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Vêtue d'une robe noir fendue sur le coté remontant sur sa cuisse et ouverte sur le dos, laissant la chute de ses reins nue, d'un châle de soie tout aussi noire avec des broderies dorés, la jeune femme blonde se regardait une dernière fois dans son miroir. Elle avait troqué son habituel chignon réalisé avec une pince pour un coiffure un peu plus travailler et s'était chaussée d'escarpin noir eux aussi, avec un talon la réhaussant d'une bonne dizaine de centimètres.

Elle avait maquillé légèrement ses yeux et s'était équipée d'une jarretelle où elle avait rangé un pistolet, son objectif premier étant de protéger Mustang.

La sonnette retentit et elle éteignit la lumière de sa salle de bain pour aller ouvrir la porte à Roy Mustang vêtu d'un costume noir.

-Bonsoir

Il se tourna dans sa direction et fut subjugué par la beauté de la jeune femme. Il articula une faible salutation et détourna le regard.

Elle attrapa ses clefs et verrouilla la porte à double tours. Pendant ce temps, il l'observa sous tous les angles.

-Vous me semblez bien... détendue ce soir

Elle tendit sa jambe droite, faisant retomber le pan de la robe et apparaitre le petit calibre.

-Je me disais aussi...

Elle sourit malicieusement et se retourna, un air rieur au visage.

-Nous y allons ?

-Oui

°

Il gara sa voiture le long de la villa de Grumman, d'où s'échappait déjà une douce mélodie. Mustang sortit précipitamment du véhicule et courut de l'autre côté, ouvrir la portière à la blonde qui affichait une moue boudeuse.

-C'est à moi de faire cela normalement

-Disons que ce soir vous êtes une garde du corps déguisée, tout le monde sait que peu importe où vous vous rendez, vous avez toujours sur vous un calibre cinq, même quand vous êtes en civil, personne n'ose vous approchez

Elle soupira face à l'image qu'on se faisait d'elle, elle avait toujours été « l'œil de faucon », la tireuse d'élite d'Amestris et si aujourd'hui elle portait sur elle une arme à feu, ce n'était pas par plaisir mais car sa profession l'y obligeait, être le garde du corps rapproché du Führer n'était pas de tout repos et on n'était jamais à l'abri de deux ou trois méchants.

-Allez dire ça à Glutonnis, il n'était pas du même avis que vous la dernière fois

Mustang émit un petit rire jaune, cette nuit-là, elle aurait pu y laisser la vie et cette pensée lui était insupportable.

Ils entrèrent dans la grande bâtisse, les gens y riaient, dansaient, mangeaient, buvaient, du moins tout ce que l'on pouvait faire à une fête de ce type.

Mustang lui prit la main et l'entraîna vers un grand homme grisonnant.

-Monsieur Mustang, quelle agréable surprise que de vous voir parmi nous !

-Ahah, j'avais besoin de décompressé alors je me suis autorisé à venir, je me suis permis d'inviter Riza, vous n'y voyez pas d'inconvénient ?

-Non du tout

Riza et Grumman échangèrent un regard glacial, il la voyait un peu comme le chien de garde du dirigeant et n'hésitait pas à faire part de son opinion autour de lui, ce qui avait valu à la jeune femme quelques moqueries qu'elle avait complètement ignorées, elle avait préféré se tourner vers le fauteur de trouble qui s'était pris une bonne dérouiller, depuis il se contentait de la fuir comme la peste et de lui jeter des regards assassins lorsqu'il la croisait dans les couloirs.

Mustang, pas dupe, jeta un regard inquisiteur à sa subordonnée qui resta stoïque.

-Je vous remercie d'avance pour cette fête général Grumman

-Amusez-vous bien Monsieur Mustang

L'ex-colonel se retourna et entraina avec lui la jeune femme qu'il emmena au buffet. Il se servit un verre de vodka et sortit sur la grande terrasse bordant le jardin.

-Bien évidement, c'est moi qui conduirai au retour puisque vous avez consommé de l'alcool

-Ce n'est pas un verre qui va me rendre ivre

-Je vous connais, vous allez encore en prendre deux ou trois qui vous rendrons saoul enfin je ne fais que vous prévenir à l'avance afin que vous ne vous précipitiez pas au volant

-Vous prenez votre rôle trop au sérieux Riza

-Étant la garde du corps de la personne la plus importante de ce pays, je prends effectivement mon rôle très au sérieux, la discipline étant l'une des bases de la réussite militaire, je ne peux me permettre de m'éloigner du chemin, une seule erreur et c'est votre sécurité qui est en jeu

-Vous dites ça mais quand ma sécurité est en jeu, la vôtre l'est tout autant, s'il m'arrivait quelque chose, on reporterait la faute sur vous, donc en assurant ma sécurité, vous vous protégez vous-même

-Je ne l'avait jamais vu sous cet angle et j'avoue que ce n'est pas totalement faux

-Ce serait bien la première fois que vous me donnez raison

La jeune femme se mit à rire doucement.

-Mais revenons à la raison principale de cette sortie, pouvez-vous m'expliquer cet échange de regard ... glacial avec Grumman tout à l'heure ?

-Cet homme trouve un malin plaisir à exprimer sa pensée autour de lui, comme pour n'importe quel militaire, il se trouve que je suis un obstacle des plus gênants pour monter en grade, « le clébard de Mustang » je cite

-Vous êtes mon bras droit mais aller jusqu'à vous traiter ainsi, c'est original

-Oh je vous rassure, cela ne m'atteint pas le moins du monde cependant je me suis permise de... m'expliquer avec monsieur Grumman qui je pense en a tiré leçon

-Je ne vous connaissais pas violente

-Je n'aime pas faire usage de la violence, mais il y a parfois des cas où la diplomatie n'est malheureusement pas suffisante

-Oui, je suis moi-même bien placé pour le savoir...

Il se frotta la tempe, gérer un pays était bien plus compliqué que cela paraissait et tous ces hommes politiques ne souhaitant obtenir que des avantages commençaient à l'énerver et à l'épuiser moralement.

-A l'avenir, si quelqu'un cherche à « salir » votre réputation, faites-m'en part, je me chargerais de le remettre en place, à ce qu'on dit, la campagne remet les idées en place

-Faire cela, ce serait me mettre au même niveau qu'eux et je ne peux me le permettre, si je ne me défends pas un minimum ma réputation en prendra effectivement un coup et puis me plaindre à vous alors que je suis votre assistante, c'est un peu manquer de courage

Il opina d'un hochement de tête avant de se mettre face à elle et de lui tendre la main.

-Vous dansez ?

-Très mal, j'ai toujours été plus douée avec les armes

-Dit comme cela, c'est un peu effrayant

Elle rit doucement.

-C'est ce que les gens disent oui

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