dit. Nous savons que nous avons touché un point très sensible. On s'excuse de t'avoir fait si peur. Mais, il faut que tu saches que de longues et dures années d'études t'attendent, d'où l'importance de ce test. Tu es une fille forte et nous avons confiance en tes capacités pour la suite. C'est donc pour cela que...

-Que nous t'avons inscrite à une grande école vétérinaire, enchaîna Mme.Marie, où tu seras la plus jeune, mais nous avons confiance, et on sait que tu vas t'en sortir. On t'appellera pendant les vacances pour une réunion plus détaillée à ce sujet.

A ces mots, un petit sourire à peine visible se dessina sur mes lèvres, la valve des larmes s'est arrêtée et je crois que mes joues redeviennent roses. Je me décida alors à lever la tête et cette fois, les regards braqués sur moi ne me font pas peur mais me rassurent. Je ne leur en veux pas, ou presque pas, si ils ont fait cela, c'est pour mon bien et pour me faire comprendre que si j'ai besoin d'aide, je peux compter sur leur soutient. Mais ils m'ont quand même fait une peur bleue !

Après ce bain d'émotions, je sors de la salle, encadrée par mes parents. Mme.Marie commence à s'avancer vers moi :

-Zoé, je suis désolée d'avoir évitée ton regard tout à l'heure, mais comme je savais que cela était une blague, je ne voulais pas nous trahir en te regardant comme si de rien n'était et en risquant de rigoler.

-Je comprend très bien Madame, dis-je sans réfléchir, je ne vous en veux pas mais je dois bien avouer que la blague à marcher et que je comptais sur le soutient de votre regard!

Je lui présenta mon plus beau sourire.

-Je suis contente que tu ne sois pas fâchée, dit-elle. A lundi !

Elle me fit un signe de la main que je m'empressai de lui rendre. J'adore parler avec elle mais elle ne parle jamais bien longtemps avec nous, ou en tout cas, avec moi.

Maintenant, je marche avec mes parents pour rejoindre notre véhicule stationné sur le parking des professeurs. Je ne dis mots de tout le trajet. Mes parents firent de même. Ce silence me repose et m'apaise après cette folle matinée.

-Quelle heure est-il ? Demanda ma mère, comme pour couper le calme qui s'était installé dans notre voiture bleue marine.

-Il est 12h16, lui répondit mon père.

-J'ai faim, marmonnais-je.

-Tes sœurs sont chez papi et mami, ça te dirait un petit resto tous les trois ?

-Oh, oui!m'exclamais-je. Cela fait tellement longtemps !

Nous nous arrêtons dans un petit fast-food, commandons nos repas et sortons dans le parc de la ville. Ce bol d'air frais nous fit du bien à tous les trois. Une fois notre repas terminé, nous reprenons la voiture pour aller chercher mes sœurs. Quand la famille fut au complet, nous sommes rentrés à la maison qui se trouve à 10 minutes ou 15 minutes de la ville. Pardon, aurais-je employé le mot « maison » ?, je voulais plutôt dire « manoir ». Et oui, nous vivons dans un manoir hérité de mon grand-père du côté de papa. Pour nous y rendre, il faut quitter la ville, longer les grands champs de blé, de maïs, de tournesols... Ensuite, nous empruntons de petites routes faites essentiellement de virages pour enchaîner avec une ligne droite qui paraît interminable. Elle est bordé d'arbres fruités (abricotiers, cerisiers, pommiers, poiriers...) où l'on se sert chaque été en cachette. Sur cette route, débouche un petit chemin juste assez large pour y passer avec notre voiture 7 places. Par ce chemin, nous arrivons enfin au manoir des Guenez (c'est à dire... nous !). Je vous offre le privilège d'en faire la visite guidée. Veuillez me suivre chers lecteurs...

My Skyline, My LuckDonde viven las historias. Descúbrelo ahora