Écrire son départ

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La peur, j'affronte la foule, je suis terrifiée. Pourtant, ma main ne tremblote pas, mon cœur ne s'emballe pas non plus, je souris, tout simplement. Je dois bien avoir l'air d'une imbécile mais que faire, cette peur que je ressens, quand mes pieds frôlent le sol où sont enterrés mes racines, je ne peux la restreindre, elle fait naître en moi une excitation nouvelle. Un grand sourire sur les lèvres, je souffle;

« Mais dans quoi je me suis encore foutue? »

Il est trop tard pour faire marche arrière, il est bien trop tard pour me planquer sous mes draps, j'affronte mes peurs, j'ouvre les yeux sur les sentiments et enfin, je ressens la réalité de notre monde. J'entends les langues mélangées, je vois la diversité des cultures, je sens l'odeur impersonnelle de l'aéroport. Ici, on se côtoie, on se mélange, la couleur n'apporte peu le temps d'un instant. On se retrouve, on se déchire, on s'aime puis se déteste. Plantée au centre de ce jardin, où des milliers de fleurs éclosent, j'affronte la vie. Je peux avoir peur, je peux ressentir cette anxiété intense, peu m'importe, je tire ma valise vers l'entrée. Chaque pas que j'effectue, je le ressens, ma main sur la poignée de mon bagage, je l'exécute, perdue dans ce pays dont je connais bien trop peu de choses, je réside enfin en mon corps.

Dehors, le vent souffle fort, me décoiffe, je jure mais garde mon sourire, ma frange en bataille, les joues rougis par le froid surprenant du mois de mars, mes lèvres, gelées, restent tirées vers le ciel. Les bruits de la ville, Séoul s'impose et un nouveau monde, un espoir incertain se dessine. Je souffle, un, deux, trois, je peux le faire. Je ne vais plus fuir, je vais grandir. Mes joues se gonflent, j'inspire, j'aspire à un départ nouveau, je veux courir vers un bonheur certain, l'écrire et le dessiner dans mes sourires, je veux ressentir, moi dans ce monde, dans cette foule seoulienne. J'expire, reviens à moi, tends le bras et attrape le premier taxi qui vient, je fuis, mes peurs, la tête sur la vitre, je ne peux plus faire demi tour. L'autoroute, l'odeur presque florale de l'habitacle, une chanson pop à la radio, Séoul je viens vers toi, je m'abandonne en toi. J'espère que tes bras maternels, que je n'ai pourtant jamais connus, sauront me guérir. Moi, enfant de ton pays, je viens pleurer dans l'étreinte d'une mère absente et pourtant tant évoquée.

Et voilà, cette histoire est officiellement lancée! Je suis plus que nerveuse à vrai dire, je n'ai jamais écrit dans ce registre, d'une façon si légère. J'espère que ça va vous plaire, mais aussi, me plaire, m'ouvrir les portes d'un monde « littéraire » nouveau. Je m'excuse pour n'importe quelle faute d'orthographe, et aussi, je tiens à préciser que j'écris à l'inspiration donc les chapitres seront irréguliers. Merci (:

Love Is A SinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant