Histoire n°4 (16 mars 2019)

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Thème: Oubliez l'être humain que vous êtes. Le sang qui coule dans vos veines à présent une teneur singulière. Il est extraordinaire. Vous avez l'âme d'une créature surnaturelle : loup-garou, fée, sorcière, vampire, fantôme ...

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Gardiennes

Il est huit heures en ce matin de mai. Le soleil, encore timide, s'infiltre dans ma chambre par mes volets entrouverts. Je suis réveillé depuis bien longtemps. Aujourd'hui est un jour spécial, un jour qui fait ressortir ce qu'il y a de plus mauvais en moi. Je tends ma main gauche face à moi et me concentre. Un délicat fil rouge apparaît, noué à mon petit doigt. Je souffle et me retourne alors dans mon lit.

La photo de deux jeunes filles me fait face. L'une a de longs cheveux noir de jais qui contraste avec sa peau blanche comme la neige. Ses yeux couleurs d'ambre rieur me regardent et ses lèvres rose pâle laissent deviner un rire silencieux. À côté il y a moi, de longs cheveux blancs, une peau bronzée, des yeux noirs et des lèvres très rouges. Les larmes aux yeux je me lève et m'habille. Ma mère était dans la cuisine et préparait un magnifique petit déjeuner. Elle était brune avec une peau un peu bronzée, elle était la plus belle femme que je n'avais jamais vue. Ma mère est humaine, une simple humaine choisie par Dieu et Lucifer pour porter deux enfants. Elle avait perdu son mari il y a quelques années et avait sacrifié sa vie pour sauver son fils. Dieu la fit renaître en lui promettent deux enfants. Deux filles, une pour chaque être qu'elle a perdu. Elle n'a pas de pouvoir et n'est pas immortelle mais c'est la meilleure des mères de la terre. Je voyais qu'elle avait pleuré, ses yeux étaient encore rougis. Je m'approchai d'elle et la pris dans mes bras.

Océane : Bonjour ma chérie ! Joyeux anniversaire !

Moi : Merci maman. Ça te dérange si je vais voir ma marraine avant qu'on petit déjeune ?
Océane : Bien sûr que non va, et passe lui le bonjour.

Je lui souris et sortie de la maison, étant promise à être la future reine des enfers, Lucifer avait été désignée comme ma marraine. Je fermai les yeux et laissai mes pouvoirs infiltrer chaque veine de mon corps, je sentis mes ailes se déployer. J'ouvris les yeux et fis battre mes longues ailes noires, je souris, mes yeux devaient avoir virés au rouge désormais. Je pris une petite lame que j'avais dans ma poche et me coupa la main au centre. Le sang coula immédiatement et je me concentrais sur les enfers. Le sol se déroba sous mes pieds et je fus pris dans un tourbillon.

Quelques secondes plus tard, je pus ouvrir les yeux et voir devant moi un haut palais fait d'obsidienne et de lave. Je m'avançai jusqu'à la grande porte et posai ma main dessus. Un craquement se fit entendre et des fissures se formèrent sur la porte en bois avant qu'elle ne s'ouvre. L'intérieur du château était éclairé par de hauts lustres de verres, les tapis rouges qui couvraient un sol de marbre donnaient un côté luxueux au château.

Je marchai pendant une dizaine de minutes avant d'arriver dans la salle du trône. Deux trônes s'élevaient sur une estrade, l'un d'eux était le mien. Ils étaient noirs et bordés d'or, le long tapis doré courait de leurs pieds jusqu'au bas des escaliers de l'estrade. Je n'avais pris place qu'une seule fois sur ce trône, lorsque j'avais 14 ans et que je fus officiellement présenter aux démons, aux harpies, aux âmes perdues et à toutes les créatures qui peuplaient les Enfers.

Lucifer : Tu peux toujours t'asseoir dessus tu sais.

Un sourire vient naître sur mes lèvres immédiatement. En me retournant je me trouvai face à une femme. Une très belle femme aux longs cheveux noirs est à la peau bronzée. Ses yeux rouges me fixaient et ses lèvres violettes me souriaient. Elle était vêtue d'une longue robe noire fendue et de sa couronne grise. Cela m'avait toujours fait rire de savoir que tout le monde se représentait Lucifer comme un homme. Ils devraient s'en douter pourtant, un homme ne s'appellerait jamais Lucie. Je courus dans ses bras, son étreinte était douce, presque maternelle. Elle me comprenait sans que je n'ai à parler.

Lucifer : Joyeux anniversaire ma douce Vaé.

Moi : Merci marraine.

Entendre mon prénom de sa bouche a une signification particulière. En effet mon prénom signifie « malheur » en latin. Et je dois dire que se prénom me colle à la peau. Partout où je vis, peu importe avec qui je tisse des liens il se passera toujours quelque chose d'horrible. Ma marraine était, en dehors de ma mère, la seule personne à ne pas craindre de prononcer mon prénom, en général on m'appelait Princesse ou Mademoiselle de peur qu'un mauvais sort les frappes.

Lucifer s'aperçut de mon malheur.

Lucifer : Tu penses à elle n'est ce pas . À Almeda ?

Moi : Comment ne pas y penser. Ça semble ridicule, je contrôle le feu des enfers et le Styx, plus de la moitié des âmes qui vivent ici voudraient ma place. Pourtant, chaque année il me manque la même chose, il me manque une partie de moi et je ne peux plus vivre sans elle. Elle est comme moi, nous sommes deux moitiés et on a besoin d'être rassemblée pour former un cœur. C'est son anniversaire à elle aussi et tout ce que j'ai c'est une photo et un lien invisible. Je sais qu'Almeda est toujours en vie car sinon je serais morte moi aussi mais elle me manque tellement. J'ai 17 ans aujourd'hui et j'ai passé plus de la moitié de ma vie à attendre qu'elle rentre à la maison. je ne veux plus attendre, je veux aller la chercher ! J'ai besoin d'elle, maman a besoin d'elle. Je veux qu'on soit de nouveau une famille.

Mes larmes s'étaient mises à couler pendant que je parlais. Lucie me pris alors par les épaules et plongea son regard rouge rubis dans le mien.

Lucifer : Vaé, si tu es prête alors va. Va à la recherche de ta sœur et bats toi pour ce qui est important.

Un mince sourire se dessina sur mon visage encore baigné de larmes. Elle comprenait, j'avais juste besoin d'entendre ça. D'entendre que quelqu'un croyait en moi et qui m'encourage à le faire. Je séchai mes larmes et, après avoir embrassé ma marraine, retourna sur terre. Le soleil étendait désormais ses rayons sur l'herbe verte et une légère brise caressait mon visage. Je me postai au bout de la colline, au-dessus de la mer. Ma décision était prise. J'allais retrouver ma sœur. Peuvent importe le temps et le prix de cette aventure, je le ferais.

Almeda, ma lumière, ma moitié, future reine du paradis, je viens te chercher.

To be continued...

Pour que les écrits restentWhere stories live. Discover now