Chapitre 17

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Chapitre 17 : « Le monde se dévoile et la vérité éclate au grand jour. »

|Hermione Granger ne l'aimait plus.|

Drago secoua la tête et frappa de nouveau à la porte. Elle ne vint pas et il réessaya. Une fois, deux fois, trois fo...

-Qu'est-ce que tu veux encore ? dit Hermione en ouvrant la porte.

Il lui sourit et elle leva les yeux au ciel.

-Je peux entrer ?

-Non.

-S'il-te-plait ?

Elle le regarda lentement.

-Tu me supplies, Malefoy ?

-Oui, répondit-il sans hésitation. Voilà, je te supplie.

-Et de quoi donc ?

-De me faire entrer.

-Chez moi ?

-Plutôt dans ta vie.

-J'ai la très mauvaise impression que ceci n'est qu'une façon détournée de me dire autre chose.

-Pas du tout ! dit-il en levant les bras.

Hermione réfléchit quelques secondes.

-Et qu'est-ce que j'y gagne ?

Il fallait que Drago trouve quelque chose qui pourrait l'intriguer.

-Je peux prédire l'avenir...

-Mais bien-sûr !

-Tu ne me crois pas, Hermione ?

-Non, je pense que tu mens, et je sais que tu le fais très bien.

-Tu m'accuses ?

-Pas du tout ! dit-elle en levant les bras.

Il sourit en voyant que reprendre les mots de l'autre était toujours une spécialité chez eux.

-Alors, reprit-elle. Epate-moi.

-En ce moment, ton appartement est dans un état épouvantable. Les meubles sont dans tous les sens et tes sous-vêtements sont éparpillés partout.

Hermione ouvrit la bouche et la referma aussitôt. Elle était surprise, comment pouvait-il savoir ? C'était impossible.

-Que... mais... non !

-Bien-sûr que si ! Sur le mur est écrit un message à propos d'un déluminateur, je crois. Ron est un sacré numéro quand il veut.

Hermione écarquilla les yeux en entendant Drago prononcer le prénom de Ron.

-Je peux entrer ? répéta Drago.

Hermione resta figée quelques secondes alors Drago commença à se tortiller devant elle pour la faire réagir. Elle éclata de rire et finit pas hocher la tête.

Son rire résonna dans la tête de Drago qui avait souhaité un jour l'entendre à nouveau.

Pour la deuxième fois, Drago découvrit l'appartement d'Hermione dans un état épouvantable. Hermione ferma la porte et s'assit dans le salon.

-Alors, comment tu sais ce qu'il m'est arrivé ? demanda-t-elle quand il fut assis en face d'elle.

-Oh, c'est une longue histoire...

- Dis-la-moi.

-Tu ne me croirais pas.

-Bien-sûr que si !

-Je te dis que non.

-Malefoy !

-Granger !

Drago sourit et Hermione aussi.

-Je pourrais te raconter une autre histoire, si tu veux.

-Je n'en reviens pas, Malefoy, que tu me proposes cela.

-Tu veux bien l'écouter ?

-Euh, d'accord.

Drago prit une grande inspiration et commença :

-Dans une grande école d'Angleterre, un directeur avait décidé d'organiser une grande fête. Il avait invité tous les élèves et les avait autorisés à choisir le thème de la soirée. Le vote avait conclu à un grand bal masqué. Le directeur avait accepté et la soirée s'était organisée. Ainsi, un soir, les élèves trouvèrent un grand hall illuminé, décoré d'orange et rouge. La salle entière était aux couleurs de l'automne. L'euphorie grandissait chez les élèves, impatients. Finalement, la nuit tomba complètement et la fête commença. Les jeunes garçons étaient vêtus de beaux costumes et les filles de grandes robes. Chacun avait un masque. Parmi eux, il y avait une jeune fille en particulier. Elle portait une robe parsemée de plumes et un masque offert par un inconnu. Elle ne savait pas qui lui avait offert ce masque, mais elle l'avait porté parce qu'elle l'avait trouvé magnifique. Il y avait même une plume dessus, assorties à sa robe. Elle attendit que le garçon vienne à elle. Il le fit finalement, l'emmenant à l'écart pour lui parler tranquillement. Il lui posa alors la plus étrange des questions : « Que se passe-t-il quand les masques tombent ? ». Elle ne sut que répondre et il lui répondit « Chacun y voit quelque chose de différent. Moi, j'y vois de la délivrance ». Il enleva son masque et elle le reconnut. Un garçon qu'elle voyait tous les jours et qu'elle ne connaissait en réalité pas vraiment. Son masque tomba à elle aussi et ils se sourirent. Jamais il ne sut ce qu'elle pensait à propos de sa question, mais lui, il savait. Il savait que le plus beau jour de sa vie resterait celui où son masque était tombait.

Drago s'arrêta et regarda Hermione. Il eut alors une autre idée. Y avait-il un espoir ?

-Et toi Hermione, que penses-tu qu'il se passe, quand les masques tombent ?

Elle le regarda, essayant de comprendre ce qu'il voulait dire par là.

-Comment ça ?

Drago se rapprocha un peu et s'assit à côté d'elle.

-A ton avis...

-Je n'ai pas compris, Malefoy.

-Comment ça ?

-La question, je n'ai pas compris.

-Pour toi, que se passe-t-il quand les masques tombent ? A quoi cette phrase te fait-elle penser ? « Quand les masques tombent »... « Quand les masques tombent... »

Hermione réfléchit. Quand elle pensait à cette phrase, une autre, ou plutôt deux autres, lui venaient en tête. Elle ne savait d'où elle les tenait, mais elle avait une idée.

-Tu ne vas pas me prendre pour une dingue ?

-J'ai une tête à prendre Hermione Granger pour une dingue ?

-Oui.

Drago sourit et répondit :

-Merci, ça me touche.

-Sérieusement, Malefoy, tu ne vas pas te moquer ?

-Pourquoi je me moquerais ?

-C'est... poétique.

-Et ?

-Et tu n'es pas du genre poétique, Malefoy.

-C'est ce que tu crois...

Drago la regarda et elle répondit finalement à sa question :

-Je pense que... quand les masques tombent, le monde se dévoile et la vérité éclate au grand jour.

Le sourire qu'eut Drago en cet instant illumina la pièce. Il n'avait presque jamais été aussi heureux. Elle le regarda étrangement, ce qui ne l'empêcha pas de garder son immense sourire. Parce que oui, quand les masques tombent, le monde se dévoile et la vérité éclate au grand jour, c'était sa phrase. Sa phrase, ses mots, ses dires.

Et elle venait de les prononcer. Elle, Hermione Granger. Elle venait de les lui dire alors qu'elle n'était pas censée se souvenir de leur histoire. Mais les sentiments ne s'inventaient pas, et peut-être les avait-elle toujours, ou déjà.

Alors oui, Drago était heureux. Et plus encore.

Parce qu'elle avait prononcé ses mots.

Parce qu'il y avait toujours un espoir.

QUAND LES MASQUES TOMBENT (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant