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20 SEPTEMBRE 2017
OMNISCIENT
BARCELONE
Alicia traîne dans son lit. Une nouvelle fois, elle a prétexté avoir une petite maladie pour échapper à la routine de son travail qui se révèle être une véritable léthargie pour la brune. Elle se sent impuissante face à son cœur déchiré. Elle a essayé d'oublier pourtant un vide constant creuse sa poitrine et lui bouffe ses entrailles. C'est le manque qui surgit, toujours aussi intolérable.
Il lui manque.
Cette triste réalité lui montre qu'elle n'aurait jamais dû s'attacher aussi vite, aussi fort. Ils se sont aimés, Alicia le savait. Pourtant, la jeune femme savait aussi qu'il partirait un jour. C'était écrit, c'était prédit. Sa passion pour ce sport l'avait emporté sur leurs promesses et sur leur amour. Le football l'avait tout simplement emporté sur Alicia. Ce sport avait gagné la partie, au moment même où il avait claqué cette porte.
Toutes les pensées d'Alicia se ramènent à cette porte. Encore et toujours cette foutue porte. Elle a des regrets en y réfléchissant. La brune aurait peut être dû le retenir et l'empêcher de passer cette porte.
Pourtant, elle en avait été incapable.
Maintenant, sa culpabilité la ronge de l'intérieur. Elle aimerait revenir en arrière, tout recommencer et ne pas tout gâcher. Peut-être que Marc avait attendu cela, sa main posée sur la poignée, il avait hésité. Il avait souhaité qu'elle le retienne, un geste ou un mot aurait changer la donne pourtant la brune n'avait rien fait.
Elle y pense sans cesse. Là maintenant, au milieu de son lit, les yeux rivés sur le plafond, Alicia y pense. La brune soupire, elle finit par se lever lentement et par quitter sa chambre. Ses pieds nus traînent sur le carrelage froid, elle traverse le salon et attrape son téléphone, qui était posé sur la table basse.
Ses mains ouvrent la porte menant au balcon. L'air frais s'engouffre dans l'appartement et caresse son visage. Elle s'appuie contre la rambarde, son regard se perd quelques secondes sur les différents passants en bas. Elle compose le numéro du footballeur et tombe directement sur sa messagerie.
Alicia hésite un court instant puis prend son inspiration pour laisser son message sur le répondeur de l'Espagnol.
- Salut... c'est moi. Je ne t'appelle pas à propos de l'autre soir chez Léo mais je dois te dire quelque chose d'important.
Elle déglutit.
- Je ne peux pas vraiment en parler au téléphone, ce n'est pas le genre de sujet à aborder ainsi.
Elle se mord la lèvre, cherchant ses mots tandis que son cœur se serre dans sa poitrine.
- Il faudrait qu'on se voit, elle lâche.
Alicia s'arrête de nouveau, sa voix vrille, elle tente de réprimer un sanglot :
- C'est horrible. Vraiment. Je ne peux pas dire ça au téléphone. Je suis désolée Marc, je suis une horrible personne mais je ne peux pas te dire ça au téléphone. Tu me détesteras encore plus et je comprendrai parce que je suis un monstre, une putain d'égoïste qui ne mérite plus rien.
Elle raccroche précipitamment. Une larme dévale sa joue. Alicia a mal partout, son cœur la lâche, son corps aussi alors elle vacille et se tient à la rambarde tandis que son téléphone vibre dans sa poche.
"dans deux jours. soirée chez Piqué. je serai là."
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