⚡•/{14}\•⚡

3.8K 428 44
                                    

Ses yeux scrutent les lettres cursives formées dans une encre noire et qui, ironiquement, composent le nom de famille qu'elle s'apprête à abandonner. Un nom qui fait écho à vingt-trois ans d'une existence banale. Les cadavres de ses amies jaillissent à leur tour, lui rappelant encore une fois que plus rien ne la retient et dans un énième soupir, elle achève sa signature sur la dernière feuille, disant adieu à Lenora GARCIA-MARTIN...

*.:。✿*゚'゚・✿.。.:*

Après avoir acquis ce douloureux don, Amadéo fut victime d'une violente frénésie, obnubilé par un puissant et inhabituel désir : celui du sang. Les événements qui suivirent étaient flous, seuls des cris à la provenance inconnue lui revinrent lorsqu'il reprit possession de ses moyens. A cet instant, il se trouvait dans sa propriété et ses vêtements étaient souillés par ce visqueux liquide rouge.

D'un pas assuré et serein, il entra dans sa maison et découvrit l'entièreté de sa famille réunit dans son salon. A sa vue, ils s'exclamèrent de stupeur et avant que le moindre mot ne soit prononcé, il partagea, d'une morsure, le don qui lui avait été confié. Tous ne survécurent pas à la mutation néanmoins, ce fut les débuts de la famille BORGIA en tant que vampire, descendante directe du grand Vlad Țepeș.

Qui est cet homme ? La jeune femme balaie les pages du livre à la recherche d'informations et finit très vite par le fermer, comprenant qu'elle n'y trouvera rien de plus. Pourquoi n'y a-t-il rien à son sujet ? Ce vampire est tout de même l'acteur principal de tous ces événements alors pour quelles raisons n'est-il pas mentionné davantage ? Comment l'auteur peut-il omettre "ce" détail important ? 

Elle ne saurait dire combien de temps elle a passé dans cette pièce avant d'arriver au bout de la Lignée immortelle, livre qui rivalise sans peine avec le dictionnaire, mais son petit doigt lui dit qu'elle y a passé de longues heures. Dans un soupir, elle se laisse glisser sur la chaise, observant le lustre de bougies au plafond, et tend ses jambes de toute leur longueur, remerciant ce pantalon brun qui la couvre dans cette position peu raffinée. 

Cintré au-dessus de ses hanches, ce pantalon taille-haute est d'une élégante coupe ample et fluide qui lui arrive aux pieds. D'épaisses bretelles y sont cousues et surplombent sa blouse rouge vermeil aux épaules dénudées. Une broche dorée, en forme de fleur, y est épinglée et une paire de sandales à talons brune se dissimule sous le tissu foncé.

Frustrée, la jeune femme pousse l'énorme roman dans un coin de la table et observe chaque étagère de cette modeste bibliothèque. Où peut bien se trouver le livre qui résoudra ce mystère ? Se levant de sa chaise, elle parcourt la pièce ovale, scrutant les nombreuses œuvres du nom des BORGIA mais aucune ne semble traiter ce sujet. Pourquoi le créateur des BORGIA n'est-il pas mentionné...? Soudain, alors qu'elle se met en tête d'interroger Aurel, une information lui revient : son premier cour.

Le vampire est venu toquer à sa porte plus tôt afin qu'elle se prépare mais, bien trop absorbée par sa lecture, elle lui a marmonné une réponse affirmative sans pour autant bouger d'un poil. A quand cela remonte-t-il ? Bien que son intuition laisse à croire que bien trop de temps a défilé entre sa venue et maintenant, elle tente de se persuader que seules quelques minutes se sont écoulées depuis son départ. Alors, d'un pas tranquille, Lenora s'approche de la sortie. Cependant, en abaissant la poignée, une étrange sensation lui parvient. Une sensation qui s'explique lorsqu'elle se retrouve nez-à-nez avec Aurel.

Son regard azur, toujours habité de cette déconcertante neutralité, la jauge tandis que pour la première fois, elle prend le temps de l'observer. Sa longue chevelure blanche tombe en cascade sur ses épaules et encadrent son visage aux traits angéliques. Ses yeux en amande, surmontés de fins sourcils bruns anguleux, et ses lèvres tombantes lui confèrent un air strict qui lui siéent à merveille. Cet homme serait certainement considéré comme très beau du point de vue d'une personne extérieure, toutefois, du sien, il ne lui fait pas l'ombre d'un effet.

𝐴𝑟𝑡𝑒́𝑚𝑖𝑠 : 𝐿𝑒 𝐶𝒉𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝐹𝑒́𝑙𝑖𝑛𝑠 [𝑇𝑂𝑀𝐸 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant