Remember-partie 22

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 J'ouvris subitement les yeux, les sens complètement en alerte. Je venais tout juste d'émerger d'un horrible cauchemar. Pourtant, aussi récent qu'il pouvait être, mon cerveau avait pris la décision de l'effacer de ma mémoire pour une raison obscure. Il n'avait laissé que l'angoisse, ce qui n'était pas forcément de meilleurs augures. Je transpirai pas mal et cette horrible sensation de présence ne voulait pas quitter. Je respirai vivement, trop vite même. Je tentai de contenir mon anxiété et de l'étouffer en pensant à autre chose, inondant mon cerveau de banalité. Je voulus me retourner pour trouver un réconfort auprès de Gladio mais je fus incapable de bouger. Mon sang battit mes tempes. Pourquoi ne pouvais-je pas bouger ? Je ne m'étais même pas rendue compte que j'étais allongée sur le dos, moi qui m'endort habituellement sur le côté. Ma tête refusait d'obtempérer sous mes ordres de mouvements, comme alourdie par une puissance inconnue. Étais-je encore dans ce cauchemar ? Je ressentis une vague de stress secouer mon estomac, étreignant mes poumons. Le souffle me manquait soudainement. Des crissements horribles, de plus en plus proche de mon oreille, résonnaient dans la chambre alors que je me bloquai sur les draps. Le noir était si opaque que je ne voyais pas ce qui pouvait être là. Il y avait quelque chose de plus ici que Gladio et moi. Alors que j'essayai douloureusement d'échapper à la paralysie qui m'étreignait comme un sable mouvant, un râle rauque fit taire mes efforts. Quelque chose était au pied du lit, dans la pénombre, tapis dans le noir de la chambre. Je pouvais entendre ses griffes racler contre l'armature du lit et son corps se mouvoir dans la pénombre. Mon pouls battait à m'en percer les vaines tant la peur couvrait ma bouche. Je sentis quelque chose me toucher le pied ; j'étais totalement incapable de bouger ou ne serait-ce que de hurler. Pourquoi Gladio ne se réveillait-il pas ? Ne l'entendait-il pas ?! Les grognements de la bête tournait dans la pièce, se rapprochant plus ou moins de mon oreille à chaque fois, me faisant rater un battement de cœur. Les yeux rivaient vers le plafond, j'étais victime du monstre qui s'en prenait à moi. L'adrénaline montait en flèche, poussant mes organes contre mes côtes, si bien que j'avais du mal à respirer. La panique m'enserra bientôt complètement jusqu'à presque me tuer quand de grands yeux colorés s'ouvrirent dans le noir. Mon corps tremblait frénétiquement de terreur. C'était Necrozma. Il allait me dévorer ! Il allait me tuer ! Gladio, aide-moi ! J'essayai de bouger un doigt pour toucher son dos, juste à côté de moi, pourtant je n'y parvenais pas. J'allais mourir. Soudain j'entendis un second bruit, celui d'un froissement de draps puis la lumière m'éblouit subitement. Necrozma s'évanouit lorsque l'obscurité disparut dans la lueur qui éclairait maintenant la chambre.

- Sarah ? Tu vas bien ? me demanda Gladio en se retournant vers moi.

Mes tremblements devaient être si forts qu'ils l'avaient réveillé. Je me mis à happer le plus d'air possible, gratifiant mes poumons d'un regain d'énergie. Je bougeai ma main ; mon corps avait retrouvé sa motricité. Je restai muette pendant un instant, me redressant contre la tête de lit. Gladio se redressa vers moi, inspectant avec inquiétude mon visage mortifié. Il agita sa main devant moi :

- Sarah ? m'interpella-t-il de nouveau.

Mes yeux se repointèrent vers lui. Il paraissait perplexe. Je me levai subitement, faisant le tour du lit en hâte, soulevant les draps du fond, regardant même en dessous.

- Mais qu'est-ce que tu fiches ? grommela-t-il.

- Il est encore là ? murmurai-je pour moi-même d'un timbre lointain.

- Qui ? interrogea-t-il avec incompréhension.

Il essayait de donner un sens à mon inspection nocturne ; mais il n'y en avait aucun. Je filai jusqu'à l'armoire, l'ouvrant en grand. La peur me forçait à convaincre mon esprit que j'étais bel et bien tirée d'affaire. La chambre semblait être redevenue normale. Je n'arrêtai pas de me répéter qu'il était là, quelque part, à m'observer de ses iris prismatiques. Gladio me saisit par les épaules, me faisant grandement sursauter d'effrois. Je regardai par-dessus son épaule, en panique de voir Necrozma arriver dans son dos.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 27, 2019 ⏰

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