Chapitre 9 - Livia 📷

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Ça fait désormais quatre jours que je suis sortie du coma et l'hôpital me soûle déjà. J'ai décidé de sauter par la fenêtre pour partir d'ici. Non je déconne, je viens de m'échapper de ma chambre. Oui je sais c'est pas mieux, mais bon ! Je suis épuisée de l'hôpital, pas suicidaire non plus.

Accompagnée de mes fidèles béquilles, je longe les murs pour ne pas me faire repérer. Pour traverser, je dois passer devant le bureau des infirmières. Je regarde autour de moi, cherchant ce qui pourrait les distraire et vois pile en face, un garçon dans la même position et même tenue que moi. On se toise d'abord du regard avant d'éclater de rire. En voyant le monde à l'accueil, il décide de me rejoindre.

-Salut ! Moi c'est Nash, se présente-t-il en me tendant sa main.

-Livia enchantée, répondis-je en souriant, tout en saisissant sa main.

-La femme qui a sauvé héroïquement un gosse pendant un attentat ?

-Je crois que c'est moi.

Il sourit et me fais un signe de la tête.

-Viens on ne devrait pas rester dans le coin. Tu veux aller aux jeux des petits ? Ils ne nous trouveront pas au moins.

-Je te suis !

Il me guide jusqu'à l'endroit cité précédemment et on s'installe sur des mini chaises, sous le regard incompréhensif de quelques parents. Peu importe, tant que j'échappe à ma chambre.

-T'es là pour quoi toi ? Lui demandais-je.

-Bah en fait mes parents pensent que je ne vais pas bien. En gros, ils pensent que j'ai envie de me suicider, mais c'est totalement faux. Du coup, ils ont profités que je me batte à l'école pour m'amener ici. Regarde j'ai juste une attelle au poignet et je suis là depuis une semaine.

-Tu as quel âge d'ailleurs ?

-J'ai dix-sept ans.

Je hoche la tête en lui donnant mon âge à mon tour. On a échangés nos réseaux afin de rester en contact et on a continué à discuter pendant quelque temps ensemble, faisant plus ample connaissance.

-Mademoiselle Hansen ? M'appelle mielleusement une infirmière.

-Nash où es-tu encore ? Crie sèchement une autre.

Il pose son doigt sur sa bouche pour mimer le silence. Les deux infirmières dépassent la zone et Nash me prend la main pour qu'on avance du côté opposé aux infirmières. On prend l'ascenseur pour aller au rez-de-chaussée et squatter une salle d'attente. Un jeune de l'âge de Nash arrive et le tcheck avant de me tchecker à mon tour. Il sort un paquet de cookies de son sac à dos et lui tend en souriant.

-Merci frère tu me sauves la vie sérieux. Livia, je te présente Tyler, mon meilleur pote. Et elle, c'est ma c'est ma complice de fugue du jour.

-Ah ! Les voilà ! Crie le garde.

On se regarde, les yeux écarquillés avant de se lever de nos sièges.

-Cours !

-Nash je sais pas marcher sur deux pieds, tu veux que je cours, mais réfléchis un peu ! Ris-je.

-Ah merde, bon on se rend ?

Je hoche la tête et on va vers les infirmières.

-Nash, une personne non stable psychologiquement ne peut quitter sa chambre. Tu dois être observé de très près. Et n'emmène pas Livia avec toi, elle est encore blessée et sort d'un coma je te rappelle. Il lui faut du repos.

Il lève les yeux au ciel tandis que je me moque silencieusement de lui. On reprend la direction de notre étage, bien surveillés par les infirmières puis on se salue.

-À plus mon chou ! On s'appelle !

-T'inquiète même pas chérie.

Il me fait un dernier signe en riant et on part chacun de son côté. Quand je pénètre dans ma chambre je vois Aïdan, qui me regarde avec incompréhension. Je vais lui faire un câlin et retourne dans mon lit.

-Mais où est-ce que tu étais ?

-J'ai fugué.

-De ta chambre d'hôpital... Mais t'as un problème !

-Aïdan c'est l'enfer ici ! J'en peux plus de la bouffe et de la grosse tarte d'infirmière !

-Ne fugue plus Livia, c'est pour ton bien.

-Mais eh j'me suis même fait un pote de fugue !

-Livia ! C'était la première et la dernière fois, ok ?

Je hoche la tête, même si je sais pertinemment que je ne vais pas l'écouter. Je prends mon téléphone et vois que mon jeune ami m'a envoyé un message.

À trois heures du matin, je n'arrive toujours pas à dormir. Je ne fais que de me reposer alors je deviens un peu insomniaque la nuit. Je décide d'envoyer un message à Nash, au cas où il ne dormirait pas.

Moi- Tu dors ? 🤔
Lui- Nan. Tu veux sortir ? Jvais fumer une clope
Moi- La grosse est pas là ?
Lui- Elle a la crève, et personne pour la remplacer 🥳
Moi- Parfait je sors !

Je descend de mon lit puis sors de ma chambre et le voit accoudé sur le mur d'en face, une cigarette pas encore allumée à la bouche. Il m'emmène à l'ascenseur, on atterri au dernier étage puis on passe par une porte en fer menant tout droit vers le toit. On se pose tous les deux sur le rebord, nos jambes se balançant dans le vide. Il allume sa cigarette et commence à la fumer.

-Pourquoi tu fumes ?

-À la base, c'était pour faire chier mes parents, mais maintenant je sais plus m'en passer.

-T'aurais jamais du commencer.

-Je sais...

-Maintenant dis moi, pourquoi tes parents te croient suicidaire ?

-Mes parents sont des gens très chiants, ils sont toujours en train de surveiller mes moindre faits et gestes. C'est carrément relou et maintenant j'ai plus six ans, j'en peux plus. Alors j'ai fugué pendant une semaine chez mon meilleur pote, mais ça a été pire quand ils m'ont retrouvé. J'ai besoin d'espace mais ils ne le comprennent pas ! Ils veulent un fils exemplaire pour reprendre leur société, sauf que j'en ai rien à foutre de ça.

-Tu devrais leur dire calmement qu'ils sont trop sur ton dos. Tu devrais fuir le conflit, c'est mauvais pour vous tous, ça ne progressera jamais.

-J'ai essayé, mais pour eux, un fils parfait ne s'oppose jamais aux choix de ses parents.

-Si t'as besoin d'aide ou quoi, sache que suis là maintenant. Et si t'as besoin de t'éloigner d'eux un peu, ma porte est grande ouverte.

-Merci Livia, sincèrement.

-Sinon, changeons de sujet. Tu m'as dit que tu t'étais battu en cours, tu es à quel établissement ?

-Le privé, évidemment.

-Alors tu t'es battu avec un fils à papa ?

-Ouais, il faisait trop son petit riche, j'ai pas pu me retenir.

Sans plus attendre, on éclate de rire. Je viens de rencontrer ce garçon, mais je l'aime déjà. Il est vraiment attachant et carrément drôle. Je sens qu'être dans cet hôpital va être plus cool désormais que j'ai fait sa rencontre...

Mannequins persécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant